Jeannot Ahoussou-Kouadio (président du Sénat) avoue: «A Dimbokro, le Pdci est sédimenté»
Sur invitation du Ministre de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly, le Président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, en qualité de membre du présidium du Rhdp, était dans la capitale du District des lacs, Dimbokro pour échanger avec les militantes et militants du parti créer par Alassane Ouattara, samedi 29 octobre. Ce, pour sonner la révolte militante dans cette localité qui a vu naître le Président ivoirien.
« L’INTERPELLATION DU PRÉSIDENT OUATTARA ÉTAIT DES GÉMISSEMENTS »
Faisant connaître le sens de sa visite, sous le regard bienveillant de la ministre Raymonde Goudou Coffi, Gouverneur du District des Lacs, de N’Guessan Koffi La Taille, président du Conseil régional du N’Zi ; de la sénatrice de la région du Bélier, Tamini Louise, du maire de Dimbokro, Bilé Diéméléou, du secrétaire exécutif adjoint du Rhdp, Kramo Kouassi, de Coulibaly Dramane, Dg de la Lonaci, et les secrétaires départementaux ainsi que les délégués des sous-préfectures, Jeannot Ahoussou s’est empressé de dire ce qui le faire courir.
«Chers frères et sœurs, si j’ai effectué cette démarche, c’est suite à une interpellation du président du Rhdp, le Président Alassane Ouattara. Le 28 avril dernier, à la veille du Congrès du parlement ivoirien, il est arrivé et nous sommes allés l’accueillir. Je ne vous cache pas, son interpellation était des gémissements du Président. Combien de fois il a été touché et choqué par ce qui s’est passé dans le V baoulé lors des élections d’octobre 2020. Pendant 30 minutes, il a rappelé des souvenirs, sa marche avec le président Houphouët-Boigny. Comment ils étaient la main dans la main, comment le président Houphouët-Boigny lui avait donné l’affection plus que paternel. Il ne pouvait pas comprendre que notre région, cette région du V Baoulé connaisse la violence suivie de morts d‘hommes. Il a trouvé cela inadmissible», a fait comprendre Ahoussou Jeannot qui a relevé que « le Président Ouattara lui a demandé de s’occuper du Grand Centre.»
Poursuivant, il dira qu’«en venant à Dimbokro, je viens pour dire que le président Alassane Ouattara est de Dimbokro, il est né ici et que nous avons une responsabilité. Je parlais de ses gémissements, nous devons le consoler et nous avons cette responsabilité morale et vous particulièrement à Dimbokro. Il n’est pas donné à toutes les régions d’avoir un enfant qui est né sur vos terres et qui se retrouve à la tête de l’Etat. Je viens de Didiévi, village paternel du président Houphouët Boigny. Houphouët est bon, Houphouët est mauvais, c’est notre fils. Alassane est bon, Alassane est mauvais, c’est notre fils, c‘est notre parent, nous du V baoulé. Nous devons intégrer cela. Nos parents nous disent ici dans les villages, ton meilleur ami ne vaut pas ton mauvais frère. Sur 29 millions d’ivoiriens, y a un qui est devant, qui s’appelle Alassane Ouattara, qui vient de Dimbokro. Je m’adresse à vous parce que vous êtes convaincus. Pour ceux qui sont chrétiens, le Christ a eu des disciples qui étaient convaincus mais le Christ les a envoyés en mission. Vous êtes en mission pour aller convaincre les plus sceptiques. Nos parents dans cette région du N’Zi et particulièrement à Dimbokro, le Pdci est sédimenté. Il y a le monument des martyrs. Mais vous avez la mission d’aller prôner la bonne parole, d’aller prêcher, d’aller partout dans tous les villages, d’aller convaincre les plus irréductibles qui ne veulent même pas entendre parler du Rhdp.»
Insistant sur le fait que les militants du Rhdp doivent revisiter Houphouët-Boigny qu’ils ont en commun avec le Pdci-Rda, Jeannot Ahoussou-Kouadio qui a dit être l’un des plus fanatiques du Pdci et d’Henri Konan Bédié parmi ceux de sa génération, a exprimé ses sentiments de regrets de voir les alliés d’hier divisés aujourd’hui.
