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Fin du FICAD-18/A l’heure du bilan, Akoto Olivier affirme : «C’est la culture qui peut rassembler tous les enfants du pays»

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L’honorable Akoto Kouassi Olivier est le commissaire général du festival international de la culture et des arts de Daoukro (FICAD). A l’issue de la 18eme édition de l’événement le dimanche 9 avril, il s’est prêté, le lundi 10 avril 2023, à la permanence dudit festival, aux questions des journalistes.

Honorable, êtes-vous satisfait du FICAD 18 ? A-t-il été une réussite? Avez-vous relevé le défi de la mobilisation?                                                                          

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Je voudrais avant tout propos remercier le bon Dieu qui a permis la célébration des 18 ans du festival international de la culture et des arts de Daoukro, événement culturel de référence en Côte d’ Ivoire aujourd’hui qui est en train d’écrire ses lettres de noblesse sur l’échiquier culturel et touristique de notre nation. Le FICAD s’est déroulé du 1er au 09 avril 2023 et cela sous l’onction de la chefferie traditionnelle de Daoukro et de l’Iffou, sous l’onction de la haute autorité morale et le protecteur du festival, le président Henri Konan Bédié, ancien chef de l’Etat de Côte d’Ivoire qui nous a fait l’honneur de se déplacer physiquement, le mercredi 05 avril 2023 sur les lieux du FICAD, passant une heure de temps à communier avec  des milliers de festivaliers qui sont arrivés des quatre coins de la Côte d’Ivoire. Je voudrais en ce moment précis lui rendre hommage, lui dire merci.

Cette 18è édition s’est passée sous l’égide des ministères de la culture et de la francophonie et du tourisme. Je voudrais en ce moment précis saluer et dire merci au cabinet du ministre de la culture qui a commis un de ses collaborateurs, le conseiller technique Mermoz Koffi qui est venu livrer le message de madame la ministre. Je voudrais donc saluer l’autorité institutionnelle pour son appui institutionnel et multiforme.

Vu la mobilisation qu’il y a eu autour de cet événement, vu la très grande participation des opérateurs économiques locaux, nous avons enregistré 250 stands et boutiques, nous avons vu défiler sur une semaine de festivité, plus de 100 000 visiteurs avec le point culminant, le concert de clôture de Roselyne Layo le samedi 08 avril 2023 qui a mobilisé plus de 20 000 personnes sur la place Henri Konan Bédié.

Nous avons accueilli nos parents du peuple Agni notamment les Agnis de l’Indénié, du Djuablin, du Moronou et du Sanwi qui sont venus avec de fortes délégations de chefs coutumiers et des danses traditionnelles pour venir communier, magnifier l’alliance interethnique entre le peuple Baoulé et le peuple Agni et tout cela dans le cadre du brassage des peuples.

Nous avons vu des expositions d’objets d’art, de vestiges, de danses traditionnelles en voie de disparition par exemple le N’dolo, l’Adjémlé, l’Abodan. Je peux vous rassurer que ça été assez festif et beau en couleur. C’est en cela que je peux donc au terme de cette 18è édition me réjouir et m’honorer puisqu’en tant que commissaire général et initiateur du FICAD, j’ai le triomphe modeste mais les échos qui nous parviennent font état du fait que la 18è édition a connu un succès éclatant. Humblement, je peux dire qu’en 18 ans, le FICAD a battu le record de la mobilisation cette année. Nous sommes dans une période un peu difficile avec la cherté de la vie, avec des tensions de trésorerie avec des partenaires qui nous soutiennent. Mais vu cette grande mobilisation, je peux vous dire que le FICAD 2023 a été inédit et j’en suis fier. Je voudrais féliciter toute la population de Daoukro qui s’est mobilisée comme un seul homme pour accueillir ces milliers de festivaliers.   

La cohésion sociale était-elle au rendez-vous?  

