Grave crise électorale à la CNMCI : La COACI hausse encore le ton et promet des jours chauds

La Chambre nationale des métiers de Côte d’Ivoire (CNMCI) est plongée dans une crise électorale depuis septembre 2022. Les autorités compétentes ne réagissant pas, la Coalition des organisations des artisans de Côte d’Ivoire (COACI) est montée une fois de plus au créneau, ce jeudi 5 janvier 2023, pour demander à nouveau l’arrêt du processus électoral engagé depuis septembre dernier ; ce, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Yopougon-zone industrielle.

Revenant sur les irrégularités qui, pour sa part, entachent ledit processus électoral, le président de la COACI, Bakayoko Mamadou, rassure que le « bébé » du président de la République ne mourra pas après 30 ans d’existence.

« Etant aux affaires en tant que Premier ministre à l’époque, le président Alassane Ouattara était à l’origine de la création de la Chambre des métiers, il y a 30 ans de cela. Et c’est donc son bébé. C’est un instrument que l’État de Côte d’Ivoire a mis à notre disposition pour nous développer, pour accroître nos activités et faire de sorte que nous puissions vivre des métiers qu’on a appris. Et rassurez-vous, ce bébé-là ne mourra à l’âge de la maturité à cause d’un processus électoral mal engagé ; car entaché d’irrégularités », a-t-il indiqué.

Bakayoko Mamadou a également donné un aperçu de la prochaine étape de leur lutte.

« Nous n’allons pas dévoiler notre stratégie mais soyez-en sûrs, ce processus n’ira pas à son terme. D’ici là, nous allons monter en intensité », a ajouté le garant moral de la coalition.

Le président de la COACI a demandé aux artisans de rester mobilisés parce que c’est ensemble qu’ils feront bouger les lignes, selon lui.

Bakayoko Mamadou a invité les siens des 100 organisations d’artisans regroupées au sein de ladite coalition, à ne pas tomber dans la violence. Ce, promettant d’utiliser les voies légales nécessaires pour résoudre la question.

Parlant de voies légales, il a mentionné tout de suite, l’aspect juridique.

L’homme qui avait drainé tout un grand monde à la Place CP1 de Yopougon-Sicogi, le mercredi 14 décembre 2022, toujours dans le même combat, dit avoir en sa possession, tous les documents et preuves nécessaires pour intenter une action en justice.

Ces documents que Bakayoko Mamadou a mis à la disposition des journalistes tendent à prouver qu’il est inconcevable que pour un secteur qui regroupe plus de 5 millions de personnes, ce sont seulement 2613 artisans qui sont inscrits sur la liste électorale. Pire, pour 1024 postes à pourvoir, il y a 460 candidats.

Des chiffres, qui, s’ils s’avèrent justes, ne sont pas tout près de finir de surprendre.

Ces chiffres indiquent qu’il y avait 44 mille électeurs pour le scrutin de 2012.

Et qu’à ces nouvelles élections qui ont débuté en 2022, dix ans après la dernière en date, à défaut d’augmenter, le nombre d’électeurs a chuté de 44 mille à 2613.

Bien que la COACI ait déjà tiré la conclusion de ce que ces chiffres émanent d’une improvisation qui ne saurait prospérer, elle exige que les responsables actuels de la Chambre nationale des métiers de Côte d’Ivoire (CNMCI) viennent expliquer les choses devant les médias parce que la nation a besoin de comprendre.

Pour une commune vaste comme Yopougon et qui regorge de milliers d’artisans, comment ce sont 7 personnes seulement qui doivent voter pour décider au nom de la branche des couturiers et cordonniers?

« Quelle crédibilité y’a-t-il dans une élection de cette envergure quand les bureaux de vote ferment 30 minutes juste après leur ouverture ? », a interrogé leur premier responsable, condamnant une parodie électorale.

Ledit processus électoral pour le renouvellement des instances de la faîtière des artisans a débuté en septembre dernier et il est censé prendre fin d’ici la mi-février 2023.

Vagoné Dry-Bi

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