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CIV/Hermann Doho (PCA de FACACI): «Nous allons traquer tous ces commerçants véreux et les poursuivre en justice, parce que trop c’est trop !»

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Élu Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Fédération des Associations des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (FACACI) depuis le 04 mai 2023, Hermann Doho a accepté d’accorder sa toute première interview à Dernière Heure Monde. Le Nouveau PCA qui a remplacé à ce poste Alain Tahi, est membre de cette organisation depuis de très longues années. Dans cette interview, il nous parle de ses ambitions et projets, décline ses cinq axes prioritaires et appelle les consommateurs à la sérénité.

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Quelles sont les nouvelles ambitions de la FACACI, avec vous comme Président du Conseil d’Administration ?

Je dois dire que la FACACI a beaucoup œuvré pour le bien-être des populations,et nous avons eu effectivement plusieurs acquis sous la mandature du président Alain Tahi. Aujourd’hui, aux rênes de nôtre fédération, nous souhaiterions apporter notre touche particulière …

Et cette touche particulière, comment va-t-elle se manifester sur le terrain ?

Nous avons axé notre mandature sur cinq (05) points principalement en vue de mener à bien le combat qui est le nôtre. Le premier point est axé sur la lutte contre la cherté de la vie, en deuxième point, nous avons la vulgarisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur, en troisième point nous avons la sécurité alimentaire et sanitaire des consommateurs ainsi que des produits et des documents administratifs ; en quatrième point, nous avons la promotion desproduits et services de qualité et enfin en cinquième point, nous avons l’information, la sensibilisation et la formation des consommateurs.

Nous allons donc commencer par le premier qui est la lutte contre la cherté de la vie. Aujourd’hui tout a augmenté en Côte d’Ivoire ; il y a eu un moment où le ministère du Commerce a plafonné le prix d’un certain nombre de denrées ; malgré cela on observe sur le terrain que les prix continuent de grimper. Quelle va être la politique la FACACI face à cette situation ?

C’est un problème épineux. Aujourd’hui la satisfaction des besoins essentiels du consommateur qui fait partie des huit (08) droits du consommateur, est véritablement bafouée. L’Etat ivoirien a mis en place le Conseil national de la lutte contre la vie chère avec à sa têtedocteur Bah, qui œuvre pour que le respect des prix soit appliqué en termes de plafonnement. L’Etat a mis en place cette application mobile ‘’le contrôle citoyen’’, pour permettre à tous les Ivoiriens de pouvoir vérifier, dans un premier temps, l’affichage des prix et puis la vérification des prix homologués. Il y a aussi le signalement du respect des prix plafonnés et puis la répression et la sanction. Cette plateforme nous donne l’opportunité de pouvoir agir dans ce sens. Nous avons rencontré docteur Bah avec qui nous avons échangé pour voir dans quelle mesure cette plateforme puisse être vulgarisée sur l’ensemble du territoire ivoirien, afin que les Ivoiriens puissent s’en approprier. Et ce, dans le but de permettre à l’Etat de Côte d’Ivoire de mener à bien son combat pour le bien-être des populations. Nous remarquons cependant qu’aujourd’hui les prix sont affichés à la tête du client. Pour nous, la vulgarisation de cet outil va permettre au consommateur lambda, d’informer le Conseil national de la lutte contre la vie, depuis la boutique, le magasin ou le super ou hyper marché où il se trouve ! De sorte que le Conseil national de la lutte contre la vie chère, peut dépêcher systématiquementune équipe pour constater et réprimander le commerçant véreux pour le bien-être des populations. Voilà pourquoi nous tenons à faire la vulgarisation de cette application mobile qui vient à point nommé.

Et ensuite, vous faites quoi ?

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En deuxième position nous allons chercher à rentrer en contact avec les structures du vivrier.  Nous avons besoin de savoir quel es le problème qui fait que les denrées alimentaires sont chères sur le marché. Toutes ces coopératives regroupées en syndicat, nous allons chercher à les rencontrer pour comprendre leurs problèmes et comment la FACACI peut jouer sur la réduction des prix sur les marchés.

Sur cette question précise, ne pensez-vous pas que le fait que l’Etat a augmenté le prix de l’essence, en plus des tracasseries routières, cela acontribuéau fait que le consommateur final paie un peu plus cher ?

Loin de nous l’idée de vouloir défendre l’Etat, mais il faut reconnaître que la plupart des transporteurs roulent au gasoil ! Et c’est le prix de l’essence qui a augmenté. En quoi l’augmentation de l’essence a-t-il un impact sur le véhicule ?

Mais certains d’entre eux roulent à l’essence !

Oui, on est d’accord ! Mais combien roulent à l’essence ? Sur 100 véhicules combien roulent à l’essence ? nous savons que la majeure partie. à 90 voire 95% roulent au gasoil. Dans ces conditions, pourquoi veulent-ils profiter de l’augmentation de l’essence pour facturer un peu plus leurs courses, aux pauvres femmes qui vont chercher le vivrier dans le pays profond ? En ce qui concerne les tracasseries routières, l’Etat est conscient de cette situation. A notre niveau, nous allons mener nos propres enquêtes et puis prendre contact avec les autorités concernées par cette question.

