Formation-Emploi/Jean Marie Ackah (CGECI): «La moitié des BTS doit être supprimée»
Le Président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), Jean Marie Ackah, était l’invité de la Chambre haute du parlement ivoirien, pour une séance d’information sur le thème « la valorisation des matières premières : quel impact pour l’emploi ».
Devant la Commission des affaires économiques et financières (Caef) et en présence du Président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, qui a planté le décor, le thème du jour a été présenté par Stéphane Aka Anghui, directeur exécutif de la CGECI. Ce, après le mot du président Jean Marie Ackah qui a relevé le caractère historique que représente ce 4 juillet qui fera date dans les anales de la CGECI. Car selon lui, de mémoire, c’est la première que le patronat est ainsi invité pour débattre des questions nationales devant le parlement. « Je me réjouis de cette nouvelle dimension que vous donnez au Sénat, en l’ouvrant également sur le monde des entreprises qui, comme vous le savez, est au cœur du Plan National de Développement 2021-2025 que vous avez adopté l’année dernière, et qui constitue notre boussole pour transformer notre économie et la rendre plus prospère», a-t-il indiqué d’entrée de propos.
« NOTRE PAYS N’EST PAS SUFFISAMMENT ENTREPRENEURIAL »
La présentation faite, les échanges ont suivi avec les questions réponses. A la question des champions nationaux, qui devront tirer l’économie ivoirienne vers le haut, Jean Maria Ackah, a fait connaître les difficultés rencontrées. « Sur les champions nationaux nous avons produit au même titre que le livre blanc des stratégies de promotion de champions nationaux. Nous avons dit que notre pays n’est pas suffisamment entrepreneurial. Ce qui a été notre force par le passé c’est que nous étions un pays essentiellement salarié. Cela parce que nous avions une administration de très bon niveau et nous avions des entreprises qui embauchaient. Donc aujourd’hui nous devons préparer un tissu entrepreneurial fort pour la Côte d’Ivoire de demain. Donc il faut la formation des champions nationaux de demain ; demain qui interviendra dans 5 ans, dans 10 ans, dans 15 ans… Ce qui nous a valu d’intituler notre rencontre annuelle d’académie ; où nous passons une journée entière à nous adresser à la jeunesse ivoirienne, à leur apporter des informations, à leur apporter l’envie, à leur apporter divers éléments sur l’entrepreneuriat pour inciter en eux l’intérêt pour le monde l’entreprise», a-t-il évoqué les actions menées par le CGECI avant d’aller plus loin pour indiquer que «mais nous avons dit au gouvernement, à côté de ce chantier là, il est nécessaire pour la Côte d’Ivoire, quand on fait le bilan aujourd’hui, de sa position dans la Sous région, il est nécessaire pour la Côte d’Ivoire d’avoir un processus d’accélération de champions nationaux. Accélération de champions nationaux qui veut dire pour nous identifier les ivoiriens dans les différentes filières qui ont déjà des entreprises avec un certain niveau de base et sur lesquelles on peut mettre des mesures pour accélérer leur développement. La Côte d’Ivoire a un tissu d’entrepreneurs de dimension nationale, de dimension régionale qui n’est pas à la hauteur de la place qu’elle occupe dans l’économie de notre Sous-région… »
« IL Y A URGENCE POUR LA CÔTE D’IVOIRE D’ACCELERER LE PROCESSUS. »
Cela relevé, le patron de la CGECI, poursuivant a fait noter ceci: « Beaucoup plus d’entreprises burkinabè, malienne, sénégalaise, camerounaise etc. d’une certaine taille, appartenant à des nationaux de ces pays conduits par ces pays, en Côte d’Ivoire. Si on veut faire le décompte, le nombre d’entreprises ou d’entrepreneurs ivoiriens qui comptent 10 milliards ou 50 milliards de chiffre d’affaire vous rencontrerez deux ou trois fois moins en Côte d’Ivoire que dans ces pays qui ont eu une économie de taille moins importante. Donc il y a urgence pour la Côte d’Ivoire d’accélérer le processus. Sinon nous allons à un rendez-vous communautaire de la Cedeao, demain au sein de l’Afrique où ce sont ces entreprises là qui prendront pied chez nous parce que nous serons dans une zone économique où ils auront droit de prendre pied chez nous ; et nous, nous n’aurons pas assez d’entreprises pour se déployer ailleurs», s’est-il inquiété avant de relever quelques autres actions proposées par l’institution patronale: « Donc nous avons élaboré un document avec une politique, une stratégie où nous avons analysé l’économie ivoirienne par branche, par filière où nous avons défini le potentiel champion national. Nous sommes toujours en discussion avec le gouvernement sur ce dossier mais qui relève d’une réelle volonté d’impulsion possible. Nous sommes en phase avec le gouvernement, avec l’Etat ; aujourd’hui le Président de la République lui-même à chacune de ses interventions évoque le problème. Maintenant il s’agit de passer au stade de la méthodologie de la mise en œuvre pour pouvoir avoir des résultats concrets qu’on pourra mesurer dans deux ans, dans trois ans… »
SUPPRIMERDE MOITIE LES BTS
Se penchant sur la formation professionnelle pour parler de l’adéquation formation-emploi, le n°1 de la CGECI a relevé le décalage entre les propositions faites par le secteur privé et la mise en œuvre desdites propositions par le gouvernement via le ministère de l’enseignement technique et professionnel. Formation enseignement technique et professionnel.
« Donc au moment où on voudra les mettre en œuvre elles sont devenues caduques et donc il faut les reprendre. Nous avons décidé d’être actifs directement dans le processus de formation dans la formation professionnelle. Nous avons dans le cadre du MCC, Millénium challenge, nous avons initié deux projets de formation portés par le secteur privé. Un projet porté par l’Union des grandes entreprises industrielles et le second porté par le secteur des bâtiments et des travaux publics à travers son groupement. Ces projets aboutiront à la construction de deux centres de formation professionnelle avec des niveaux d’investissement de 8 milliards de FCFA chacun et sur lesquels nous, au niveau du patronat nous interviendrons à hauteur des financements du tiers», a-t-il fait la bonne annonce avant de se tournée vers les offres de formation au niveau des brevets de technicien supérieur en ces termes : « Dans la réforme de l’enseignement technique, le travail qui avait été fait nous sommes arrivés à la conclusion que la moitié des BTS en Côte d’Ivoire doit être supprimée. Car nous avons des BTS de diverses filières qui ne servent à rien, qui n’ont pas de débouchés, et qui ne donnent pas des emplois donc nous avons redéfini le BTS par rapport aux besoins des entreprises en Côte d’Ivoire. Il n’est pas vraiment utile que les parents payent des formations pour faire des BTS à leurs enfants et que ce soient des BTS qui offrent peu de possibilité d’emplois à la fin… »
GRO avec JPK
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