PDCI: «Si Bédié désavouait le Comité de pilotage du 14e BP, ce serait se désavouer lui-même», selon Bredoumy Soumaïla
Au cours d’une conférence de presse animée par le Coordonnateur général de la Grande cellule de coordination de communication (Gccc) du PDCI, à son siège sis à Cocody-Saint Jean, ce mardi 4 octobre 2022, l’honorable Bredoumy Kouassi Soumaïla, par ailleurs porte-parole dudit parti, s’est à nouveau prononcé sur des questions de la vie en interne de son parti et sur la situation sociopolitique du pays. Ce, comme il a pour coutume de le faire périodiquement.
A cette occasion et après son propos liminaire, le porte-parole du parti septuagénaire a dénoncé la décision du régime en place d’imposer la carte de la Couverture Maladie Universelle (CMU) aux citoyens.
« Nous estimons que le fait d’imposer la CMU sans que les conditions ne soient remplies est un forcing et qu’à la fois, assujettir certaines libertés à cette CMU est anticonstitutionnelle. Puisque la constitution elle-même, déclare la liberté de faire les mouvements (d’adhérer ou de souscrire à ce type de service) », a fait savoir le député.
Pour corser son argumentation à ce sujet, il laisse à l’appréciation de l’opinion publique, des exemples tirés çà et là.
« Quand quelque chose est bien fait, les gens y adhèrent de leur propre volonté. Pour suivre un match de football opposant les Éléphants au Cameroun, on n’oblige personne à allumer son poste téléviseur. Les millions de populations le font librement parce qu’ils y trouvent leur plaisir. Même en matière de médias, on choisit de suivre tel ou tel en fonction de son contenu », a-t-il argumenté.
Puis : « Quand on prend le cas d’un planteur qui ne voit pas d’ambulance dans sa vie quotidienne, quelqu’un qui est dans un campement et qui ne voit un camion que lorsqu’il y’a la vente des produits agricoles; nous trouvons inconcevable de lui faire payer la CMU de son fils avant que celui ci présente un concours. Parce qu’à la fin, la question de leur intérêt se pose », a ajouté Bredoumy, indiquant dans le même temps que c’est parce que les paysans ont vu l’utilité des cellulaires qu’ils se sont forcés à en posséder depuis leurs endroits reculés.
Poursuivant, il déclare cette politique du gouvernement comme un échec.
Pour lui, si ce gouvernement ne l’a pas fait au demeurant, avant d’imposer cette décision, c’est toujours le lieu de venir faire le point avec les députés, avoir leurs observations et recourir à leur appui pour la sensibilisation sur le terrain.
Un autre point sensible évoqué à cette conférence de presse, c’est celui des producteurs.
Le PDCI réclame une organisation plus sérieuse pour pallier à leurs difficultés.
Selon l’honorable Bredoumy Soumaïla, ces derniers ne jouissent pas convenablement du fruit de leur travail.
Il fait savoir que les 9 pourcent ajoutés sur le revenu des braves planteurs est infime vu que la forte hausse des taxes et augmentation des produits pétroliers et autres qu’ils utilisent vient dans le même temps tout absorber.
Pour la transparence du jeu politique en Côte d’Ivoire, il a une fois de plus réclamé l’audit de la liste électorale ainsi que l’équilibre de la CEI qui, pour sa part, est taillée en faveur du parti au pouvoir.
Concernant les remous que la formation politique vit en interne, Bredoumy veut voir les choses dans le bon sens.
« Les diverses tendances et divergences d’opinions démontrent la vitalité du parti. Quand le président Bédié prend plus de 2 heures de temps pour écouter les militants sans interrompre quiconque, cela est une preuve de démocratie. En démocratie, on exprime d’abord les différentes tendances ; à la fin, le président tranche et tout le monde suit pour avancer. C’est ce que le président du parti a fait, alors nous avançons. On avance donc vers le prochain bureau politique. (…) Bédié n’a pas désavoué le comité de pilotage du dernier bureau politique en confiant le prochain à un autre. S’il le faisait, ce serait se désavoué lui-même puisqu’il le présidait. D’ailleurs l’idée de faire le bureau politique en deux temps est une proposition du premier comité de pilotage depuis le départ. Ce n’est donc pas récemment à Daoukro que cela a été décidé », a-t-il fait savoir aux journalistes.
Puis d’ajouter : «Voyons le président Bédié comme l’entraîneur d’une équipe de football. Laissons-le classer qui il veut au poste qu’il veut et au moment où il le pressent judicieux pour une mission bien déterminée.»
Parlant de la candidature unique du président Bédié au 13e Congrès, M. Brédoumy dira que «pour parler de candidature unique pour le prochain congrès, les choses se font toujours au respect de la démocratie. La démocratie s’exprime soit par un vote, soit par consensus. S’il y a des velléités de candidatures, et que celles-ci se formalisent, nous irons au vote, c’est si simple que ça».
Selon le porte-parole du PDCI, « quant à la rumeur selon laquelle le PDCI envisagerait un retour au RHDP, elle est fausse. Au contraire certains de nos cadres qui sont là-bas, ont déboursé l’argent de leur carte de membre pour garantir leur retour au PDCI au cas où les choses se gâteraient ; allez-y comprendre », a dévoilé le député.
Plusieurs responsables du parti étaient présents à cette conférence de presse, notamment les SE Georges Ezaley, Niamkey Koffi, le SE et président du groupe parlementaire du PDCI, Doho Simon et bien d’autres.
Vagoné Dry-Bi
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