«Merci maman pour tout ce que tu as fait pour nous» : L’hommage émouvant des enfants à leur mère Kakou Jeannette
L’honneur est revenu à Kakou Eric, l’un des frères de Guikahué, de dire merci à tous au nom de la famille. L’occasion était belle pour lui de rendre un ultime hommage, émouvant, plein de reconnaissance et d’amour à Maman Jeannette, au nom de tous ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants.
Mesdames et Messieurs ;
Chers parents ;
Chère famille ;
Bonjour.
Je suis Serge Éric Kakou, un des fils de notre défunte mère.
L’immense charge m’incombe de porter la voix de mes frères et sœurs, pour rendre un hommage mérité et exprimer notre infinie reconnaissance à DOUTO Oukosso Jeannette, l’épouse de ZEGOU KAKOU Passeraud dit Oumar Aïdara, et notre mère, arrachée à notre affection filiale le mardi 22 février 2022.
Trois fois durement éplorés : notre père, notre frère et notre mère.
C’est dans ce triangle de la douleur et de la tristesse que nous ressentons votre présence si réconfortante, si consolante et si fortifiante.
Merci à vous tous pour avoir sursis à vos occupations importantes pour nous apporter votre compassion et votre amour, ainsi qu’au Président Henri KONAN BEDIE qui est venu prendre sa part de deuil en nous envoyant le doyen YOCOLI.
Très chère mère, ton départ vient de créer un vide immense autour de nous, nous plongeant ainsi dans une peine déchirante.
Même si tu voulais rester avec nous, tu n’as pas pu résister à l’appel de l’éternité.
Pour nous, tu t’es endormie en attendant la résurrection, le jour de l’avènement du Christ.
La peine causée par ton départ ne peut pas nous faire oublier le bonheur de t’avoir eue comme mère.
Pour en guérir, nous préférons évoquer le souvenir de quelques moments importants de ta vie.
Maman Jeannette Oukosso est née près d’ici, à Bobia, terre de ses aïeux, en 1937, de ZABIA Dobo et de GNAKOURY Dêh Madeleine ; elle est leur fille unique, et l’aînée de trois filles de son côté maternel.
Très jeune, tu fus mariée à papa, par le truchement de ta tante déjà mariée à Dikouéhipalégnoa ; car, d’une part, elle se sentait bien dans ce village, et d’autre part, elle admirait ce jeune homme humble et courageux, qui est devenu notre père.
Très tôt, ton pragmatisme et ta clairvoyance donnèrent une orientation à ton couple.
Vous viviez dans des conditions modestes.
Un jour, tu pris la décision de retirer votre fils aîné scolarisé en ville, à Gagnoa, où ton époux l’avait inscrit, pour l’inscrire à l’école de Tipadipa, pour un meilleur encadrement. Au final, cet aîné est devenu Professeur de cardiologie puis ministre de la République. Il est cité parmi les meilleurs cardiologues du monde. Il est une référence internationale. Oui, ta décision fut courageuse.
Malgré vos moyens limités, vous nous avez tous scolarisés grâce aux maigres revenus de la vente des paddy de riz et aussi de ceux de votre champ de cacaoyers ; vous vous êtes sacrifiés pour nous, votre progéniture.
Alors que vous vous apprêtiez à célébrer, dans la pure tradition musulmane, la cérémonie de présentation de vos deux bébés jumeaux, les derniers de la fratrie, ton époux parti en détention pour cinq longues années, te laissant toute seule avec neuf enfants dont deux bébés jumeaux.
Cinq années interminables, rudes, pendant lesquelles, en saison pluvieuse, la maison dont la toiture était en paille de raphia, devenait une piscine. Une année, ton fils aîné, alors étudiant, consacra toute sa bourse d’étude à couvrir le toit de tôles ; ce fut un énorme soulagement pour nous tous. Durant toutes ces années, tu as fait preuve de courage, de bravoure, de résilience ; tu étais à la fois notre père et notre mère. Tu as été présente pour nous.
Un jour, ton époux rentra en famille ; quelle joie de le revoir ! Mais il était physiquement diminué, usé par des traitements inhumains. Il n’était plus ce vaillant époux et père ; mieux valait l’avoir dans cet état qu’absent.
