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CPI-Côte d’Ivoire: Un « père » et son « fils » libérés, un autre « père » et son « fils » vont-ils entrer ?

soro ouattara

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) vient de confirmer qu’il enquête toujours sur les événements de 2010 et 2011, en Côte d’Ivoire. Cette information est officielle grâce à RFI depuis le 15/11 de 2022.

Le premier volet de cette enquête avait débouché sur l’émission de trois mandats d’arrêt contre Laurent Gbagbo, son épouse Simone et son « fils » Charles Blé Goudé. Interpellé début octobre par l’Observatoire ivoirien des droits de l’Homme (OIDH), le procureur a confirmé qu’il enquête également sur d’éventuels crimes commis par le camp pro-Alassane Ouattara, mené par son « fils » à cette époque, Kigbafori Guillaume Soro. Cette information vient d’être donnée par la correspondante RFI à la Haye, Stéphanie Maupas.

À l’ouverture du procès de l’ancien président, en 2015, le Procureur avait promis d’enquêter sur les crimes commis dans les deux camps, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

Ainsi, depuis des années, le bureau du procureur confirme l’existence d’une seconde enquête portant sur les crimes commis par les opposants à Laurent Gbagbo, c’est-à-dire les ex-rebelles proches d’Alassane Ouattara, menés en 2010 et 2011 par Guillaume Soro, le « bon enfant » du père.

Gbagbo Ble Goude

Cependant, plus de dix ans après les événements, aucun mandat d’arrêt émis par la CPI contre des pro-Ouattara n’a été exécuté. Ce qui, régulièrement, suscite les interrogations en Côte d’Ivoire et les spéculations sur l’existence éventuelle de mandats conservés sous scellés, au secret.

Dans son courrier adressé début novembre à l’OIDH, Karim Khan confirme donc que cette enquête est toujours en cours. Elle serait même « en phase avancée », avait affirmé son bureau, il y a plus d’un an. 

Les lenteurs de ce second volet des enquêtes ivoiriennes du procureur s’expliquent. Pendant longtemps, le bureau du procureur y a consacré très peu de moyens. Au départ, l’accusation s’est concentrée sur les crimes commis par le camp Gbagbo. Puis, faute de coopération claire, ces enquêtes ont été ralenties. Très rapidement après la livraison de l’ancien président à La Haye, les autorités ivoiriennes ont affirmé pouvoir mener les procès devant leurs propres tribunaux et ont refusé de coopérer avec la CPI. 

Début décembre prochain, les États membres de la Cour doivent voter son budget pour l’année 2023. Le procureur réclame plus de 2 millions d’euros aux États pour poursuivre ses enquêtes en Côte d’Ivoire. Une chose presque sûre, la somme nécessaire sera trouvée et le travail sera fait.

Vers la fin cela va ressembler à un schéma du genre un « père » et son « fils » sont sortis, un autre « père » et son « fils » s’apprêtent à entrer !?

Ils vont en rire, les Ivoiriens…

Thierry LEES


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