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Côte d’Ivoire/Jean-Noël Loucou, révèle: «Il y a eu trop de narratifs mensongers sur la crise ivoirienne»

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Après la guerre, on va à la paix et on cherche à maintenir cette paix pour toujours. Ainsi, «vingt ans après la guerre en Côte d’Ivoire, penser la crise en temps de paix», c’est le champ que les historiens nationaux et internationaux s’adonnent à défricher deux jours dans la capitale politique, Yamoussoukro, où s’est tenu le colloque international, à cet effet, du 28 au 29 octobre dernier.

Pour ce troisième colloque international organisé en terre ivoirienne et dans ce mois d’octobre à la Fondation Félix Houphouët-Boigny (FFHB), pour la recherche de la paix, les participants venus d’Afrique et d’Europe, ont été salué une fois de plus par le Secrétaire général de la FFHB, professeur Jean Noël Loucou. Qui s’est honoré de la tenue dudit colloque dans l’institution dédiée à la paix.

Ainsi, après avoir rendu un vibrant hommage aux chevilles ouvrières du colloque que sont Dr Arthur Banga en qualité de président du comité d’organisation et au professeur Francis Akindès, président du comité scientifique, l’historien, Jean Noël Loucou de mettre le pied dans le plat du jour à savoir la crise ivoirienne de 2002 à nos jours.

« Erasme disait, dans son Eloge de la folie (1511), que « l’esprit de l’homme est ainsi fait que le mensonge à cent fois plus de prise sur lui que la vérité ». Il y a eu trop de narratifs mensongers sur la crise ivoirienne pour des raisons politiciennes. Ce colloque animé par des hommes et des femmes de science permettra d’effectuer un travail scientifique, de comprendre et d’expliquer notre crise, sans aucune passion autre que la qualité de la réflexion et de la recherche de la vérité historique», a fait savoir d’emblée Jean Noël Loucou.

Il a joutera que «la Côte d’Ivoire, selon le vœu de son premier président, veut être « l’Etat où tous les hommes, quelle que soit leur race, se sentent frères et animés du même idéal de paix et de liberté. C’est ce message de paix et de fraternité de Félix Houphouët-Boigny qui est éternel et qui garde valeur de programme et non pas seulement de testament.»

Arthur Banga, président du comité d’organisation ayant remercié partenaires, participants venus de Côte d’Ivoire et d’ailleurs ainsi que les personnalités présentes, a laissé place au Président du comité scientifique, Pr. Francis Akindès, pour faire connaitre les grandes lignes de ces deux jours de réflexions qui auront pour site la FFHB et l’Ecole de guerre de Zambakro. Le faisant le sociologue a organisé ses propos autour de trois concepts à savoir le concept de l’accélération ; le concept de passion politique et autour de la notion de décélération et calme comme disposition de l’esprit.

Entrant dans les détails avec le premier concept, il a fait noter que « pendant plus de 15 ans, les signes de cette accélération se lisaient dans toutes les composantes de la vie sociale. » Cela, il l’a soutenu par la dislocation des familles parce que de camps politiques ennemis ; des amitiés, des relations entre collègues qui se sont distendues pour les mêmes raisons. « Les identités étaient devenues plus que jamais meurtrières. (…) L’ethnie, la région, la religion tout s’est transformé en objet de passion», a-t-il dénoncé.

Abordant le temps de la décélération puisque les armes se sont tues ainsi que les passions politiques, professeur Francis Akindès a appelé à mettre à « profit l’heure de la décélération pour mener des réflexions et questionner ce qu’il est convenu d’appeler crise ivoirienne qui n’a jamais fait l’objet de récit consensuel. (…) En le faisant chacun ici doit être conscient de ce que revisiter l’histoire des violences c’est exercer une rigide intellectuelle permanente face aux évènements, aux tentatives de significations intentionnelles ou inintentionnelles qui peuvent être l’objet, par les témoins des faits, tel que raconté au fil des mythologies nationalistes ou ethno-nationalistes et de mémoire devenant oublier, sélectionner, inventer, ou réinterpréter par les différents acteurs des crises sociopolitiques.»

Parrain dudit colloque, le Président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, représenté pour la circonstance par le Michel Coffi Benoit, président de la Commission des affaires sociales et culturelles, a fait connaître les actions menées par le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara pour que règne en ce moment en Côte d’Ivoire cette paix relative. Aux scientifiques du colloque, il a exhorté des réflexions poussées quant à la mise en œuvre des alliances interethniques.

« Les spécialistes en sciences humaines (ethno-sociologues en particulier) devraient étudier sérieusement ce système d’alliance à plaisanterie pour le généraliser à toutes les ethnies ivoiriennes en vue de prévenir les conflits interethniques ou intercommunautaires. Hormis les alliances à plaisanteries, il est heureux de constater que les Ivoiriens savent rire de tout et arrivent même à tourner en dérision les situations les plus dramatiques. Un tel peuple ne peut être que dans de bonnes dispositions d’esprit pour ne pas laisser s’installer durablement, en son sein, des foyers conflictuels», a souhaité Michel Coffi Benoit au nom du Président du Sénat.

Ange Nicaelle LYRANE


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