C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons vu des Wê qui sont arrivés et qui dormaient dans des familles d’accueil Baoulé. Des Agnis qui sont arrivés et qui dormaient dans des familles d’accueil Baoulé. Nos frères Ebrié qui sont arrivés et qui dormaient également dans des familles d’accueil Baoulé. Ainsi, au-delà des chambres d’hôtels, plus de 600, qui étaient archicombles, des familles se sont portées volontaires pour recevoir des festivaliers et tout cela a renforcé les liens, la cohésion sociale. Il y a donc des familles Gouro qui repartent de Daoukro avec une nouvelle famille Baoulé désormais. Des Ebrié qui repartent de Daoukro avec une nouvelle famille Baoulé. Il en est de même pour les Wê. C’est ça la Côte d’Ivoire, c’est ça la nation ivoirienne et ce qui fait la particularité de ce festival qui est un festival qui matérialise la cohésion sociale, qui matérialise véritablement le rapprochement des peuples et des cultures. Je suis un homme heureux et comblé parce qu’on a servi un grand événement pour dire que c’est la culture qui peut rassembler tous les enfants de la Côte d’Ivoire et le FICAD l’a démontré. 

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Un tel événement nécessite une grosse organisation du point de vue sécuritaire. Au niveau de la mobilité urbaine, est-ce que vous êtes satisfait? A quoi doit-on s’attendre à la 19è édition quand on sait que vous êtes satisfait pour cette 18è édition? Y aura-t-il des innovations en 2024?  

Le  FICAD va crescendo. Nous avons commencé tout petit. Aujourd’hui, le FICAD, c’est du lourd avec la logistique impressionnante qui est déployée, un comité d’organisation d’une centaine de personnes mobilisées pour la cause. On peut dire que c’est un événement qui a une portée nationale et internationale et nous nous donnons les moyens pour garder le cap. Le thème de cette 18è édition est :  » Culture, civisme  et développement local » avec un sous-thème : » Le Civisme routier ».

Pour nous, le civisme routier, c’est le comportement des usagers de la route pour éviter des drames. Le ministère du transport a révélé que le taux des accidents en Côte d’Ivoire est devenu trop important et l’Etat de Côte d’Ivoire a pris son bâton de pèlerin pour créer la journée du civisme routier. Nous avons voulu joindre l’utile à l’agréable car au-delà de l’aspect festif, commercial, culturel de l’évènement, accompagner l’Etat de Côte d’Ivoire pour la sensibilisation des usagers de la route aux bons comportements. C’est en cela que nous avons initié le projet un motocycliste, un casque avec le concept mon casque, ma vie. Donc pour la symbolique, nous avons distribué une centaine de casques à des personnes triées sur le tas pour leur dire que c’est un signal, c’est une manière pour nous de sensibiliser pour dire que désormais si vous êtes à moto, vous devez porter votre casque de sorte qu’en cas de choc, celui-ci soit atténué et amorti. C’est un appel que nous lançons à nos motocyclistes, que le geste que nous avons fait est un symbole. Il n’est pas bon de se savoir fatigué ou ivre et être sur une moto, rouler à vive allure, en plus sans casque ni phares. Ce sont des risques graves et inutiles que nous prenons. Pendant donc une semaine de festivités, nous avons passé ce message. Il y a d’ailleurs eu deux cérémonies de distribution de casques le 1er avril et le 7 avril 2023. Je peux vous dire que ce message est passé parce qu’avec l’appui du commissaire de police de Daoukro, avec l’appui des autorités militaires et autres, nous renforçons le contrôle. Ce n’est pas de la traque mais c’est de la prévention. Nous avons contribué à cela et au-delà des motocyclistes, les automobilistes aussi ont été sensibilisés. Le FICAD a aussi un rôle social et communautaire qui a consisté à sensibiliser au civisme routier.     

En 18 ans d’existence, le FICAD a-t-il fait un clin d’œil aux artistes locaux?   

