Bredoumy Soumaïla (porte-parole du PDCI) déclare : « Faire de l’augmentation des salaires, un triomphalisme, c’est de la démagogie politique pour voiler les problèmes sociaux »
Comme il est de coutume depuis un certain temps maintenant, le PDCI RDA a animé une conférence de presse, ce lundi 5 septembre 2022, à la maison du parti sise à Cocody, pour se prononcer sur plusieurs sujets de la situation sociopolitique du pays.
Par la voix de son porte parole, l’honorable Bredoumy Kouassi Soumaïla, le vieux parti a annoncé la création de nouvelles structures en son sein.
A côté de cela, il confirme et maintien la tenue de son prochain bureau politique à la date du 29 du mois en cours, à Daoukro. Commentant les mesures annoncées par le chef de l’État le 6 août dernier, Bredoumy Soumaïla a ne vas pas avec le dos de la cuillère.
Selon lui, c’est de la démagogie politique de faire de l’augmentation des salaires, un triomphalisme. Car, pour ça part, cela apparaît comme une goutte d’eau dans la mer vu que les planteurs et plusieurs millions de personnes stimulent la richesse du pays par leurs activités respectives attendent aussi l’amélioration de leur revenu.
« Au niveau national, plusieurs faits saillants ont retenu notre attention.
Il s’agit de la publication des résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2021).
Il ressort de ces résultats que la population totale de notre pays s’élève en 2021 à 29 389 150 habitants.
La population vivant dans les villes surclasse en nombre celle du milieu rural pour un taux de 52,5%.
Le taux de masculinité continue de s’accroitre. Il était de 104 hommes pour 100 femmes en 2014 et atteint 109 pour 100 femmes en 2021.
Ce taux de masculinité est indicateur d’un pays d’immigration. Il est élevé dans les zone d’émigration (entre 100 et 101) et atteint dans certaines grandes villes et zones frontalières (zone immigration), des chiffres au-dessus de la moyenne, allant jusqu’à 117.
En référence aux précédents RGPH, le gouvernement annonce un taux de croissance de la population qui passe de 3.8% en 1988, 3.3% en 1998 et 2.9 % en 2021.
Ces données telles que publiées par le Gouvernement cachent des incohérences suspicieuses. En réalité en appliquant la formule démographique de calcul de la croissance, obtient une croissance de 3. 77 % entre 2014 et 2021.
En effet ce taux est en rupture avec la dynamique de notre population dont la tendance est à un taux de croissance dégressif depuis 1988. La population a suivi les évolutions suivantes:
1975 :6705600
1988 :1081564 Tx de croissance 3.8%
1998 :15366672 Tx de croissance 3.3%
2014 : 22671331 Tx de croissance 2.6%
2021 : 29389150 Tx de croissance 3.77%
C’est le dernier chiffre de croissance que le Gouvernement veut cacher aux Ivoiriens en calculant le taux de croissance entre 1998 et 2021.
Il est clair qu’aucun facteur objectif ne peut expliquer cette croissance exceptionnelle entre 2014 et 2021
La Côte d’Ivoire est en transition démographique donc cette accroissement exceptionnelle ne s’explique que par un gonflement volontaire de la population. Pour arriver à un taux de 2.9 % le calcul a été effectué sur les données entre 1998 et 2021.
Quel est donc le motif de ces données ?
Cela se retrouve dans la volonté des autorités de faire un basculement du RGPH à la liste électorale.
Rappelons que les données obtenues au RGPH sont déclaratives et non identitaires.
La liste électorale est l’aboutissement de l’opération d’identification.
Le PDCI-RDA s’oppose et s’opposera vigoureusement à ce basculement qui dissimule des intentions de fraude sur la liste électorale. C’est une des raisons pour lesquelles notre parti appelle à un audit de cette liste. Tout refus des autorités ne fera que confirmer nos suspicions et augmentera les risques d’incertitude sur les élections à venir. La demande d’un audit de la liste électorale fait partie des propositions pour des élections transparentes et apaisées soumises au Chef de l’Etat par le Président du PDCI-RDA, au cours de la rencontre à Trois du 14 juillet 2022 », a-t-il expliqué.
Autre élément au niveau des faits marquants, sur lequel il s’est attardé, c’est la persistance de la violence dans la vie quotidienne des populations.
A cet effet, Bredoumy rappelle, »l’actualité est marquée par :
Le commando invisible qui sévit actuellement dans le Nord Est de notre pays ;
Les conflits communautaires qui demeurent résilients. On peut citer :
Les cas d’Odienné le 13 juillet 2022, de N’douci qui a récidivé en l’espace de deux semaines le 13 août dernier.
