AFRICANEWSQUICK

Plus qu'une Agence de communication, un journal en ligne

PDCI/Guikahué annonce: «Tous les membres du Secrétariat exécutif doivent quitter les bureaux pour être sur le terrain»

936fdd71 5b9b 4fc7 936e 9f57a6316abe

PDCI/Guikahué aux cadres: «Celui qui est fâché, qu’il aille se fâcher contre les pièces des militants»

Prof. Maurice Kakou Guikahué, Vice-président et Secrétaire Exécutif en chef du PDCI-RDA, a achevé hier mercredi 26 octobre 2022, les rencontres entamées avec les différentes zones politiques du PDCI, depuis le jeudi 20 octobre. Dans cet entretien, le N°2 du PDCI donne les grandes lignes de ces moments de concertations non sans inviter les militants à se mobiliser pour les opérations d’établissement de pièces administratives et de la révision de la liste électorale.

Monsieur le secrétaire exécutif en Chef, vous avez organisé une série de rencontres avec les six zones politiques du PDCI-RDA. Quel a été l’objet de ces concertations ?

Depuis le jeudi 20 octobre, nous avons initié une série de rencontre. Nous avons d’abord rencontré la zone Sud, lundi 24 octobre nous étions avec les zones Ouest Zadi et Ouest montagneux, le mardi  25 octobre c’était autour des zones Centre et Est, et aujourd’hui  26 octobre (hier mercredi, Ndlr)  nous avons fini avec la zone nord. Il faut noter que depuis novembre 2021, le président Bédié a restructuré le Secrétariat exécutif et nous a confié surtout les missions de terrain et de sensibilisation.

C’est dans ce cadre qu’au mois de janvier dernier, nous avions convoqué tous les délégués, les élus, les présidents des jeunes et des femmes pour leur dire de se mobiliser sur le terrain autour d’un sujet précis, c’est-à-dire la promotion de la loi relative à procédure spéciale d’acquisition des actes de naissance et jugements supplétifs pour ceux qui n’en ont pas. Donc nous avons fait une phase de sensibilisation qui a duré presque six (6) mois et maintenant nous arrivons à la phase active pour passer aux choses sérieuses.

Donc nous avons rencontré les zones et nous avons responsabilisé les vice-présidents par région pour coordonner les activités. Et sur le terrain, sensibiliser nos parents, mettre exergue le dossier majeur, toutes affaires cessantes, le dossier de l’acquisition des pièces pour nos militants dans un cadre de mutualisation des difficultés  et les moyens.

Nous sommes dans l’opposition, mais souvent l’intelligence permet de s’adapter.  Nous avons rencontré toutes les zones et ce que je retiens, ça a été une adhésion massive, d’autant plus que, tous ont convenu que l’activité importante qui reste à mener, c’est  d’aller sur le terrain et d’aider nos militants à avoir leur papier.

Souvent les populations ont les moyens d’établir ces documents, mais tout tourne autour du tribunal et de la sous-préfecture. Y aller pose problème, donc il faut les encadrer, il faut s’organiser. C’est le travail que nous faisons, car tout ne se fait pas avec l’argent. C’est d’abord la chaleur humaine, la sensibilisation et l’encadrement. Il faut savoir que toutes les régions n’ont pas les mêmes problèmes. Il y a des régions qui ont plus de difficultés que d’autres. Mais nous avons pensé qu’en travaillant ensemble, nous pourrions arriver à un bon résultat pour que demain, quand la révision de la liste électorale va commencer, nos militants soient sur la liste électorale. Maintenant techniquement, les stratégies, comment nous y allons, nous ne pouvons pas l’exposer ici.

L’enrôlement sur la liste électorale  est prévu du 19 novembre au 10 décembre, soit 21 jours. Est-ce que des consignes claires ont été données  pour que vos responsables à la base encadrent l’opération pour éviter d’éventuelles fraudes ?