A travers le FICAD, nous donnons la possibilité à tous nos artistes locaux de s’exprimer en une journée qui leur est dédiée. Cette journée était le mardi 4 avril 2023 où tous les artistes locaux ont eu droit au grand podium et c’est en ce moment qu’on détecte les différents talents. Nous prenons par la suite des dispositions avec des moyens que nous engageons pour une production artistique, discographique et cette production est faite pour que ces jeunes qui font de la musique leur métier puissent véritablement avoir tous les rudiments. Nous avons en son temps produit l’artiste FIDKO qui est aujourd’hui membre, sociétaire du BURIDA avec deux albums, avec des clips. Nous avons  produit le jeune Ezéchiel qui a été découvert et qui vient de finir son album. Il est sociétaire du BURIDA. Nous avons accompagné des artistes-peintres de la région qui sont aujourd’hui avec un peu de moyens qui leur ont été donnés, installés à leur propre compte. Ils font de l’art mural. C’est aussi ça le FICAD. Nous avons organisé une grande sortie, je veux dire une immersion dans le grand peuple de Bomizambo avec des tisserands de Daoukro qui sont allés se forger, se frotter aux tisserands de Bomizambo de Tiébissou de la région du bélier qui sont experts dans ce domaine. Ces tisserands sont revenus et aujourd’hui ils sont installés et vivent de leur art. C’est cela aussi le FICAD. La dernière trouvaille, c’est la jeune demoiselle Françoise Bénie qui vient de sortir son nouvel album. Elle a été lauréate du concours chansonnier traditionnel du FICAD 2021. Elle a été produite par nos soins et aujourd’hui après sa production discographique, elle bénéficie d’une campagne de promotion. Nous étions sur le plateau de télévision  » C’est Midi « , il y a à peine deux semaines. Elle a fait un grand concert dédicace de son œuvre le jeudi 06 avril dernier au cours du FICAD. C’est notre contribution pour la promotion des artistes locaux dans le cadre du FICAD.     

Le FICAD, c’est 18 ans de longévité. Y a-t-il un secret particulier quant on sait que certains festivals naissent et disparaissent peu de temps après?  

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La force du FICAD, c’est la conviction que nous employons pour ce festival. Je peux parler du FICAD pendant un mois sans interruption. Je vis le FICAD. C’est d’abord la conviction et quand vous avez la conviction, il y a aussi la foi. Avec la foi, Dieu travaille. Parfois, je me demande comment on pourra tenir ce festival avec tous les contours difficiles mais par la prière, la foi, la conviction, on y arrive. Maintenant, de manière physique, il y a des partenaires qui nous font confiance. C’est le sérieux que nous mettons dans l’organisation du FICAD qui motive les partenaires traditionnels à venir .C’est un atout considérable. Ces partenaires ne donnent pas de l’argent liquide mais prennent en charge quelques compartiments sensibles, difficiles financièrement et ça nous dégage. L’autre atout qui maintient le FICAD, c’est la foi qu’un groupe de jeunes volontaires apporte dans cette activité culturelle. Ce sont des bénévoles qui ne sont pas payés, ce sont des cadres, des fonctionnaires d’Etat et autres qui se donnent le temps pour magnifier cet événement. C’est un atout considérable. Ce qu’Il faut ajouter encore, c’est l’adhésion de la population qui fait corps désormais avec le FICAD. Un autre atout non négligeable est que la FICAD, au-delà du côté festif est devenu une famille dans laquelle règne un esprit FICAD et quand c’est comme ça, c’est difficile de s’y attaquer. Mieux vaut l’accompagner que de le perturber. 

Honorable, vous ne vivez pas en autarcie, vous aidez à la création d’autres festivals, à la formation d’animateurs et d’acteurs socioculturels. Expliquez votre démarche ?

