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Lutte contre le terrorisme en Côte d’Ivoire: Téné Birahima Ouattara explique tout devant le Sénat et rassure le PDCI

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L’environnement sécuritaire dans la région sahélo-saharienne est caractérisé par la menace terroriste. Les actes d’extrémisme violents commencent à s’étendre vers les pays du Golfe de Guinée et notamment en Côte d’Ivoire, comme en témoignent les attaques terroristes à Grand-Bassam, en mars 2016, et celles plus récentes à Kafolo en juin 2020 et mars 2021.  C’est dans ce contexte, et afin d’éradiquer cette menace, qu’il a été décidé de créer une Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme, en abrégé (AILCT).

Le Ministre d’Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, était devant le Sénat à travers la Commission sécurité et défense (Csd), pour présenter le Projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2021-431 du 08 septembre 2021 portant création d’une Académie internationale de lutte contre le terrorisme. Face aux sénateurs membres de la Csd conduite par la présidente Koulibaly Mariam Fétégué, d’importantes préoccupations ont été soulevées par le Groupe parlementaire Pdci-Rda avant le vote à l’unanimité des sénateurs présents dudit projet de loi.

L’ETAT D’AVANCEMENT DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE L’AILCT.

Se prononçant sur la question de l’état d’avancement des travaux à ce jour, Téné Birahima s’est voulu rassurant vis-à-vis des représentants du peuple. «Je voudrais dire que la première phase de construction a été finalisée. A ce jour, si vous voulez, je peux vous donner la composante de cette première phase qui a été réalisée. Vous avez un amphi de 100 places qui sert à la formation des acteurs de la lutte contre le terrorisme, des terrains d’entrainement, des sites d’hébergement et tout ceci pour un montant d’environ 14 milliards 900 millions. Le coût global de l’investissement est de 65 millions d’euros à peu près 43 milliards de F CFA. Il reste la deuxième tranche qui représenterait un budget de réalisation d’environ 28 milliards 300 millions», a-t-il fait savoir.

Il a poursuivi pour se pencher sur les engagements pris par les différentes parties prenantes audit projet. Selon le ministre, «concernant les engagements pris par les partenaires ; l’idée de l’AILCT est une idée qui a été mûrie par le président français Emmanuel Macron et le président ivoirien Alassane Ouattara, en 2017 lors du sommet l’Union Africaine-Union Européenne et qui a pris forme à l’occasion de la visite du président Macron en décembre 2019. Les principaux intervenants pour la mise en place de l’AILCT, c’est bien sûr la Côte d’Ivoire et la France dans un premier temps. Quels sont les engagements ? C’est de lancer les investissements, c’est ce qui a été fait. Aujourd’hui, l’investissement est opérationnel puisqu’au moment où je vous parle, il y a une démonstration qui se tient à l’AILCT sous l’égide des forces armées des forces spéciales américaines, une séance organisée tous les ans par les forces spéciales américaines. Cette session se tient depuis hier (dimanche 20 février 2022), l’ouverture a été faite et ça regroupe certains pays. Vous avez le Ghana, le Cameroun, le Niger, la Côte d’Ivoire qui ont envoyé des éléments des forces spéciales pour pouvoir bénéficier de l’expérience américaine. Le centre est aujourd’hui opérationnel et ça, c’est une bonne chose. Les engagements sont des engagements pris par la Côte d’Ivoire, mais, en la matière, je peux vous dire que beaucoup de pays sont intéressés à apporter leur soutien à la finalisation de l’AILCT. C’est au mois de juillet qu’il est question de faire une table ronde pour mobiliser des fonds additionnels pour la finition de l’investissement de la deuxième partie. Je peux vous rassurer que nous allons y arriver… »

Et d’jouter que «la garantie pour le respect des engagements, nous pensons que nous sommes des Etats responsables. On ne va pas se décider de nous lancer dans une telle aventure sans avoir pris des garanties suffisantes. Je voudrais rassurer notre frère du PDCI qu’au-delà de la France et de la Côte d’Ivoire, vous avez les Américains, les Suédois, vous avez des pays du Golf qui sont intéressés à apporter leur contribution, leur soutien pour la finalisation de l’académie. Donc je peux vous rassurer que les engagements seront tenus de parts et d’autres.»

« NOTRE SALUT SE TROUVE DANS LA COOPERATION MILITAIRE AVEC DES PAYS QUI ONT UNE EXPERIENCE PROUVEE EN MATIERE DE LUTTE DE DIVERSES NATURES»

Sur la question du profil international que doit prendre l’AILCT, malgré certaines positions prises par certains pays vis-à-vis de leur coopération avec les pays occidentaux notamment la France, le patron de la Défense ivoirienne de rassurer les uns les autres.