Au-delà des denrées alimentaires, il y a la question du logement. Sur le sujet, l’Etat a pris une loi pour que la caution et l’avance se plafonnent à deux mois chacun ; mais ce n’est pas ce que nous observons sur le terrain. Que fait la FACACI ?

Aujourd’hui la FACACI travaille sérieusement sur ce sujet.L’Etat dit deux mois de caution, deux mois d’avance. Nous sommes d’accord et félicitons l’Etat. Mais il y a toujours problème ! Je prends un cas précis. A la recherche d’une maison, j’en trouve une et je viens voir le propriétaire. Celui-ci me dit, c’est six mois de caution, six mois d’avance. Lorsque je me lève pour aller me plaindre, je me dirige vers qui, vers quelle structure ? Ça, l’Etat ne le dit pas. Et lorsque je vais me plaindre, je me plains sur la base de quoi ? Parce que le propriétaire peut dire après, qu’il n’a jamais dit six mois de caution, six mois d’avance. C’est assez vague. Ce que nous suggérons, c’est que l’Etat dise, c’est deux mois de caution, deux mois d’avance. Le locataire qui arrive, signe le contrat de bail, remet en bonne et due forme l’argent des six mois au propriétaire. Et s’il sait à quelle structure s’adresser, il y va avec son reçu de paiement, sa preuve en main. Voilà pourquoi nous ne faisons pas qu’applaudir l’Etat, mais nous lui demandons d’orienter les plaignants quelque part. Est-ce la gendarmerie? La police ? Le tribunal ? A qui on s’adresse ? C’est de cela qu’il s’agit. La loi prise par l’Etat doit être balisée de sorte à ce que le consommateur ne soit pas lésé.

En me basant sur l’exemple que vous avez donné, est-ce qu’un citoyen qui a payé six mois de caution et six mois d’avance, peut s’adresser à la FACACI avec ses quittances pour avoir gain de cause ?

Si nous somme saisis, nous allons rentrer en contact directement avec les autorités compétentes. Je rappelle que le code de la consommations nous donne plein pouvoir de traduire en justice tout propriétaire ou commerçant véreux. L’Etat doit pouvoir passer à la répression pour que cela serve d’exemple.

Sur les cinq points de votre gouvernance que vous avez énumérés, il y a la vulgarisation des textes. Quels sont les textes que le consommateur doit savoir pour pouvoir l’orienter ?

Il faut avoir que le code de la consommation est méconnu par le consommateur. Les consommateurs ne connaissent pas leurs droits et devoirs. Les Ivoiriens ne connaissent pas par exemple le coût d’uncertificat de résidence. Et on a même le sentiment que le coût varie d’un commissariat à un autre ! Nous, nous sommes en train de travailler à cela, afin de disposer d’un catalogue digitalisé de ces actes administratifs à mettre à la disposition des consommateurs.

Vous avez aussi parlé de la promotion de vos services. De quoi s’agit-il ?

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Nous avons le site internet de la FACACI qui sera bientôt fonctionnel. Il y aura également le compte Facebook de la FACACI. Il faut dire que la FACACI est la première association sur le plan mondial à être membre  de l’Agence internationale de gouvernance de cachet électronique visible. Nous sommes donc en train de travailler à la certification.

Par ailleurs, nous sommes en train de finaliser un partenariat avec un groupe d’experts qui va nous accompagner dans la sécurité alimentaire. Nous connaissons des problèmes de qualité, des problèmes d’intoxication alimentaire. Nous sommes en train de mettre en place un service juridique, qui va traquer toutes les structures véreuses qui ne respectent pas les normes. C’est pourquoi nous travaillons avec Codinorm sur ces questions sensibles.

N’y a-t-il pas un regard plus critique à porter sur les entreprise qui vendent de l’eau en sachet et en bouteille plastique ?

Je suis désolé, mais ces entreprises ne respectent pas les normes pour la plupart d’entre elles. Vous allez à Adajmé, vous devenez producteurs d’eau en sachets et en bouteille plastique. Les sachets sont vendus à la gare d’Adjamé en lots. Il suffit de disposer d’une machine à couper de l’eau qui est vendue à Adjamé ;dans la même commune d’Adjamé vous achetez un lot de sachets et une fois à la maison, vous pouvez prendre l’eau de puits, l’eau de la lagune, l’eau qui stagne sur la route et puis le tour est joué ! Je vous le dit, c’est ce qui est fait. Les gens se disent que la Sodeci est chère et donc ils prennent l’eau de puits. Parce que la Sodeci ne peut servir de l’eau dans laquelle on va trouver de vers ! Parce que le chlore qui est contenu dans l’eau de la Sodeci va détruire ces vers. Si on retrouve un ver dans un sachet d’eau, on me donne raison’ quand je dis que c’est l’eau du marigot ou la flaque d’eau, non traitéequ’on met dans un sachet et que l’Ivoirien consomme. Nous allons traquer tous ces commerçants véreux et les poursuivre en justice, parce que trop c’est trop.

Réalisée par Bertin N’Guessan (Dernière Heure Monde)


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