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Exportation illicite des produits agricoles vers les pays voisins: Kobenan Kouassi Adjoumani défend une ordonnance devant les sénateurs

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Le ministre Kouassi Adjoumani était porteur d’un projet de loi portant ratification de l’ordonnance 2020-602 du 05 août 2020 modifiant l’ordonnance 2018-437 du 03 mai 2018 portant répression de la commercialisation et de l’exploitation illicite des produits agricoles, devant la Commission des affaires économiques et financières du Sénat, le jeudi 8 septembre 2022.

A cette occasion, le ministre d’Etat, Kouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture et du développement rural, a répondu aux préoccupations des Sénateurs, membres du groupe parlementaire Pdci-Rda. Ceux-ci avant la ratification de cette ordonnance à l’unanimité ont souhaité avoir des éclaircissements sur les raisons des exportations illicites des produits agricoles, le volume des produits exportés de façon illicite et le volume des saisis etc.

Se prêtant donc à cet exercice, le patron de l’agriculture ivoirienne de faire remarquer tout de suite que les prix ne sont pas la cause du phénomène de fuite de nos produits agricoles vers les pays frontaliers. Car indiquera-t-il, la Côte d’Ivoire à travers ses réformes agricoles qui ont abouti à la mise en place des Conseils café cacao, coton anacarde, hévéa palmier à huile, fait en sorte que la barre des 60% des prix soit respectée. « () Et c’est sur la base des régulations que les prix sont fixés. () Pour ce qui est du prix fixé au cours de la campagne 2021-2022, on parle de 305 F le kilogramme ; mais par rapport au prix extérieur si nous devons appliquer la barre des 60% ce sont 250 FCFA qui devraient revenir aux producteurs. Donc vous avez vu le sacrifice supplémentaire que l’Etat de Côte d’Ivoire fait dans le cadre des fixations des prix des produits agricoles», a-t-il précisé avant de pointer du doigt l’inorganisation du secteur dans le pays voisin, le Ghana.

« Au Ghana tout comme les pays qui nous environnent dont certains exploitants véreux utilisent nos produits à des fins tels que nous disons dans le cadre de cette loi, le Ghana dis-je n’a pas fait de réforme agricole. Là-bas ce n’est pas organisé, il n’y a pas de conseils comme nous l’avons ici, coton anacarde, pour réguler les choses. Et donc n’importe qui peut se donner le titre d’exportateur agricole et comme au Ghana on ne produit pas assez de noix de cajou ils sont obligés de venir vers nos frontières et quand ils viennent étant donné que là-bas il n’y a pas de taxes, la filière n’étant pas régulée, ils peuvent se permettre de fixer le prix du kilogramme au-delà de ce que nous donnons ici», accuse-t-il.

LES EFFETS DE L’ORDONNANCE DEPUIS SA MISE EN ŒUVRE 

Si les raisons liées au prix ont été données, le ministre d’État, face aux vénérables sénateurs, a voulu que ceux-ci retiennent les effets induits par cette Ordonnance. C’est pour quoi il fera noter qu’«en instituant cette loi, nous avons fait des efforts parce que le préjudice subi par l’Etat de Côte d’Ivoire par rapport à cette exportation illicite est énorme. »

Adjoumani poursuit pour égrener les efforts de l’Etat ivoirien. «Depuis 2019 jusqu’à aujourd’hui, quels sont les efforts qui ont été faits parce que l’Ordonnance a été prise en 2019. En 2020, au moment même où nous appliquions les dispositions de l’Ordonnance nous étions à 528 tonnes de produits agricoles exportés de façon illicite, en 2021 lorsque nous avons commencé à appliquer véritablement la loi, nous sommes passés à 278 tonnes. Donc une réduction presque de moitié. Et aujourd’hui en 2022, nous sommes à 115 tonnes de produits agricoles exportés de façon illicite. Donc vous voyez les effets induits par la prise de cette Ordonnance. Lorsque je prends le cas de Bondoukou, en 2014, la production d’anacarde était de 136 511 tonnes et Bondoukou était la première région pourvoyeuse de noix de cajou en Côte d’Ivoire. Mais figurez-vous en 2019, de 136 000 tonnes nous sommes descendus à 17 470 tonnes. Voyez cet écart qui est effectivement dû au phénomène de l’exportation illicite. Mais à partir de 2020 lorsque nous avons commencé à appliquer l’Ordonnance, la production est remontée à 40 000 tonnes en 2020 ; aujourd’hui nous n’avons pas encore fait le bilan de l’année mais nous sommes à 60 953 tonnes à Bondoukou», a-t-il relevé avant d’indiquer pour ce qui concerne le nombre d’agréments délivrés dans le milieu de l’anacarde, « pour ce qui est de l’achat, il est de 1100 et pour la transformation 30 en moyenne.»

VOLUME DE PRODUITS AGRICOLES SAISIS

Sur le volume de produits agricoles saisis, Kobenan Kouassi Adjoumani a fait savoir qu’«il y a au niveau des volumes saisis, 60 000 kg vendus sur l’autorisation du président du tribunal à Bondoukou ; 55 000 kg vendus suite à une ordonnance de confiscation rendue par la présidente du tribunal d’Abengourou au profit de la Douane et rétrocédés au conseil coton-anacarde. Le total des produits saisis est de 115 000 tonnes mais ces produits viennent de l’Est. () Maintenant pour Bouna 42 200 kilogrammes de produits vendus sur l’autorisation du Président du tribunal de Bouna, les fonds sont sous séquestre conformément à la loi. A Dimbokro 23 400 kilogrammes de produits agricoles saisies et vendus sur l’autorisation du Président du tribunal de Bongouanou, fonds mis sous séquestre conformément à la loi ; à Odienné 27 786 kilogrammes ont été également saisis ; à Korhogo 16000 kg, à Ferké 15000 Kg. Donc voyez que le phénomène est récurrent dans la partie Est. En tout cas avec l’Ordonnance modificative le Conseil coton anacarde garde bien sûr la maitrise des produits saisis et assure la bonne condition de stockage aux fins de la préservation de la qualité des produits tout en préservant une bonne collaboration entre l’Administration c’est-à-dire le corps préfectoral, la douane et les autorités judiciaires. Donc cette loi qui nous permet de faire cette collaboration, d’entretenir cette collaboration et qui permet d’être efficace dans le cadre de la lutte contre l’exportation illicite de nos produits.»

GRO avec JPL (Le Nouveau Réveil)


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