Coups d’Etat en Afrique: Arthur Banga (historien) révèle «ce qui donne des ailes aux putschistes»
Apparemment, les armées de la sous-région ouest africaine sont friandes des coups d’Etat. Elles ont presque toutes abandonné leur rôle de défense et de protection du territoire et des institutions pour lorgner le pouvoir.
Elles profitent de la moindre occasion pour éjecter les présidents pour des transitions qui sont passées de 10 mois ces dernières décennies, comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire de 1999 à 2000, à 4 ou 5 ans comme le souhaite la junte au Mali sans chronogramme précis, ni date d’élections, comme c’est aussi le cas en Guinée actuellement.
Ces militaires arrivent selon eux, en sauveurs du peuple. Mais deviennent après des bourreaux du même peuple. Car ils sont obligés d’affronter dans certains cas, le peuple qui les avaient applaudis et qui leur demande de rendre le pouvoir aux civils.
En Afrique de l’ouest, après le Mali et la Guinée, le Burkina-Faso vient de subir un coup d’Etat militaire portant à 3 le nombre de putschs dans cette région.
Selon le site d’informations générales, dw.com, ces coups de force se multiplient aux yeux de la CEDEAO qui assiste impuissante à la prise du pouvoir par des militaires qui ensuite semblent vouloir y rester.
Faut-il alors craindre la contagion dans une sous-région en pleine mutation sécuritaire ?
Alioune Tine, fondateur d’Africajom Center et expert indépendant sur la situation des droits de l’homme, rappelle au micro du confrère, que les pouvoirs militaires sont néfastes au processus démocratique.
« L’effet boule de neige est déjà là. Il a été évoqué après les coups d’Etat au Mali, en Guinée et au Tchad. Nous nous sommes dits : quelle est la suite ? Et tout le monde a pensé au Burkina-Faso où il y avait eu des tentatives de coup d’Etat. Maintenant, les gens pensent au Niger et à d’autres pays dans la sous-région », confie-t-il.
Quant à Arthur Banga, chercheur et maître-assistant au département d’Histoire de l’Université Felix Houphouët-Boigny à Abidjan, il pense que l’acceptation des coups d’Etat par l’opinion publique pourrait être fatale au processus démocratique en Afrique de l’Ouest. Il demande alors à la CEDEAO d’inverser les tendances.
« D’abord en amont, en regardant déjà tout ce qui peut causer les coups d’Etat : à savoir la gouvernance militaire, son efficacité, la gouvernance de façon générale mais aussi en aval en restant plus ferme, en soutenant les sanctions que la CEDEAO prend contre les régimes putschistes parce que quand l’opinion publique est divisée ou même quand on entend des intellectuels se dresser contre les sanctions de la CEDEAO, cela donne des ailes aux putschistes », propose-t-il.
Nathanaël Yao
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de africanewsquick.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK
Subscribe to get the latest posts sent to your email.