PDCI/ »On ne peut pas continuer à se mentir: Comment gagner la présidentielle de 2025 ? » (KOUAME Yao Séraphin)

La bataille de 2025 a commencé depuis longtemps. Tout le monde le sait, sauf quelques incrédules qui refusent d’admettre l’évidence.
Laurent Gbagbo, à peine rentré, y est allé à pas de course : après avoir laissé l’enveloppe FPI à son ex-camarade Affi N’guessan, il a transformé le contenu en Parti des Peuples Africains (PPA-CI). En tout cas, il ne dort ni ne sommeille, il ne chôme pas ; il est au travail à temps plein, faisant même des heures supplémentaires. Rien qu’à voir les sourires revenus sur les visages des GOR et leurs discours enthousiastes et véhéments, on sent qu’ils sont prêts pour la bataille. A tout le moins, ils s’y apprêtent.
Quant à Alassane Ouattara, le moindre qu’on sait de lui c’est qu’il n’a aucunement l’intention de quitter le pouvoir. A coup sûr, il va essayer de rempiler comme il l’a déjà fait en 2020. Depuis son simulacre de réélection, il tient le même discours : laisser la place à une nouvelle génération. Mais, premier gaou n’est pas gaou, c’est deuxième gaou qui est gnata…
Les Ivoiriens avisés ne vont pas être dupes deux fois de suite. De toute façon, dans la case, ceux qui se sentent l’âme de dauphin se bousculent des coudes. Et bis repetita : les caciques du RDR ne veulent pas entendre parler d’une éventuelle succession des transfuges du PDCI-RDA. Les Patrick Achi, Jeannot Ahoussou-Kouadio, Marcel Amon Tanoh et consorts auront beau faire étalage de leurs talents de thuriféraires et prouver leur fragile loyauté, rien n’y fera. C’est une question de rattrapage ethnique et cela concerne en premier lieu la plus haute fonction de l’Etat. C’est un problème qui concerne uniquement le nord et le projet de création d’une association du grand nord – pourquoi cela me fait-il penser bizarrement à la charte du nord ? – est un message assez clair, limpide, transparent et translucide.
Pendant ce temps, que fait le PDCI-RDA ? Où en sommes-nous dans la préparation de cette ultime bataille ? Commençons par le factuel pour en arriver à l’analyse.
La commémoration des 75 ans du vieux parti dont les activités principales étaient l’organisation du séminaire éclaté et du colloque a été un franc succès, n’en déplaise les éternels calomniateurs. N’empêche qu’elle a permis de mesurer l’ampleur du travail à faire, de la tâche à accomplir. La tournée d’information, d’évaluation et d’écoute, dont le bilan est en cours, est une énième preuve de la vitalité de notre parti.

Certes, le PDCI-RDA est potentiellement le parti le plus à même de gagner la bataille de 2025, mais …Oui il y a bien un mais ! Le PDCI-RDA ne pourra gagner cette bataille en y allant divisé, fissuré, fracturé. La maison verte ne peut compter que sur elle-même, et non sur les alliances de pacotille. Que j’aimerais que cela s’entende et se comprenne une bonne fois pour toute !
Aucun autre parti ou groupement politique, aucun allié, ne voudra jamais que le PDCI-RDA soit au pouvoir plutôt que lui ! A un moment ou à un autre, il faudra ouvrir les yeux pour comprendre que chaque formation ou famille politique, aussi minuscule soit-elle, poursuit sa propre ambition de prendre le pouvoir et non de servir le pouvoir à un autre.