Je vis ma passion. Malheureusement, je ne suis pas un artiste. Je ne sais pas chanter. J’exécute quelques pas de danses souvent mais, je vis ma passion des arts et la seule manière pour moi de l’extérioriser, c’est le partage d’expériences. Le FICAD a 18 ans aujourd’hui et j’ai été approché par plusieurs opérateurs culturels pour bénéficier de mon expérience. J’ai aidé à écrire leur festival dans les grandes articulations et aujourd’hui, il y a une floraison de festivals. Je ne veux pas être un oasis dans un désert, être celui de qui seulement on parle. Voilà pourquoi je partage mon expérience. A Daoukro, dans la région, il y a même d’autres festivals qui se créent et j’y vais parce que je ne suis pas dans la concurrence. J’apporte ma contribution, mon expérience, ma petite idée. Je me dis que c’est ce qui est bon qu’on copie. Mais, on peut écrire le FICAD pour une région mais on ne peut pas écrire l’esprit du FICAD pour une région. On ne peut pas copier l’esprit. Comme on ne peut pas copier l’esprit, j’appelle les collectivités, mairies et régions à venir pour renforcer leurs capacités avec des experts du ministère de la culture, du tourisme et des praticiens comme nous autres. Pendant deux jours du 30 au 31 mars 2023 avant  l’ouverture du FICAD, des acteurs et animateurs socioculturels, une trentaine, ont bénéficié d’un séminaire de formation autour du thème : « Financement de la Culture, promotion du patrimoine culturel ». Ces derniers sont repartis avec une valeur ajoutée et c’est une manière pour nous de vivre notre passion et nous aussi nous apprenons par la même occasion parce qu’on n’a pas la science infuse. Le FICAD est venu de moi mais il doit continuer avec ou sans moi car mon rêve le plus cher aujourd’hui, c’est que le FICAD soit pérennisé dans le temps comme l’Abissa, comme le Popo carnaval. 

Des artistes ont presté et ont fait le show à la grande joie des festivaliers. Avez-vous un satisfecit à ce niveau?    

Je voudrais remercier tous les artistes qui ont presté. Ils ont mis du baume dans les cœurs des milliers de festivaliers pendant une semaine de festivités. Roselyne Layo a cassé la baraque à l’apothéose, Kérosène DJ et DJ Congélateur ont mis le feu le soir de l’ouverture. Arthur et Sawé ont assuré. Les artistes locaux se sont illustrés de fort belle manière. Oui, je peux dire sans ambages que le FICAD 18 est une réussite à ce niveau aussi.    

Avez-vous un mot de fin, un appel à lancer?    

Ce sont des mots de gratitude, des mots de remerciements à l’endroit de toutes les bonnes volontés qui ont bien voulu nous accompagner. Je ne saurai les citer toutes, Elles se reconnaissent, Elles se retrouvent dans mes dires. Et dire un grand merci à la population de Daoukro et de la région de l’Iffou, à tous les opérateurs économiques et surtout les réceptifs hôteliers qui ont créé toutes les conditions d’une hospitalité légendaire à Daoukro. Les lampions du FICAD sont éteints depuis le dimanche 09 avril 2023. Nous allons nous asseoir dans les brefs délais pour faire un debriefing , pour tirer les leçons de cette organisation, voir les forces et les faiblesses, faire une synthèse, faire un bilan et projeter le FICAD 2024, la 19è édition qui aura lieu en avril 2024. Le FICAD 2024 sera le FICAD de l’apothéose d’une période puisque nous allons amorcer l’année suivante la 20è édition qui va être la consécration de ce festival. Le FICAD 2024 va donc préparer le FICAD 2025. Nous allons nous donner tous les moyens pour que le FICAD 2024 soit une réussite totale. Je réitère mes remerciements à nos partenaires de même qu’à la presse locale, nationale et internationale pour leur soutien et leur accompagnement. Le FICAD n’aurait pas connu une grande image à l’extérieur si la presse n’était pas impliquée. La notoriété du FICAD est le résultat du grand travail abattu par la presse locale, nationale et internationale. Je réitère ma gratitude à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de cette 18è édition du FICAD. Vive la 19è édition du FICAD en 2024.

Propos recueillis par C.K 


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