Municipales à Daoukro : Henri Konan Bédié a-t-il cautionné sa candidature indépendante ? Jean Marc Bédié ANYRA répond (entretien)

Le samedi 08 juillet 2023à la salle Fraternité de l’hôtel de la paix de Daoukro, en présence de chefs de villages, de membres d’associations de jeunesse et de femmes et de militants de partis politiques, Jean Marc Bédié Anyra, membre du bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-rassemblement démocratique africain (Pdci-rda), informaticien de formation qui avait à ses côtés Patrice Yao, conseiller municipal, cadre du Pdci-rda et Gérard Dorval Ehouet, cadre du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) intervenant dans le transport, a animé une conférence de presse relative à la candidature N’Zassa regroupant des cadres du Pdci-rda, du Rhdp, du Parti des peuples africain de Côte d’Ivoire (Ppa-ci), du Front populaire ivoirien (Fpi) et des indépendants pour l’ élection municipale de la commune de Daoukro. Entretien.

M. Jean Marc Bédié Anyra, quelles sont les raisons de la création de la liste N’Zassa ?

Je voudrais au nom des cadres du Pdci-rda, du Rhdp, du Ppa-ci, du Fpi et des indépendants de la commune de Daoukro, présenter les résultats des réflexions et échanges que nous avons menés ces derniers mois qui nous ont convaincus de nous rendre utiles au développement de notre commune. Nous, cadres ressortissant de la commune de Daoukro avons donc convenus de nous mettre ensemble. C’est dans cette optique que nous avons créé la liste N’Zassa avec comme tête de liste Monsieur Bédié Jean Marc Anyra pour la prochaine élection municipale de septembre 2023 dans la commune de Daoukro. Nous souhaitons donner un nouveau sens à la politique municipale de Daoukro à travers 4 axes : l’action municipale en matière de développement économique, l’action municipale en matière de développement social et culturel, l’action municipale en matière de cohésion sociale et l’action municipale en faveur de la jeunesse communale.

Que comptez-vous concrètement entreprendre comme démarches pour faire aboutir ce projet ?

Pour mener à bien notre projet, il est capital de développer, d’impliquer, de soutenir et de mettre en relation les différents acteurs majeurs notamment la population, les associations, les opérateurs économiques, les acteurs publics et tous les différents partis politiques de la commune en jouant un rôle de catalyseur. Notre projet devra permettre d’améliorer la qualité de vie de tous les habitants de la commune de Daoukro et de répondre de manière efficace aux défis économiques, socio-politiques et environnementaux  qui fragilisent notre communauté. Nous souhaitons donc l’adhésion de toute la population de la commune de Daoukro à notre initiative. C’est la raison pour laquelle nous avons initié cette démarche plusieurs mois avant ladite élection. Nous appelons donc celles et ceux qui sont intéressés par notre démarche de nous rejoindre. Nous voulons bâtir un nouveau projet en totale concertation avec tout le monde. C’est ensemble que nous imaginerons les missions et les projets qui feront de la commune de Daoukro, une des plus modernes autour des idéaux de rassemblement et de solidarité.

Vous êtes tous issus de partis politiques. Est-ce parce qu’aucun d’entre vous n’a été retenu par son parti que vous avez  décidé d’aller en indépendants? Le président Bédié est votre père, c’est la référence de la région. L’avez-vous consulté avant de prendre une telle décision ? 

Moi, particulièrement, je n’ai posé ma candidature dans aucun parti politique, donc je n’ai pas été rejeté par quiconque. C’est pour cette raison d’ailleurs que nous avons initié ce projet N’Zassa parce que quand tu es candidat dans un parti, cela sera difficile de voir les autres pour qu’ils viennent vers toi. N’étant pas candidat dans aucun parti bien qu’étant membre du bureau politique du Pdci-rda, nous avons nourri le projet de la liste N’Zassa pour pouvoir fédérer tous les candidats qui allaient être choisis par les différents partis afin que nous puissions parler d’une même voix. Et le président Bédié a eu la primeur de l’information. Sachez qu’à Daoukro, nous ne ferons rien sans informer le président Bédié. En tout cas moi Jean Marc Bédié, je ne fais rien sans que le président Bédié ne soit informé. Nous sommes tous les enfants de Daoukro. C’est tellement facile de pouvoir le vérifier pour ceux qui veulent le vérifier. Le président Bédié a eu la primeur de l’information. Avec son accord, nous demandant de voir tous les candidats des autres partis qui ont été retenus pour que ceux-ci nous rejoignent. Donc à la suite de cela, nous avons appelé Djè Koffi Aubin qui est le candidat du Pdci. Nous avons aussi appelé Djibril Konaté qui est le candidat du Rhdp. Nous avons vu aussi Madame Lagou Henriette qui est supposée être candidate indépendante pour leur dire que nous avons un projet N’Zassa et qu’il fallait qu’on puisse fédérer nos forces pour le développement de notre commune à travers une candidature unique qui allait être une des meilleures choses pour le président Aimé Henri Konan Bédié.