Grâce à ta sincérité et ton sens de la justice, tu étais bien souvent sollicitée pour le règlement de nombreux conflits ; tu étais une médiatrice écoutée.
Malgré toutes tes occupations familiales, tu étais également investie dans les activités de solidarité avec ta famille paternelle et ton prochain ; il n’y avait pas de funérailles sans que tu n’y participes.
Le 13 novembre 1994, ton époux, ZEGOU Kakou Passeraud, dit Oumar Aïdara, notre père, parti pour l’éternité et te laissa seule, vraiment seule, avec neuf enfants. C’était très dur pour tous, mais particulièrement pour toi, sa compagne, sa complice. Mais tu as tenu le coup pour nous ; tu voulais nous voir adultes et épanouis.
Le 27 juillet 2021, notre frère Christophe, ton fils régulièrement présent à tes côtés au village, parti, lui aussi. Tu as reçu cet événement comme un véritable coup de massue. La nature veut que le fils enterre sa mère et non le contraire. Les jours qui ont suivi n’ont pas été faciles pour toi.
Alors que les résultats de tes examens médicaux de la veille s’avéraient corrects, ce 22 février 2022, après une prière matinale, tu demandas à t’allonger un moment, et là tu entrepris ton voyage sans retour vers l’Eternité.
Ce que tu laisses à l’humanité en partant, c’est ta descendance, nous tes enfants, tes petits-enfants, tes arrière-petits-enfants, surtout, ta modestie, ton humilité et ta sobriété.
Du fond du cœur, nous, tes enfants, tenons à te dire un GRAND MERCI, Maman ;
Merci pour ton amour dans lequel nous avons baigné depuis notre tendre enfance ;
Merci pour ton sein nourricier qui a été pour nous une désaltérante source inépuisable ;
Merci pour l’éducation que tu nous as donnée ;
Merci pour les valeurs de la vie que tu nous as inculquées, telles que le courage, le dévouement, la persévérance, la foi, l’humilité et l’amour dont tu restes pour nous un modèle ;
Tu nous as surtout appris à ne pas être envieux ;
Merci d’avoir fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui ;
Tu égayais notre vie, tu étais notre trésor,
Bref, merci Maman pour tout ce que tu as fait pour nous depuis notre conception dans ta généreuse matrice.
Aujourd’hui, malgré l’immense douleur qui nous étreint, nous sommes tenus par un devoir filial, celui de t’accompagner dignement ; concernant ton esprit, nous croyons qu’il a trouvé une place de choix dans une demeure du Père de notre Seigneur Jésus, qui dit « il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. […] Je vais vous préparer une place. » Jean 14 v.2.
Nous en sommes persuadés par ce témoignage que tu nous as fait : plus de deux fois, au cours de ta prière matinale, aux environs de cinq heures du matin, toute la maison s’illumina et tu entendis la voix de notre Seigneur Jésus te disant : « puisque tu veux me suivre, j’accepte ta demande ; je serai avec toi ».
Maman, nous sommes fiers de toi, car tu as largement assumé, avec bravoure, tes obligations de mère vis-à-vis de nous, les fruits de ta vie.
Nous aurions aimé pleurer toutes les larmes de notre corps compte tenu de la lourde perte que nous subissons et du fait que tu ne seras plus présente quand nous aurons besoin de toi ; mais nous ne nous affligeons pas car notre foi en Jésus nous convainc que pour l’heure tu es endormie en Christ et que tu ressusciteras à l’avènement du Seigneur pour une vie éternelle. Telle est notre espérance.
L’essentiel dans notre cœur est de savoir que tu y resteras à jamais.
Nous te promettons que tes souvenirs auront une vertu thérapeutique pour chacun de nous.
Nous sommes persuadés que tu auras ta place dans une des demeures de Dieu que notre Seigneur Jésus est allé préparer et que tu continueras de prier pour nous.
Donne de nos nouvelles à PAPA que tu retrouves dans la félicité céleste.
AU REVOIR MAMAN !!!!!!!
Fait à Dikouéhipalégnoa, le 2 juillet 2022
Pour les enfants
Le Porte-parole
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