Mali / Expulsion de l’ambassadeur de France : Ce qui a poussé les autorités maliennes à bout

Joël Meyer, ambassadeur de France au Mali vient d’être expulsé par les autorités maliennes suite à des propos tenus ces derniers jours par Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères.

Selon RFI, après des mois de tensions entre les deux pays, M. Le Drian avait jugé « illégitimes » les autorités de la transition et dénoncé leur « fuite en avant ».

La télévision nationale malienne (ORTM) précise que « Cette décision fait suite aux propos hostiles et outrageux » tenus « récemment » par Jean-Yves Le Drian et à la « récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes en dépit des protestations maintes fois élevées ».  

RFI ajoute que le chef de la diplomatie française a aussi accusé le groupe russe Wagner d’être déjà à l’œuvre au Mali et qu’il y « protégeait les autorités en échange de l’exploitation des richesses minières du Mali ».

Ces propos sont jugés de « contraires au développement des relations amicales entre nations » ; d’où la décision prise par la junte au pouvoir au Mali.

Qui réaffirme cependant sa « disponibilité » à « maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France », mais « dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence ».

Les autorités françaises disent avoir pris note de la décision.

Au Mali, la décision fait des émules. Pour notre source, elle suscite par exemple, l’enthousiasme d’Abdel Kader Maïga, membre du Comité stratégique du M5-RFP, le mouvement dont est issu le Premier ministre Choguel Maïga.

Pour M. Kader Maïga, cette décision révèle le ras-le-bol des Maliens pour qui les forces françaises sont devenues indésirables sur le territoire malien.

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop  enfonce le clou. Dans une interview qu’il a accordée depuis Bruxelles à France 24 et RFI, il a qualifié les propos de M. Le Drian, de « plein de mépris et inacceptables« .

Il ajoute que la France fait du « deux poids, deux mesures » en Afrique. Car elle soutient ou condamne les coups d’État en fonction de ses intérêts.

La France va-t-elle digérer facilement cette humiliation infligée par son ancienne colonie ? Elle s’organise sans doute pour une riposte appropriée.

Joseph Koffi

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