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Assemblée nationale : «Bigtogo méritant? Qui l’eut cru ?» Assalé Tiémoko fait une sortie de route, un citoyen le recadre

Assale Tiemoko

« Hummm ! Bigtogo méritant? Qui l’eut cru ?

Ce que dit Assalé Tiemoko semble juste et pertinent en effet.

Le seul bémol dans son récit pour plaire, c’est quand il affirme que Bigtogo «mérite amplement ce poste »:

J’en suis étonné. Surtout lorsque lui, le rigoureux donneur de leçons Assalé Tiemoko, condamne dans son message ci-dessus «les faux modèles » servis au Peuple ivoirien par l’élite, ainsi que les «fossoyeurs de l’économie » qui semblent prospérer ces dernières années en Côte d’Ivoire sans être inquiétés.

Bigtogo est-il un modèle pour Assalé  Tiemoko ?

Je voudrais comprendre le mérite qu’il affirme avoir «amplement » obtenu.

Tous, nous savons les nombreux soupçons et certains faits gênants qui entourent la nébuleuse #SNEDAI.

Assalé Tiemoko feint-il d’ignorer les nombreux scandales dans lesquels cette entreprise et ses démembrements sont régulièrement cités sans être inquiétés ?

Assalé Tiemoko a vite fait d’oublier les incompatibilités entre les fonctions de PDG chez SNEDAI en forte relation avec l’Etat de Côte d’Ivoire, et celles de Parlementaire longtemps maintenues (2mandatures).

Quid du scandale des déchets toxiques qui lui avait valu son poste de Ministre? Sans citer la mort suspecte du Ministre Desiré Tagro, ainsi que les poursuites de la Justice française contre Bigtogo, pour lesquelles le Peuple accusateur a été privé d’éclairage à ce jour ?

Je ne parle même pas des nombreux autres conflits d’intérêts dont les contrats de construction des infrastructures sportives et d’hébergement dans le cadre de l’organisation de la CAN 2023, gracieusement accordés au groupement OMNI TRAVAUX (filiale de SNEDAI) et l’entreprise Chinoise CCECCC ? , etc…

Si le «mérite » est déterminé à l’applaudimètre du corps électoral des élus Députés eux-mêmes corrompus, alors OUI, BIGTOGO «mérite amplement ce poste ».

Sinon si le vrai « mérite » tient à l’inventaire des vertus qui caractérisent l’homme, je ne vois pas en quoi Bigtogo soupçonné de détenir deux extraits de naissance, et d’avoir triché pour se faire élire Député d’Agboville, peut servir de « modèle ».

Après le scandale des #Pandora_papers, Assalé Tiemoko s’illustre encore une fois par la lâcheté et la duperie.

Il aurait soutenu son propos par un rapport apaisant qui aurait blanchi son candidat après une enquête sérieuse et pertinente de la Haute Autorité de Lutte pour la Bonne Gouvernance (HABG) et la Justice, que j’aurais applaudi.  Hélas ! »

Albert ABY

Citoyen Ivoirien vivant à Paris (France)

PROPOS DU DEPUTE ASSALE TIEMOKO

A quoi nous servons à ceux qui votent?

Ce mardi 7 juin, j’ai pris part à l’Assemblée nationale, à l’élection du nouveau president, qui est désormais et jusqu’à la fin de cette legislature, l’honorable Adama Bictogo.

Personnellement, je pense qu’il mérite amplement ce poste et que le president Ouattara et son parti, en le soutenant, lui ont rendu simplement justice…

Après mon vote, j’ai dû partir sans attendre les resultats de cette élection  dont l’issue était connue d’avance après l’appel du PDCI, du PPA-CI et de l’UDPCI, à voter pour lui.

J’ai dû partir non pas parce que la suite ne m’intéressait pas, mais parce que j’avais une urgence à gérer dans une grande clinique de la place.

Ce 7 juin au matin, en allant au parlement, puis dans le parlement, j’ai éprouvé un certain malaise au sujet de ma qualité de député.

C’est que,  en suivant les infos, j’ai appris que le premier ministre anglais a failli perdre son poste à la suite d’un vote de défiance orchestré par des députés de son parti dont 148 ont voté pour sa démission de son poste.

Pour quel motif ces députés ont agi ainsi? Eh bien parce qu’ils estiment que le premier ministre s’est moqué du peuple anglais en organisant une fête au cours de laquelle il a dansé, mangé et bu en plein confinement, pendant qu’il était interdit au peuple qui a fait de lui le premier ministre de l’Angleterre, de se livrer à ce genre de comportement sous peine de fortes amendes.

A la suite de cette information, je n’ai pu m’empêcher de dire: « Il en a de la chance le peuple anglais, d’avoir des députés si déterminés à le défendre ».

Sur le chemin du parlement, je n’ai fait que penser à cette action des députés anglais et ce, jusque dans la salle où j’ai retrouvé mes honorables collègues flanqués de leur écharpe aux couleurs du pays.

Pendant des minutes et en écoutant les allocutions, je me suis posé la question: A quoi nous servons, nous autres députés Ivoiriens?

