Guerre en Ukraine : Les centrafricains divisés

La Centrafrique suit de bout en bout la guerre de la Russie contre l’Ukraine alors que le régime est soutenu par Moscou et des centaines de mercenaires du groupe Wagner, affirme le site d’informations générales, dw.com. 

Qui, au cours d’un reportage à l’Université de Bangui, a remarqué que les étudiants sont partagés entre ceux qui soutiennent la Russie dans ce conflit et ceux qui s’inquiètent de son influence dans leur pays.

Le confrère explique que certains ne cachent pas la crainte qu’ils ont de voir leur gouvernement choisir un allié comme la Russie. Selon le site, Trésor Koyamba, étudiant en sciences économiques, souhaite ainsi que la Centrafrique reste neutre dans ce conflit :

« On doit faire preuve de sagesse. Ce n’est pas parce qu’on est attachés avec la Russie qu’on doit s’engager derrière la Russie, ou avec la France qu’on doit s’engager derrière la France. On doit rester impartial. Cette guerre, c’est la guerre des grandes puissances et la RCA doit faire très attention à ne pas s’inviter dans cette affaire », s’est-il confié au confrère.

Alimatou Dondayen, elle aussi étudiante, ne partage pas cet avis qui met en avant la réciprocité en retour de l’aide militaire apportée par la Russie :

« C’est la Russie qui nous aide, c’est eux qui nous ont apporté beaucoup d’aide et qui nous ont libéré de beaucoup de difficultés », soutient-elle au micro de dw.com.

Pour notre source, alors que la position de la Centrafrique est ambigüe, Charles Armel Doubane, ancien ministre des Affaires étrangères et enseignant chercheur à l’Université de Bangui, redoute l’alignement de son pays derrière la Russie en ces termes : « La préoccupation est davantage entre l’Europe, l’Otan et la Russie par rapport à l’Ukraine. Ce pays est situé stratégiquement aux portes de l’Europe et c’est une préoccupation occidentale mais les conséquences arrivent en Centrafrique parce que vous savez, depuis quelques jours, le prix du gaz et du pétrole a flambé. Nous ne sommes pas producteurs, nous ne sommes que de grands consommateurs. »

Et, il a ajouté ceci : « la RCA ne peut pas se positionner automatiquement dans cette situation mais si je regarde un peu ce qui se passe, la proximité de plus en plus grande entre Bangui et Moscou m’amène à penser que tôt ou tard, on va se retrouver dans un système d’alignement quand les positions vont être prises au niveau des Nations unies. J’ai bien peur que la RCA, si elle ne s’abstient pas, risque de soutenir envers et contre tout Moscou. »

Joseph Koffi

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