C’est pourquoi nous disons qu’il y a des stratégies que nous avons arrêtées que nous ne pouvons pas exposer ici. Mais nous disons qu’il faut encadrer nos militants, il faut encadrer l’opération. Il ne faudrait pas dire que c’est une opération réservée aux petits  militants. Parce que c’est à partir de cette opération que l’élection commence. C’est pourquoi nous avons confié les commissions régionales que nous avons mises en place aux vice-présidents du parti, pour que les gens se retrouvent autour du vice-président.

Donc ce n’est plus une affaire de délégué, nous avons dépassé  le cadre du délégué. Le président du parti a fait des nominations de telle sorte que, à part quatre régions, toutes les régions sont pourvues en vice-président. Donc les cadres se retrouvent autour des vice-présidents pour mener cette opération. Car ce sera leur rôle de mobiliser tous les cadres. Donc il y a des délégués, il y a les membres du Bureau politique, du Grand conseil, il y a des cadres et de simples militants. Il faut mobiliser tout le monde même les sympathisants du PDCI autour de cette opération  de promotion de la loi et de procédure spéciale d’acquisition des actes de naissance.  C’est une  loi que nous avons voté en 2018. Le président de la République a pris un décret en 2019, pour la proroger de trois ans. Il y avait des difficultés donc cette loi n’a pu être appliquée correctement.

Donc le 22 décembre 2021, le président de la République a prorogé cette loi pour trois (3) ans jusqu’en février 2025. Donc nous pensons que c’est le moment d’en faire la promotion. Il y a les élections locales qui arrivent, mais il y a également les élections présidentielles dans trois (3) ans. Donc si pendant trois ans nous nous organisons, que nous sommes sur le terrain, nous ne serons  pas ridicules car le PDCI, c’est un parti républicain. Et son seul moyen d’accéder au pouvoir, c’est par les urnes.

Nous sommes dans l’opposition depuis longtemps et être dans l’opposition n’est pas une fatalité. Il faut travailler. Et nous pensons que si nous nous regroupons et que nous sommes solidaires et que nous travaillons et que nous ne mettons pas en avant les intérêts particuliers de candidature de tel ou tel individu et que nous mobilisons d’abord autour de la liste électorale, nous réussirons. Vous pouvez avoir le beau candidat ou le plus riche, s’il n’a pas de militants inscrits sur la liste électorale, il ne sera jamais élu. Donc la racine de l’élection, c’est la liste électorale.

Et c’est  à cette racine que nous sommes en train de nous attaquer. C’est l’activité phare jusqu’au congrès et à travers le congrès, et à travailler jusqu’en 2025. Pendant que des équipes préparent le Bureau politique qui va conduire au Congrès, nous nous préparons le terrain pour que nos militants aient des pièces et soient sur la liste électorale.

Est-ce que le secrétaire exécutif en chef entamera une tournée pendant cette période de l’enrôlement pour savoir si les consignes qui ont été données sont mises en application ?

Bien sûr, nous  serons auprès des responsables politiques de la base pendant cette période. Nous leur avons dit d’être sur le terrain, je serai sur le terrain pour les encourager. C’est mon rôle, la sensibilisation et être proche des militants. C’est maintenant que la mission principale que le président du parti a confiée au secrétariat exécutif va être exécutée.

Au niveau des membres du secrétariat, nous allons avoir un secrétariat le 8 novembre, et après cela, il n’y aura plus de réunion de secrétariat exécutif jusqu’au 10 décembre. Tous les membres du secrétariat exécutif doivent quitter les bureaux pour être sur le terrain. Nous avons dit aux uns et autres de s’organiser. Nous avons des brides d’informations. Mais en s’organisant nous allons avoir les chiffres réels. Nous avons fait observer aux uns et autres que la particularité des élections locales, c’est que les élections régionales et municipales sont couplées. Et le jour du vote il y a deux urnes dans le bureau de vote, quand on finit de voter le maire on vote le président de région. Si les résultats de la mairie sont mauvais cela influencera  la région. Quelqu’un qui veut prendre la région doit avoir un droit de regard sur la mairie. Raison pour laquelle nous avons une vision régionale dans le travail que nous faisons parce que nous allons utiliser ce travail après.  

