Côte d’Ivoire: L’UNESUP dénonce les conditions de travail des enseignants du supérieur privé, le ministère réagit

Notre journal Africanewquick.net est entré en contact avec l’un des premiers responsables syndicaux des Enseignants du supérieur privé, Kassi Julien, Secrétaire Général National de l’UNESUP.
Il convient de savoir que l’année académique 2021-2022 a été lancée le 19 octobre dernier, à partir de l’université de San-Pedro, par le ministre Adama Diawara, lui-même.
Ce jour a été un symbole fort, car c’était la première fois que nous avons connu une rentrée académique unique dans toutes les universités publiques, privées et grandes écoles; les mêmes enseignants étaient heureux et ont remercié le ministère de tutelle.
Kassi Julien disait : « Après la nomination du ministre Diawara, les enseignants du supérieur privé de Côte d’Ivoire avaient placé en lui beaucoup d’espoirs », mais aujourd’hui cette corporation n’est pas loin du désespoir car elle constate un mépris à son endroit.
Petit rappel…
De mémoire d’Enseignant, rappelons que voici plus de trois (03) ans que trainent les impayés des activités liées au brevet de technicien supérieur (BTS) et cela n’émeut personne, alors que celles-ci sont préfinancées à travers une participation financière de chaque candidat.
Certes la rentrée académique a été lancée, mais le ministre Diawara doit savoir que jusqu’à cette date d’aujourd’hui, des centaines d’enfants d’enseignants restent encore à la maison du fait que beaucoup d’établissements du supérieur privé n’ont jusqu’à présent pas payé ou fini de payer les honoraires des années antérieures de ces mères et pères de familles. Et ça, c’est grave !
Pire… durant la grave crise de Covid-19, les enseignants du supérieur privé de Côte d’Ivoire n’ont jusqu’à présent reçu aucune assistance de la part de leur ministère de tutelle.
La réalité est que l’enseignant est alors pris entre l’enclume et le marteau. Véritablement, l’enseignant du supérieur privé crie au martyre. Les volumes horaires des différentes matières ont été réduits au tiers et pire pour un certain nombre de matières, plusieurs filières sont fusionnées. Tout ceci avec pour objectif de réduire le revenu des enseignants.
En tant que maillon essentiel dans le système éducatif, si sa voix reste incomprise, alors c’est l’éducation ivoirienne dans son ensemble qui va demeurer à l’agonie.
Message au Ministre…
Face à cet état de fait, l’Union Nationale des Enseignants du Supérieur Privé (UNESUP) demande au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’avoir un regard particulier sur ces faits dénoncés ; l’UNESUP propose que soient associés, pour les prochaines années, les syndicats afin qu’ils se prononcent sur la solvabilité de chaque établissement avant l’affectation des nouveaux bacheliers.
Pour conclure, il faut dire que le paiement des honoraires doit désormais être un des critères principaux pour les établissements qui souhaitent recevoir des affectés de l’Etat.
Le ministère doit, lui-même, donner l’exemple au pays et au monde.
Cependant, contacté, voici ce que répond le ministère de tutelle :
«Concernant les impayés liés aux activités du Bts, la Daf du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a quasiment terminé sa tache, et les bordereaux ont été transmis à l’Agence comptable centrale du Trésor (Acct). Les paiements se feront certainement sous peu.
Pour ce qui est des conditions d’affectation dans les établissements privés, tout en tenant compte de certains faits régulièrement dénoncés, et pour un meilleur positionnement de nos grandes écoles privées, le Ministère entend procéder à l’évaluation des établissements. Ces critères tiendront compte de la compétence des enseignants (Diplômes, tout ce qui peut relever de leur savoir faire; voir si les enseignants sont déclarés à la Cnps, ….); la qualité de l’enseignement; du mode de gouvernance institutionnel; des rendements internes.
Et c’est clair que les établissements qui ne se conformeront pas aux règles préétablies ne recevront pas d’affectés de l’État.»
ANTOINE EDO
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