« Il ne faut pas se cacher le visage. Quand on suit les ainés tout ce qu’on voit on ne dit pas tout mais le peu que je peux vous dire, et je n’ai pas intérêt à vous mentir, c’est que le président Ouattara, pendant la campagne, au deuxième tour à la maison du Pdci à Cocody, a dit « président Bédié, tu es mon grand frère, je gouvernerai sur tes instructions, je serai à ta disposition ». Et c’est ce qui s’est passé pendant huit ans jusqu’à ce qu’on baptise un pont, pont Henri Konan Bédié. D’où est venu le démon de la division ? D’où est venu le fait qu’on ait décidé, nous les enfants d’Houphouët-Boigny, après qu’on se soit séparé et qu’on ait laissé la Côte d’Ivoire dans des mains aventureuses, des mains inexpérimentées, qu’on a conduit la Côte d’Ivoire dans le fond des catacombes et que lorsqu’on s’est mis ensemble on a commencé à construire la Côte d’Ivoire et la Côte d’Ivoire a commencé à grandir, je sais de quoi je parle», a fait remarquer le président du Sénat.
«TAISEZ VOS AMBITIONS PERSONNELLES, TAISEZ VOS PETITES PERSONNALITÉS, VOS EGOS. »
Sonnant l’heure de la cohésion et de l’unité, le patron du Sénat ivoirien de faire cet appel : « (…) Vous, ici à Dimbokro, levez-vous, réveillez-vous. Je vous en supplie, je vous demande pardon, taisez vos ambitions personnelles, taisez vos petites personnalités, vos egos. Regardons Alassane Ouattara. Travaillons pour qu’Alassane grandisse et si Alassane est très grand, nous, on va pousser en dessous et on sera aussi grand demain. On dit qu’on n’est jamais prophète chez soi. Parce que lorsque le président du Senat Français, Gérard Larcher, grand Gaulliste me dit que le Président Ouattara, il le voit comme un magistère, un grand maitre, de toute la Sous-région pour stabiliser la sous-région. C’est-à-dire que la Côte d’Ivoire, c’est petit pour lui. C’est un blanc qui le dit et nous, on est là on veut s’amuser avec lui.»
Il a insisté ensuite sur la cohésion qui doit prévaloir en tout temps. «On a trop souffert de nos divisions. Allons-y à l’essentiel et l’essentiel c’est de mettre nos intelligences en commun, c’est de mettre nos forces en commun, c’est de travailler en commun. (…) Nos parents disent que dans la nature, on a parmi un troupeau de souris, une seule qui creuse le trou où les souris vont s’abriter lorsqu’il pleut. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, la souris qui creuse la tanière pour toute la population s’appelle Alassane Ouattara. Prenons son modèle de cohésion, d’unité, de rassemblement», a-t-il appelé une fois de plus.
«NOUS VOULONS LA SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE ET ALIMENTAIRE »
Appelant à une mobilisation autour du Président Ouattara, le natif de Raviart a indiqué que si Houphouët-Boigny et ses compagnons ont donné à la Côte d’Ivoire la souveraineté politique, il est temps que la Côte d’Ivoire recherche sa souveraineté économique et alimentaire.
«Nous, on veut la souveraine économique, on veut la souveraineté alimentaire. Car il y a des gens qui disent qu’ils sont souverains mais qui n’ont pas à manger. Tu dis tu es un Etat souverain d’accord, mais tu vas emprunter ailleurs. La démocrate recommande qu’on apporte ce qui est bon à la population. On parle de démocratie, la vraie démocratie-là, je souhaite vivement qu’en 2025 au nom de la démocratie Laurent Gbagbo dise que c’est Ouattara qui est bon, je m’en vais voter pour Ouattara, c’est ça la démocratie. En 2025, Bédié dise Ouattara-là, c’est lui qui est le meilleur, je m’en vais voter pour Ouattara, c’est ça la démocratie aussi», a-t-il souhaité appelant à une razzia du Rhdp aux élections locales à venir dans la région du N’Zi.
Ange Nicaelle LYRANE
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