Comment vous allez réussir l’équation du Nord, quand on sait que les cadres PDCI du Nord sont allés remettre un document au président Bédié ?

Ils ont fait un séminaire, ils ont remis un document au président. Le président a dit qu’il va étudier le document afin de dresser des stratégies. Donc, on attend. Nous sommes en train d’étudier le dossier.

Et pour l’enrôlement ?

Pour l’enrôlement, ce sont des militants qui doivent aller sur le terrain. Tout le monde doit aller sur le terrain.

Ils ont évoqué la question de menaces, d’intimidation ?

Quand on est militant, on est menacé. Quand on est dans l’opposition, on est menacé. Le doyen Coulibaly Ouézzin disait que le militant, c’est une fleur. Plus tu l’agresse, plus elle embaume. Donc, il ne faut pas avoir peur des intimidations. Surtout quand on accepte d’avoir une responsabilité.

Vous avez parlé tantôt des préparatifs du BP, des équipes qui sont au travail. Mais les militants ne semblent pas comprendre ce travail entre Comité de surveillance et Comité de pilotage ?

Ça, je ne rentrerai pas dans les détails. Le président a confié des missions à des personnes précises. Il a dit qu’il faut qu’on fasse le Bureau politique au plus tard, le 15 décembre. Dieu merci, l’identification finit le 10 décembre. Donc pour l’instant, nous allons être focus sur le terrain. Après, on reviendra au BP. Des équipes continuent de travailler. Moi, le chef du Secrétariat exécutif, je ne prépare pas le BP. Donc, je suis libéré pour aller sur le terrain.

Il y a un autre problème qui a été relevé au séminaire des délégués d’Abidjan, ça concerne les velléités de candidatures ?

Il y a eu appel à candidatures, les candidatures se sont manifestées. Il est trop tôt pour se prononcer. Il faut d’abord voir quelles sont les forces et les faiblesses de chacun.

Est-ce que cela ne va pas gêner un peu l’enrôlement ?

Les gens de toutes les zones ont posé la question. Mais nous leur avons dit de mettre en veilleuse ce dossier. Les élections, c’est jusqu’en octobre 2023. Mais il faut d’abord faire l’enrôlement. Si vous êtes candidat que l’enrôlement n’est pas fait, quel résultat attendrez-vous ? Donc, on a dit que ceux qui sont candidats, qu’ils se fâchent pour venir bien faire l’enrôlement, parce qu’en réalité, c’est leur propre liste. C’est donc le moment de démontrer qu’ils sont candidats. On ne dit pas qu’on est candidat et on dort dans sa maison. Qui va te voter si tu ne participes pas à l’enrôlement. Quand on va faire l’enrôlement, on verra aussi le dynamisme des uns et des autres et ça peut permettre de faire des arbitrages. Donc, l’enrôlement est bien venu pour voir un peu comment chacun se comporte sur le terrain. Et comme nous-mêmes, on sera sur le terrain, on va contrôler.

En 2020, vous avez lancé l’appel pour auditer la liste, ça n’a pas été fait?

C’est toujours d’actualité, ça fait partie du dialogue politique que nous avons confié aux trois grands (Ouattara, Bédié et Gbagbo, Ndlr). Donc, ce n’est plus à notre niveau, c’est au niveau des trois grands. C’est monté un peu plus haut.

Samedi dernier, il y a eu un séminaire des délégués d’Abidjan sur la cohésion et la réconciliation au sein du PDCI-RDA. Ce sujet n’est-il pas à traiter également à un niveau élevé ?