Pensez-vous que N’Zassa qui appelle à la fédération permettra de rassembler tout le monde sachant que les partis politiques ont déjà des candidats déclarés pour cette élection municipale du 2 septembre 2023 ?

N’Zassa veut dire pas de coloration politique… C’est un groupement. C’est vrai que les autres partis ont choisi des candidats. C’est la raison pour laquelle nous avons fait le tour de ces candidats-là pour qu’ils puissent venir nous rejoindre. Les listes étant constituées, vu que c’est la même commission électorale indépendante (Cei), N’Zassa regroupant tous les différents partis, ça  ne devrait pas poser de problème. D’ici quelques jours, les autres viennent avec leur liste et avec les arbitrages que nous aurons pour donner un quota à chacun, je pense qu’on pourra atteindre notre objectif qui est d’avoir une candidature unique dans la ville du président Henri Konan Bédié.

Monsieur Bédié Jean Marc, vous avez dit que vous voulez donner un nouveau sens à  l’action municipale. Qu’apporterez-vous de plus ? Quels changements apporterez-vous ?

D’abord ce que vous devez savoir, N’Zassa est partie de quelque chose. Nous savons tous ici que dans un passé pas lointain, en 2020, à travers la crise électorale, il y a eu des problèmes à Daoukro. A travers N’Zassa, avec la cohésion, nous voulons éviter dans le futur, ce genre de problèmes. Et ce nouveau sens permettra d’éviter désormais la fracture entre les populations qui composent notre commune. Ça va éviter les frustrations, les incompréhensions et autres. Concernant notre commune beaucoup reste à faire. Je pense qu’avec plusieurs intelligences réunies nous pouvons faire quelque chose de mieux pour pouvoir permettre à notre jeunesse de pouvoir trouver de l’emploi à Daoukro. À Daoukro, nous avons un ex-président de la république et en même temps président du Pdci-rda en l’occurrence le président Aimé Henri Konan Bédié dont la commune pourrait éventuellement profiter de ses relations. Malheureusement ce n’est pas le cas. Et dans ce nouveau sens nous pensons aussi faire des démarches pour qu’à travers ses relations, les populations de Daoukro puissent profiter du développement, du vivre ensemble. Il n’y pas d’usine en tant que telle à Daoukro pour occuper la jeunesse d’ici. Il n’y a pas eu de jumelage depuis tout le mandat. Il nous faut des jumelages car une mairie sans jumelage c’est vraiment difficile. Nous devons faire en sorte qu’à travers ce nouveau sens-là, nous puissions palier à toutes ces défaillances passées.

Le président Bédié, président du Pdci-rda condamne les candidatures indépendantes et vous êtes membre du bureau politique, quelle est l’opportunité de ce projet étant donné que Daoukro est un bastion du parti septuagénaire ?

Le président Henri Konan Bédié a condamné et condamne les militants qui ont posé leur candidature au sein du parti et qui n’ont pas été retenus et qui sont candidats indépendants. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai pas posé ma candidature au sein du parti parce que nous avons nourri le projet N’Zassa donc il ne fallait pas que je m’affiche dans une candidature interne. L’opportunité aujourd’hui, il ne faudrait pas limiter le président Bédié seulement au Pdci. Le président Bédié c’est le papa de la nation…Le président Henri Konan Bédié est le grand frère du président Alassane Ouattara. Tous les partis politiques se sont unis à Daoukro à travers une seule  candidature pour honorer le président Bédié. C’est de cela qu’il s’agit. Il ne s’agit pas de bastion du Pdci. C’est le développement et à travers ce développement-là, le président Bédié étant le père, il faudrait que tous ses enfants-là se mettent autour de lui. Que tu sois Pdci, Rhdp et autres, on se met tous ensemble autour du président Bédié pour pouvoir l’honorer, bénéficier de ses conseils afin qu’on puisse développer notre commune.  

Le Pdci-Rda aurait-il échoué à Daoukro puisque vous lancez le mouvement N’Zassa qui est sensé venir pour régler les problèmes ?

Ce que j’ai dit ne veut pas dire que le Pdci-rda n’a rien fait. Ce qu’on veut dire c’est que dans le passé, il y a eu des mésententes entre les propres enfants de Daoukro où certains sont Pdci, d’autres Rhdp ou Fpi etc. Ils ont eu à s’affronter ici et nous ne voulons plus revivre ça. Donc, il s’agit de se mettre ensemble autour de notre papa pour que ce genre de situations de puisse plus arriver à Daoukro. Ne vous focalisez sur le Pdci et autres seulement. Non. A travers les différents partis, à travers tous les cadres de Daoukro, nous parlons de développement de notre commune. Une commune ne se développe pas par un parti mais avec toutes les populations de cette commune. Un opérateur économique peut être Pdci et un autre Rhdp mais tous deux contribuent au développement économique de la commune. A ce titre nous pensons qu’il est souhaitable pour tous les enfants de Daoukro quel que soit leur parti politique, leur bord puissent se mettre ensemble autour du président Bédié pour qu’on puisse développer la commune.

Entretien réalisé par GRO et ANL, à Daoukro

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