Es-ce que nous défendons notre peuple, ceux qui ont fait de nous des députés,  comme le font les députés anglais où les députés dans les grandes démocraties ? 

Il y a quelques mois de cela, mon épouse est tombée malade et sa santé ne s’améliorant pas au bout de 72 heures, j’ai dû l’accompagner dans une grande clinique de la place où elle a passé près d’une semaine sous une prise en charge médicale efficace.

À sa sortie de l’hôpital et malgré la batterie d’examens et d’analyses effectués, grâce à mon assurance parlementaire dont elle bénéficie également,  je n’ai dépensé que moins de 100 mille F, là où sans cette assurance, j’aurai payé près de 600 mille F et mon épouse n’aurait pas été acceptée dans cette clinique sans que je ne verse au préalable une caution de 300 mille francs.

Pour avoir été élu député, avec seulement une prime de 80 mille francs prélevée sur mon traitement de député, ma famille et moi sommes soignés presque gratuitement, en cas de maladie et cela grâce au peuple et à son argent.

Pourtant, ceux qui, de par leur bulletin de vote m’ont offert ces avantages importants, sont refusés dans les mêmes cliniques faute d’argent.

Pourtant, ceux qui ont voté pour m’offrir ces avantages meurent parfois dans leur maison, de privations diverses et faute d’argent pour faire face parfois, à une ordonnance de seulement 10000 f.

Qu’est ce que je fais pour ces gens? Quel combat je mène dans le pays avec mon titre de député,  pour que les ressources publiques servent plus efficacement au bien-être du peuple?

Je me suis engagé en politique parce que j’estime que la politique doit être faite dans l’intérêt exclusif du peuple et uniquement dans son intérêt. Parce que j’estime que la politique doit être faite pour que les gens vivent mieux, pour construire un avenir meilleur pour les enfants du pays, pour transformer en profondeur la société, la société de confiance et non la société du bruit.

C’est pour cela qu’en tant que député,  je suis au quotidien en train de defendre la cause des Ivoiriens et que dans la ville dont je suis le député, je forme les populations à la prise de conscience et à la compression des vrais enjeux du développement, à la défense de l’intérêt public et à l’évitement de la tromperie politique.

Le combat que je mène en ce moment contre des sociétés de téléphonie mobile en raison des vols qu’elles opèrent dans la poche des Ivoiriens s’inscrit dans cette ambition et cet engagement pour la cause des Ivoiriens.

Quand je suis arrivé à la mairie de Tiassalé en janvier 2019, j’ai été choqué de voir qu’alors que mes enfants étaient tranquillement à suivre des cours dans des écoles privées, les enfants de ceux qui m’ont installé à la mairie par leur vote, se faisaient renvoyer des classes à cause des cotisations des COGES, à cause de 1000 F, 2000 F, 3000 F.

Dans les mois qui ont suivi, j’ai mis fin aux cotisations Coges sur le territoire de la commune et la mairie a fait face aux charges des Coges avec les taxes municipales payées par les populations.

Je suis venu à la politique par conviction profonde et la volonté de changer des choses, d’améliorer les conditions de vie des gens. Je ne suis pas venu à la politique pour faire du spectacle et gaspiller mon énergie dans des combats sans lendemains et sans intérêt pour le peuple de Côte d’Ivoire.

Mais chaque jour je me sens si impuissant devant le désarroi des populations et mes efforts apparaissent comme une goute d’eau dans l’océan des souffrances autour de moi, pendant que nous utilisons la politique pour défendre des causes partisanes, pour détruire ou pour diviser le peuple dont l’analphabétisme majoritaire est une source intarissable de profits et de blanchiment de richesse miraculeuse.  Les événements judiciaires qui se déroulent sous nos yeux avec des officiers de police présumés acteurs de trafic international de drogue, en sont une illustration éloquente.

A quoi nous servons nous les élus de la nation quand les cris de notre peuple ne trouvent aucun écho dans notre douce insouciance?

A quoi nous servons nous les élus de la nation quand sous nos yeux, se construit inexorablement une société de contre-valeurs et d’enrichissements miraculeux d’agents publics à la sueur du peuple pour narguer le peuple?

A quoi nous servons quand des entrepreneurs, véritables créateurs de richesses et d’emplois,  sous le poids des impôts et des difficultés d’accès aux crédits,  ferment boutiques et jettent au quotidien des pères et des mères de famille au chômage pendant que dans l’administration publique, des agents publics corrompus et sans scrupules sont à la fête avec l’argent public pendant que d’autres s’installent dans des trafics de tous genres et la création de sociétés fictives?

Nous sommes des élus du peuple, paraît-il . Mais devant le spectacle auquel nous  assistons, je me demande si nous méritons cette appellation.

Devant nos absences, la confiance de  notre peuple dans la politique et les institutions , petit à petit, s’érode à une vitesse préoccupante.

Quand on ajoute à cela l’invasion des faux modèles, le cocktail sociétal devient explosif et nous sommes tous en danger.

ASSALE TIEMOKO.

Un élu profondément préoccupé.


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