Oumé: Une femme donne naissance à des triplés et meurt par manque de poche de sang à l’hôpital Général

Dame Kourdé Rebecca, âgée de 32 ans et originaire de Bronda, dans la sous-préfecture de Diégonéfla, n’allaitera jamais plus les triplés qu’elle a mis au monde, mardi 21 septembre dernier à l’hôpital général d’Oumé.
Pour la simple raison que cette infortunée femme est passée de vie à trépas, à cause du manque de sang à l’hôpital général d’Oumé à la suite de son accouchement.
Le rapport médical, dont nous avons eu copie, indique que cette dame portait une grossesse d’un peu plus de 8 mois. Ce que n’a d’ailleurs pas démenti son beau-frère du nom de Kouadio Zahui Abraham.
Selon les explications de ce dernier qui l’avait conduite du centre de santé rurale de Tiégba à l’hôpital général de Oumé, jusqu’à son décès, Kourdé Rebecca avait commencé à ressentir des douleurs au ventre, la veille de son décès. Et compte tenu de son état, par précaution, il s’est rendu dans un premier temps au centre de santé de Tiégba, dans la sous-préfecture de Diégonefla.
Mais une fois dans ledit centre, la réalité était tout autre. Les conditions n’étaient pas réunies pour une bonne prise en charge. Les infirmiers lui avaient donc conseillé de la conduire d’urgence soit à Gagnoa ou à Oumé.
«Quand nous sommes arrivés à Tiégba, les infirmiers nous ont conseillé de l’évacuer soit à Gagnoa ou à Oumé, parce qu’ils n’avaient pas le matériel nécessaire pour la faire accoucher. C’est comme ça qu’après réflexion, nous avons décidé de l’évacuer à Oumé à cause de l’état de la route jusqu’à Gagnoa », a-t-il fait savoir.
Ainsi donc cette mère de famille a été évacuée d’urgence à l’hôpital général d’Oumé. Une fois à Oumé aux environs de 8 heures, elle est rapidement prise en charge par les sages-femmes de service. Elle donna naissance à ses premier jumeaux respectivement aux environs de 10 heures 25 et 15 heures 34 minutes. C’est autour du troisième et dernier jumeau que la situation va se compliquer.
L’instant du désespoir …
Il a fallu une césarienne pour l’extraire à 20heures 52 minutes, selon le rapport de décès du médecin chef de l’hôpital général d’Oumé, établi le 2 octobre dernier, soit 10 jours après le décès. Après cette césarienne, dame Kourdé Rebecca, apparemment selon les explications de son beau, se portait bien. «Ils l’ont ramenée dans la chambre d’hospitalisation. A son réveil, elle a demandé à boire et à manger, mais les gens nous avaient dit qu’il était encore trop tôt », a-t-il indiqué.
Mais hélas, contre attente, elle s’est mise à convulser. « Tout à coup, elle a commencé à s’agiter. Nous avons fait appel aux sages-femmes qui ont tenté de prendre sa tension, mais l’appareil ne fonctionnait pas (…). Les sages-femmes ont donc fait appel au chirurgien qui est venu à son tour mais l’appareil ne fonctionnait toujours pas. C’est comme ça qu’il a fait un prélèvement sanguin pour une deuxième analyse », a-t-il confié.
Et de poursuivre: « Par la suite, le chirurgien m’a fait appel à son bureau pour me dire qu’elle manquait de sang. Il m’a par la suite demandé si j’avais de l’argent pour en acheter. Je lui ai répondu que oui et que s’il s’agit de la santé de ma femme, je pouvais faire face à tout. Il a de ce pas appelé l’un de ses collègues pour savoir si du sang O+ était disponible. Ce dernier lui a répondu que non. Ensuite, il a dit qu’il avait tenté d’appeler ailleurs mais que les numéros ne passaient pas. Puis de me dire de patienter jusqu’au matin. C’est dans cette attente là que ma femme est morte vers les 2 heures du matin », dira-t-il dépité.
C’est un triste constat du décès de cette jeune femme morte en couche par manque de sang dans cet hôpital d’Oumé, qu’a fait son époux. Et pourtant le 23 février 2022 en Conseil des ministres, le gouvernement ivoirien avait pris une mesure d’uniformisation du prix de la poche de sang dans les établissements sanitaires publics et privés afin d’enrayer la fluctuation des prix et de permettre une meilleure accessibilité des populations ivoiriennes. Malgré cette mesure, il arrive que certains hôpitaux de l’intérieur du pays comme celui d’Oumé ont du mal à avoir un stock suffisant de sang. A qui donc la faute?
JAG
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de africanewsquick.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK
Subscribe to get the latest posts sent to your email.