Santé/Côte d’Ivoire: On tue impunément dans les CHU, CHR, Cliniques privées…?
Ce n’est plus un secret. Les erreurs médicales sont légions. Et les familles des défunts se réfugient derrière Dieu ou dans la spiritualité. «C’est Dieu qui a donné, c’est Dieu qui a repris, que la volonté de Dieu soit », se résignent plusieurs familles.
Intouchables, ces médecins tueurs continuent d’endeuiller des familles impunément. Portés sur l’argent, ces médecins ont mis de côté leur serment d’Hippocrate. Surtout quand ils constatent que votre police d’assurance est à 100% de prise en charge, ils vous font faire des examens médicaux qui n’ont pas de raison d’être faits, juste pour augmenter la facture et son gain sur les patients dont ils ont la charge. Mais aussi, des médecins laissent mourir des patients faute de moyen financier pour régler sa facture de prise en charge.
La famille d’un ami, que j’appellerai YOF, n’arrive toujours pas à comprendre ce qui a pu tuer leur fils. Ce jeune cadre, commercial dans une compagnie, venait de se taper plus 1200 bornes, de son village à Abidjan, en aller-retour, en 72 heures.
24 heures après son arrivée sur les bords de la lagune Ebrié, se sentant un peu fatigué, il se rend au volant de sa voiture, dans une clinique, selon son assurance santé.
Après un entretien avec le médecin commis pour sa prise en charge, ce dernier lui dit de se coucher sur un lit d’hospitalisation et lui administre trois ballons de sérum glucosé de 15h à 21h. 6 heures après, YOF perd connaissance et tombe dans les pompes, puis dans un coma profond. Il sera, très tôt le matin du lendemain, transféré dans une autre clinique où il est déclaré mort.
Le médecin avait-il pris soin de savoir son statut glycémique ? NON ! YOF lui aurait dit simplement qu’il n’était pas diabétique et qu’il n’avait pas d’antécédent diabétique. C’était suffisant pour le médecin qui lui administre 3 ballons de sérum glucosé, selon lui pour le remonter.
D’après un autre ami médecin, du nom de Dr N.A, «c’est une erreur médicale. Et plusieurs médecins, malheureusement, font beaucoup d’erreurs, soit par négligence, soit par pure cupidité. Pour avoir plusieurs patients à suivre et se faire des gains financiers importants, ils ne cherchent pas à savoir le statut du patient quant à la glycémie, l’Hyper Tension Artérielle (HTA), savoir le traitement en cours du patient, s’il prend des médicaments ou pas, c’est le minimum pour un médecin consciencieux, et ils lui administrent des traitements qui peuvent tuer le patient. Même si le patient vous donne des informations sur sa santé, il faut les vérifier par vous-mêmes par des examens appropriés.»
En plus, ajoute-t-il, «il y a des médecins généralistes qui se permettent de traiter des patients comme s’ils étaient des spécialistes. Là aussi, les risques d’erreurs médicales sont très élevés.»
Notre ami YOF est-il mort d’une surdose de glucose dans son sang, du fait du sérum glucosé qu’on lui a administré ? A 50 ans, il n’était ni sous traitement, ni hyper tendu.
Et notre Dr N.A de révéler qu’il y a beaucoup de patient qui ignorent leur statut glycémique. «Lorsque que le taux de glycémie est compris entre 0.7 et 1.1, c’est normal. Mais il y a des patients qui sont à 1.2 ; 1.3 et même plus, mais ne montrent pas de signes diabétiques. Donc si le médecin traitant ne prend pas soin de le savoir en faisant un test rapide, et administre du glucose au patient, si ce patient est à 1.3 de taux, il peut passer rapidement à plus 2.5, tomber dans un coma diabétique et peut en mourir. La plupart des patients qui ont le diabète de type 2, le diabète de l’âge (à partir de 45 ans), il faut forcément faire un test, tout au moins un test capillaire glycémique», a-t-il confié.
Mais peut-on poursuivre un médecin qui a fait une erreur médicale ? «Oui», répond Dr N.A.
Et d’expliquer : «Si vous suspectez une erreur médicale qui aurait causé la mort d’un parent, il faut porter plainte contre l’établissement hospitalier et le médecin traitant. Avec la plainte, le procureur de la République peut diligenter une autopsie qui déterminera la cause réelle du décès. Si l’autopsie ne révèle rien d’anormal, vous aurez la conscience tranquille. Mais, si l’autopsie révèle des anomalies médicales ou des erreurs, le procureur peut poursuivre, pour homicide volontaire ou involontaire, l’établissement hospitalier et le médecin qui a pris en charge votre parent.»
Voilà qui est clair. On peut poursuivre, non seulement l’établissement hospitalier et le médecin, mais on peut obtenir justice si les faits sont avérés. Et les procès ou poursuite pour homicide volontaire ou involontaire sont légions en Europe et aux Etats-Unis.
In La Tribune de Guy TRESSIA dans Le Débat Ivoirien LDI N°2
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