D’ailleurs, est-il besoin de rappeler que le but d’un parti ou groupement politique est de conquérir le pouvoir d’Etat et de l’exercer ? Une fois cet axiome, ce postulat, intégré, la bonne question est la suivante : comment pouvoir compter sur nous-mêmes, si on crée partout la chienlit (le mot n’est pas de moi !) ? Ce faux débat sur la pseudo rivalité entre, d’une part, le Secrétariat exécutif, animateur du parti, bras agissant du Président, et, d’autre part, le Comité politique, organe ad’hoc, tout comme les autres comités, commissions et cellules, dont la mission est complètement différente (à ceux-ci la réflexion, au président la décision et au Secrétariat Exécutif l’exécution sur le terrain) ; ces manipulations au sein du groupe parlementaire PDCI-RDA à l’Assemblée nationale ; ce dédain à l’égard des jeunes désemparés maintes fois vilipendés et pourtant ne demandant qu’à être pourvus de moyens pluriels pour se battre ; ce clanisme ambiant – et je ne parle pas que de clans régionaux, ethniques ou tribaliques– pour emprunter le mot de l’écrivain Henri Lopez, si l’on veut bien me permettre l’expression, et dernièrement ce vrai-faux bras de fer au sommet du Secrétariat Exécutif !
Les partisans de la politique de l’autruche peuvent fermer leurs yeux, leurs oreilles ou tout ce qu’ils veulent. Ils peuvent briser le miroir. La réalité– que dis-je ! – la vérité est là, patente, béante, têtue. Le PDCI-RDA a-t-il véritablement l’ambition de revenir au pouvoir ? Il est vrai que tout le monde, au sein du seul et véritable parti houphouétiste, au sein du vieux-parti, au sein de la maison verte, dont la responsabilité historique vis-à-vis de la Côte d’Ivoire n’est plus à démontrer, répond par l’affirmative. Mais est-on conscient que notre attitude, incarnée par nos ridicules querelles de clochers, notre propension à semer, à cultiver, la division vont nous perdre ? Cela ne peut pas continuer. On ne peut pas continuer à se mentir, à se berner, à se bercer de dangereuses illusions.
Le PDCI-RDA, notre grand parti, veut-il réellement gagner la présidentielle de 2025 ? Eh bien, voici ce qu’il nous reste à faire : ravalons nos égos autour du Président; ravalons nos égos entre nous élus ; ravalons nos égos au sein du Secrétariat exécutif et des autres organes ; ravalons nos égos dans le Gbêkè et partout ailleurs. Après ce premier grand pas, mettons-nous au travail. Donnons-nous les moyens de mobiliser et motiver nos troupes. Donnons des gages forts qui inciteront nos potentiels électeurs à s’inscrire sur la liste électorale et à nous voter massivement. Faisons confiance à notre base, nos femmes sous utilisées et surtout nos vaillants jeunes. Bref, faisons bouger nos forces vives.
C’est l’orientation que le discours du Président Bédié, lors de la clôture de la commémoration du 75ème anniversaire de notre parti mettant le cap sur le centenaire 2046, nous donne. Suivons-la et mettons-nous à la disposition de son auteur, notre référent politique, notre leader. Mettons-nous à la disposition du Président Bédié et marchons tous ensemble au pas avec lui jusqu’au congrès et après. Oui, et après, parce que sa reconduction est pour moi une évidence et doit être pour chacun de nous tous un impératif. Oui, mettons-nous à la disposition du Président Bédié et marchons tous ensemble au pas avec lui jusqu’à la convention, sans préjudice des ambitions et velléités de candidature des uns et des autres. Et pendant ce temps, travaillons, travaillons, travaillons. Voilà, c’est de cette seule et unique façon que le PDCI-RDA gagnera 2025 et pourra exécuter pour le progrès de la Côte d’Ivoire et le bonheur de tous les Ivoiriens son riche programme de gouvernement émanant de sa vision de construire une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère.
KOUAME Yao Séraphin
Membre du Bureau politique ;
Délégué Bouaké 4 Brobo, Bounda, Mamini ;
Secrétaire Exécutif chargé des Nouvelles Adhésions,
du Recrutement et des Nouveaux Electeurs ;
Vice-Président du Parti ;
Député de la Nation ;
Maire de la Commune de Brobo ;
Chercheur en science politique.
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