D’autres conflits à base communautaire ont éclaté à Abongoua, dans le Moronou et Sifié, dans le Worodougou.
La presse a fait également écho de conflits dans l’ouest du pays.
Toutes ces violences sont indicatrices de la fragilité de la paix et de la cohésion sociale. On assiste à ces escalades d’affrontements sans que les autorités ne prennent la mesure et des solutions idoines. Cela est très inquiétant pour l’avenir de notre nation.
Les plus dramatiques dans tous ces cas de violences concernent les conflits devenus endémiques dans le milieu politique. Les dernières violences entre militants de même bord politique lors des élections internes au RHDP du 23 juillet 2022, sont révélatrices d’un environnement loin d’être propice à des élections générales apaisées dans notre pays. Lors de ces élections internes au RHDP, on a enregistré des violences à Kouto, Touba, Ouaninou, Gohitafla, Kounanhiri et Sandégué.
Le scrutin a été reporté de peur de violence à Aboisso, Dabou, Koro, Ouaninou et Bouna. Les violences sont difficiles à comprendre dans une élection interne à un parti majeur sur l’échiquier politique.
Selon les informations relayées dans la presse, les protagonistes s’accusent de fraude et trafic d’influence.
A ces violences physiques s’ajoutent des violences verbales quasi quotidiennes par des politiciens, qui pour peu qu’ils aient une occasion d’une activité à réaliser passent leur temps à distiller des injures injustifiées.
Tout cela est déplorable. Certains partis politiques ont fait de la violence et de la fraude un mode opératoire. Exemptés de toute punition, leurs militants ont fait de ces pratiques un droit acquis.
Il est plus qu’urgent que les responsables de ces partis politiques dont les militants se livrent à de tels actes, aient le courage de se joindre à nous pour désespérer de ces individus et les mettre hors d’état de nuire, si tant est qu’ils ont un minimum de volonté d’adopter la démocratie comme mode d’accession et de gestion du Pouvoir d’Etat. Nous les invitons tous à faire siennes les valeurs de paix, de démocratie et de tolérance qui font partie des identités remarquables du PDCI-RDA, le seul parti fondé par Félix Houphouët Boigny.
Au cours de la rencontre à trois entre les Présidents, Ouattara, Bédié et Gbagbo le 14 juillet 2022, les questions essentielles pour la cohésion nationale et une paix durable ont été abordées. Un document faisant les propositions pour y arriver a été remis au Chef de l’Etat.
Des réponses apaisantes et positives étaient donc espérées au cours de l’adresse du Chef de l’Etat le 6 août 2022.
Le PDCI-RDA est resté sur sa faim à la fin du discours du Président Ouattara. Aucun des problèmes politiques majeurs n’a trouvé de solutions. Dans de pareilles circonstances et dans ce contexte ni paix ni guerre, les élections prochaines conservent les germes bellicistes anciennes. La situation est d’autant plus alarmante que les conditions de vie des Ivoiriens sont devenues intenables. On note par ailleurs que dans le milieu rural, les problèmes liés au foncier s’aggravent de jour en jour. On observe un commerce illicite des terres avec, dans certains cas, la complicité des autorités administratives.
A ce commerce illicite des terres qui privent chaque jour nos populations rurales de la propriété de leur terroir, s’adjoignent les conséquences de l’orpaillage clandestin.
L’orpaillage clandestin s’est répandu dans toutes nos contrées. Il se pratique désormais à visage découvert et bénéficie de la complicité des certaines autorités administratives et de cadres leaders des mutuelles de développement. Certains acteurs de cette opération se dotent de faux documents, à l’insu des autorités gouvernementales, pour opérer dans le milieu rural.
La solution de confier gestion de ces questions et la surveillance des sites à la confrérie des Dozo est une abomination. Depuis quand dans une république dont la sécurité des citoyens et le pays est assurée par les forces républicaines, a-t-on sous-traité et sacrifié cette mission souveraine à des forces parallèles ? Cela est inadmissible et inacceptable. Le PDCI-RDA attire l’attention du Gouvernement sur les dangers d’une telle dérive pour la stabilité et la cohésion de la nation. On ne peut passer d’une république laïque à un Etat fétichiste. Il est plus qu’urgent que les autorités de ce pays mettent fin à cette pratique ».
Poursuivant, il a tenu à souligner que contrairement à ce que d’aucuns pourraient le penser, le PDCI RDA travaille en toute diplomatie avec le régime en place pour la libération de Pulchérie Gbalet tout comme les militaires emprisonnés au Mali.
Vagoné Dry-Bi
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