Celui qui a le dossier est un conseiller spécial du président. Donc, il travaille. Il va faire un premier tour et il va recenser les problèmes les plus importants et il va emmener tout ça au niveau du président qui va agir. Ces séminaires vont donc ressortir les problèmes et on verra ceux qui peuvent se régler sur place à notre niveau et ceux qui doivent aller obligatoirement au niveau du président. Donc, c’est une bonne initiative qu’il faut encourager, on encourage le conseiller à aller de l’avant.

Mais la question des clans qui fait ravage ?

Le porte-parole du parti a fait une conférence de presse. Il a dit que ce sont des luttes de positionnement. Il n’y a pas de clan. Il n’y a pas de parti où, il n’y a pas de prise de positions. Les partis sont toujours traversés par des courants, des pensées à des périodes précises.

Il ne faut donc pas s’alarmer ?

Non. C’est pour calmer tout ça que nous allons sur le terrain. Mais celui qui est fâché qu’il aille se fâcher contre les pièces pour que les militants puissent avoir les pièces.

Le président de la CEI dit que quand la liste sera auditée, ça va ouvrir la boite à pandore, ça va créer beaucoup de problèmes ?

C’est son point de vue. On a dit que l’audit, c’est le point de vérité. Je n’ai pas de commentaire particulier. D’ailleurs, le président de la CEI sera devant les députés le 31 octobre pour une information. Donc, nous nous apprêtons à discuter avec lui en tant que député.

Quelle mission confiée vous aux cadres pour encadrer les militants dans cette opération d’identification ?

Nous lançons un appel à la cohésion, à la discipline. Dans chaque région, nous avons responsabilisé un vice-président. Ou quand il n’y a pas de vice-président dans la région un des cadres en vue. On doit se mobiliser autour de lui. Nous avons donné les détails de comment les choses vont s’organiser. Demain (aujourd’hui, Ndlr), nous avons une rencontre avec les 31 coordonnateurs régionaux qui ont été choisis pour leur donner leur fiche de mission plus les documents afférents à cette opération. Et nous allons suivre l’opération. Est-ce que les gens sont capables de travailler ensemble ? Ce n’est pas théorique, c’est la pratique. Autour de l’identification, est-ce que nous pouvons faire le rassemblement, est-ce que nous pouvons faire bloc autour d’un dossier qui concerne nos militants sur le terrain ? C’est ce qu’on attend des militants.

Donc, ce n’est pas un problème de délégué seulement ni de membre de Bureau politique ni de vice-président, ça concerne tous les cadres et militants Pdci. Que vous soyez au Grand conseil, cadre, simple militant, travailleur. Si quelqu’un dit : avec les moyens que j’ai, je donne 10 000 Fcfa par mois jusqu’en 2025. Ça fait beaucoup. Ça peut acheter 20 timbres de 500 Fcfa/mois. 20 timbres, c’est au-dessus de 0 timbre. Il faut que tout le monde se sente concerné. Ce n’est pas une opération de ceux qui veulent être candidats. Parce que vous pouvez ne pas penser être candidat et puis demain par la force des choses, on dit c’est vous qui êtes candidat. Parce qu’en politique tout peut arriver à tout moment.

Donc, il faut travailler sans parti pris, sans arrière-pensée, mais travailler pour le parti, pour l’amour du parti. Les gens chantent tous les matins, on va revenir au pouvoir, mais c’est le début. C’est un travail difficile, de fourmi. Il faut être capable de s’asseoir des heures, travailler sur des dossiers pour avoir des résultats. Si on papillonne, si on ne fait que des meetings. Il y a des périodes de meetings et il y a des périodes de travail de fond. La période de travail de fond est arrivé, c’est ce que nous devons faire, le travail des meetings viendra après. Les rentrées politiques viendront après. L’argent qu’on prend pour faire les rentrées politiques, on peut prendre pour aller aider les militants à avoir leur jugement supplétif. C’est le message que je veux lancer. Au lieu d’aller donner 10 000 Fcfa à un militant, tu peux lui offrir une carte d’identité, tu lui auras rendu service. Donc tous les cadres sont intéressés.

Entretien réalisé par Guy TRESSIA, DS et JN


En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading