Côte d’Ivoire : La corruption et le blanchiment d’argent ont la peau dure, la HABG ne chôme pas
La corruption et le blanchiment d’argent ont la peau dure en Côte d’Ivoire. Et la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG) ne chôme pas dans sa lutte contre ces fléaux. Elle a dévoilé la procédure des poursuites aux Sénateurs ivoiriens, à Yamoussoukro.
Une séance d’information s’est tenue le mercredi 24 mai 2023, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny (FFHB) pour la recherche de la paix. Qui sert de lieu d’hémicycle pour le Sénat ivoirien. C’est la salle de la 400 places qui a accueilli l’invité du jour, Dr Traoré Bakari, Directeur de cabinet du Président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), présidée par N’golo Coulibaly.
« Exigences et éthique de la Bonne Gouvernance : rôle des parlementaires », c’est le thème qui a sous-tendu cette séance d’information parlementaire. Décortiquant ledit thème, l’hôte des sénateurs, après avoir défini les mots clés et décliné les missions de la HABG, a fait connaître le rôle des parlementaires, notamment les Sénateurs, qui sont en lien avec les membres du gouvernement et les populations.
Car indiquera-t-il, « la lutte contre la corruption fait reculer la pauvreté ».
« Cette séance est très importante pour nous parce que c’est une occasion pour partager les résultats que la Côte d’Ivoire a pu avoir en matière de bonne gouvernance, en matière de lutte contre la corruption depuis que la Haute Autorité a été créée. Ces résultats, je les ai présentés aux sénateurs et j’ai profité pour leur expliquer les principes de la gouvernance, les exigences de la bonne gouvernance, l’importance de l’éthique en matière de gouvernance. Sans l’éthique on ne peut pas avoir de bonne gouvernance et les sénateurs ont profité de l’occasion pour faire des contributions, poser des questions qui nous ont amenés à approfondir certains points», a-t-il fait savoir au terme des échanges, face à la presse.
Les échanges, avec les Vénérables sénateurs, ont permis à l’expert de la Bonne Gouvernance de revenir sur comment la HABG mène la répression des auteurs de corruption ou de blanchiment d’argent.
« La Haute autorité pour la bonne gouvernance peut être saisie par courrier, par téléphone, par voie électronique etc. lorsqu’il s’agit d’une saisine, elle est adressée au président N’golo Coulibaly, président de la HABG qui passe par le Conseil de la HABG. Ces saisines sont pré-instruites et en ce moment-là, le Conseil se réunit, présidé par le président N’golo, et décide de l’ouverture d’une enquête pour tel ou tel dossier. Dans tous les cas, même s’il n’y a pas d’ouverture d’enquête pour un dossier, tous les dossiers sont transmis au procureur du Pool pénal économique et financier. Donc, nous travaillons en étroite collaboration avec le procureur du Pool pénal économique et financier. S’il y a des cas d’ouverture d’enquêtes, les enquêtes sont ordonnées. Avant, nous n’avions pas assez d’éléments en interne, nous nous appuyons sur la police économique, sur la brigade de recherches, sur les services qui sont à l’intérieur du pays en termes d’officiers de police judiciaire pour mener les enquêtes. Les résultats nous sont acheminés, sont retravaillés et passés encore en Conseil qui décide s’il y a des poursuites pour saisir le procureur qui a l’opportunité des poursuites. S’il n’y a pas de poursuite, il n’y aura pas de poursuite. Mais, dans tous les cas, les dossiers sont transmis au procureur. En termes de répression, le texte dit qu’on saisit la HAGB qui à son tour saisit les autorités judiciaires», a-t-il expliqué le processus de répression.
Puis de revenir sur le rôle du Gendarme de la transparence : « Notre rôle, c’est de préparer les dossiers et les transmettre au procureur qui va engager les poursuites. Après, il y a des juges d’instruction au Pool pénal économique et financier qui vont intervenir pour bien fouiller les dossiers. Il y a des statistiques en termes de corruption et de blanchiment d’argent qui existent et qui montrent bien qu’il y a des sanctions qui ont été prises. Récemment, il y a eu la vente d’un navire qui a été saisi pour les ventes de cocaïnes. On a un programme qui concerne tous les ministères dans la mise en place d’un système d’intégrité dans ces ministères. Ces deux ministères font partie du champ de cette opération qui a démarré en avril en 2021. Ça va permettre si ces faits dénoncés existent de prévenir désormais les cas de corruption», a fait noter l’envoyé du Président N’golo Coulibaly.
Ange Nicaelle LYRANE
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