Sénat/Produits biocides: Adjoumani répond à Ahoussou et annonce une agence de coordination de la sécurité sanitaire des aliments
Vendredi 7 octobre dernier, le Ministre d’Etat, ministre de l’agriculture et du développement durable, Kobenan Kouassi Adjoumani, comptait parmi les invités du sénat pour parler des produits biocides et de la réglementation dans l’utilisation desdits produits avec la thématique du jour : «Les produits biocides: quelle règlementation pour une utilisation contrôlée en Côte d’Ivoire?».
Répondant au Président du Sénat ivoirien, Jeannot Ahoussou Kouadio, qui avait bombardé les ministres présents au Sénat de questions pertinentes pour comprendre les effets et la réglementation des biocides et pesticides, le ministre Kobénan Kouassi Adjoumani, présentant, pour sa part, les généralités sur les produits biocides, définis comme une substance active destinée à détruire, repousser ou rendre inoffensif les organismes jugés nuisibles, a relevé les conséquences de ces organismes nuisibles sur l’activité agricole.
« Dans le sous-secteur des productions végétales, les plantes, pour produire, ont besoin de bien se porter ; elles doivent donc être protégées contre les attaques des organismes nuisibles par l’utilisation de biocides tels que les pesticides. A titre d’illustration, les pertes de rendement occasionnées par les attaques et dégâts : de la chenille légionnaire d’automne sur le Maïs et le Riz, des Mouches des fruits sur la Mangue et de la Pourriture brune des cabosses de Cacaoyer peuvent atteindre jusqu’à 80% ; de la chenille mineuse des capsules du Cotonnier, de la Chenille défoliatrice du Cacaoyer et de la Chenille américaine mineuse de la Tomate peuvent atteindre des performances de 100%», a-t-il fait noter.
Et d’indiquer que «ces pertes de productions dues aux attaques des ravageurs et des maladies des plantes sont susceptibles de compromettre la sécurité alimentaire des populations, d’une part et d’autre part, d’induire des pertes de recettes d’exportations pour l’Etat et des baisses de revenus pour les producteurs.»
Ainsi, pour combattre les organismes nuisibles, le Ministre d’Etat de faire savoir au cours des échanges « qu’à ce jour nous avons 1243 pesticides homologués et qui sont en circulation légale sur le territoire national. »
L’utilisation abusive desdits produits étant nocive pour les populations et les utilisateurs eux-mêmes, Kobenan Kouassi Adjoumani, au terme des échanges d’insister auprès des sénateurs pour une sensibilisation des populations.
« Je voudrais remercier monsieur le Président et l’ensemble des Sénateurs pour l’initiative prise de nous inviter ici même à Yamoussoukro pour les entretenir sur l’usage des biocides. Voyez-vous, comme vous-mêmes vous l’avez dit, parlant des biocides tous les secteurs d’activité sont concernés. L’environnement, l’industrie et l’agriculture, pour le commun des mortels, fait usage de ces biocides. Ce qui fait dire que derrière les biocides il y aussi la mort», a-t-il indiqué.
Poursuivant, il donnera la raison de leur présence dans cette chambre du Parlement ivoirien.
« Nous sommes venus faire savoir aux Sénateurs que la Côte d’Ivoire dispose de textes réglementaires, qui nous permettent de faire des agréments, des importations et ces textes doivent être mis à la portée des populations. Mais en tant que représentants du peuple qui mieux que les sénateurs peuvent faire répercuter cette information sur l’ensemble des utilisateurs de ces produits ? Ce sont des produits toxiques, ce sont aussi des produits salutaires pour nos productions, dans tous les domaines d’activités. Mais l’essentiel c’est d’en faire un bon usage. Et je crois qu’avec nos différentes interventions les sénateurs ont compris que leur mission est très importante. Nous les avons mandatés d’aller sur le terrain, d’expliquer cela aux populations et de faire en sorte que désormais les pesticides que nous utilisons, les biocides que nous utilisons dans nos plantations, dans nos industries, au niveau de l’environnement, ne soient pas vu comme des distributeurs de la mort, mais des pesticides qui peuvent permettre à nos différentes agricultures, à nos différentes activités d’aller de l’avant. En tout cas nous sommes heureux et fiers de sortir d’ici en sachant que nous sommes venus donner des informations mais que nous aussi, nous avons beaucoup appris. Et cela va nous permettre d’enrichir nos textes qui vont être votés certainement d’ici là», a-t-il signifié face à la presse.
Se prononçant sur la question de l’agriculture biologique, il a notifié ceci : « Nous n’avons pas de normes sur l’agriculture biologique. La Côte d’Ivoire a effectivement initié des programmes sur l’agriculture biologique. Nous avons le projet de transformation agroécologique qui est actuellement en cours d’exécution ici même à Yamoussoukro, dans le secteur du vivrier et il est financé par la Cedeao. Dans ce projet nous utilisons les Nîmes contre les insectes ; dans ce projet aussi nous utilisons le tabac contre les champignons. Et dans les parcelles de ce projet aucun pesticides n’est utilisé.»
Il se réjouira de ce que « l’organisation de cette séance d’information parlementaire permettra d’accélérer le processus de validation du décret relatif à la mise en place d’une agence de coordination de la sécurité sanitaire des aliments. Cette agence permettra de mettre en œuvre tous les outils modernes d’évaluation des risques associés à l’utilisation des biocides en Côte d’Ivoire. Elle permettra également de mettre à la disposition des structures, le cadre réglementaire décrit tantôt et de bénéficier de ressources budgétaires adéquates pour mener leurs activités. »
Ange Nicaelle LYRANE
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