« Concernant le profil international compte tenu de la situation dans certains pays, le Mali, je comprends sa préoccupation, qui est celle de savoir au moment où on s’engage à réaliser un tel projet, il y a des pays comme le Mali par exemple qui souhaite ne plus bénéficier de la coopération militaire des pays occidentaux. Nous pensons, nous en tant qu’ivoirien, je pense que c’est le cas aussi pour beaucoup de pays de la sous-région que notre salut se trouve dans la coopération militaire avec des pays qui ont une expérience prouvée en matière de lutte de diverses natures. C’est vraiment notre conviction et nous pensons que beaucoup de pays adhèrent au projet. Nous avons eu beaucoup de réaction de la part de pays de la sous-région et même au-delà de la Sous-région. Nous avons eu des exercices où des pays comme le Kenya y ont participé. C’est pour vous dire que l’AILCT a un caractère international. Ce n’est une affaire qui se limite à la Sous-région ouest africaine ; ça va au-delà. En la matière, nous pouvons dire que les choses se présentent très bien», a-t-il relevé.

Et de lever l’équivoque de ce qu’avec cette école militaire, la Côte d’Ivoire deviendrait la cible des terroristes. « Pour que la Côte d’Ivoire ne soit une cible, je voudrais rassurer le représentant du groupe parlementaire PDCI au Sénat que les dispositions sécuritaires sont prises déjà pour protéger l’AILCT. Au-delà de l’AILCT, il s’agit de la Côte d’Ivoire elle-même. Le fait qu’on implante un tel investissement en Côte d’Ivoire, on peut penser que les terroristes penseront que c’est un défi que nous leur lançons. Je pense que nous puissions quand même y faire face. Et comme vous le savez le président de la République déploie beaucoup de moyens en termes de formation, d’équipement, en terme d’infrastructures pour que nous puissions faire face à ce défi sécuritaire. Ce n’est pas en se réfugiant qu’on peut régler le problème, il faut faire face au problème de mon point de vue. Il faut que nous puissions en responsables faire face à ce fléau qui est sérieux. Il faut qu’on le traite de façon pleine et entière. Nous avons eu des pays qui sont menacés, je ne citerai pas, qui sont menacés par le phénomène terrorisme. Il faut que nous en Côte d’Ivoire nous puissions faire le lead pour éviter que la Côte d’Ivoire, ne se gangrène et le Président Alassane Ouattara en a entièrement conscience. Comme je vous le disais lors de la présentation du budget du ministère de la défense, d’importants moyens ont été dégagés pour que nous puissions y faire face… Je peux rassurer le porte-parole du groupe parlementaire PDCI, nous faisons en sorte que la Côte d’Ivoire soit protégée», a rassuré Téné Birahima.

LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME, PAS SEULEMENT MILITAIRE

Comment contrer le développement du terrorisme en Côte d’Ivoire ? Cette préoccupation a eu sa réponse dans les dires du ministre d’Etat, ministre de la Défense, qui a fait connaître les actions menées par l’Etat ivoirien dans les zones en proie aux actions terroristes. Il dira que «la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement une lutte militaire. Les moyens à disposition, ce n’est pas seulement dans le domaine militaire, il y a tout un pan de création d’environnement propice à la jeunesse dans les endroits qui sont impactés par ce fléau. C’est très important. Heureusement, le président a eu conscience du fait qu’il fallait faire en sorte  que les populations, surtout la jeunesse, ne bascule pas dans ce fléau. Et pour ce faire, il y a tout un plan d’investissement d’infrastructures mises en place. Et si vous avez remarqué dernièrement, nous avons lancé le PS-Gouv 2 à Tougbo, c’est une localité qui est impactée par le fléau. C’est fait à dessin, c’est pour créer des conditions pour que cette jeunesse puisse se prendre en charge. Une fois que cette jeunesse arrive à se prendre en charge elle fermera les yeux sur des appels qui lui seront faits pour tomber dans le fléau du terrorisme.

Au-delà de cela, j’ai parlé de création d’infrastructures, nous nous attelons, le président de la République, à travers les ministères concernés, s’y active. En ce qui concerne l’ouverture de route de piste, de forage, la création de dispensaire pour que les populations puissent se soigner, autant d’infrastructures qui permettent aux populations d’avoir un confort au quotidien.»

Il a indiqué l’importance d’une bonne relation armée-population : « Parlant de la relation entre les armées et les populations, elle est très importante, parce qu’en réalité le renseignement est très important dans la lutte contre le terrorisme. Et les personnes qui sont à mesure de donner les informations, ce sont les populations qui, au quotidien, voient des gens qui viennent qui s’en vont, qui vont trouver les autorités administratives pour dire j’ai vu une telle personne que je ne connais pas et ça attire l’attention de l’administration ou alors des forces militaires. Il est important qu’il y ait cette complicité. Je puis vous dire aujourd’hui, c’est vrai qu’au départ, il y a eu quelques difficultés, mais je puis vous assurer que ces difficultés sont derrière nous. Ce sont les populations qui s’investissent à signaler tout ce qu’elles trouvent comme suspect dans leur environnement de vie. Et c’est très important, ça nous permet d’anticiper sur un certain nombre de situations qui pourraient survenir…»

GRO avec JPL (Le Nouveau Réveil)


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