Décès suspect de Dylan Auzilleau: Les accusés déclarés non coupables, le juge a-t-il tenu compte des conclusions de l’autopsie et des procédures médicales?

Dr Hussein CHALHOUB et Dr Christian DELMOTTE poursuivis par la famille Auzilleau pour homicide involontaire, dans le décès suspect de Dylan Auzilleau, ont été déclarés Non coupables d’homicide involontaire, ce vendredi 21 juillet 2023, par le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau.
Le Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau a, selon le juge, vidé le délibéré du procès autour de la mort du jeune franco-ivoirien Dylan Cédric Azilleau, ce vendredi 21 juillet 2023. Les deux médecins au banc des accusés sont déclarés non coupables.

Selon ledebativoirien.net, qui a suivi le procès, a rapporté ce qui suit : «Attendu que le mardi 18 Octobre 2022, à 11 heures 30 minutes, le décès de Dylan Cédric Auzilleau a été constaté au domicile familial, que ce décès brusque paraissait assez suspect pour son père Camille Benoit Auzilleau, et ce, suite à une biopsie hépatite de son foie, la veille, le 17 octobre 2022. Constitué partie civil, il attendait voir les deux médecins condamnés pour ‘’homicide involontaire’’.
Malheureusement, la justice ivoirienne a tranché: «Le tribunal déclare, le Docteur Hussein CHALHOUB du Centre Médical Chardy, Abidjan-Plateau avenue Chardy et le Docteur Christian DELMOTTE, à la Polyclinique GMP, non coupables des faits d’homicide involontaire, pour délit non établi…».
En l’absence du père, la mère du défunt présente à l’audience, a déclaré après l’énoncé du verdict, avoir un sentiment mitigé : «Je n’ai pas la colère contre la justice, parce que ce n’est pas ce qui va me redonner mon enfant. J’aurais voulu que le tribunal retienne cela comme une erreur médicale au minimum. Mais si ce procès n’a pas suivi notre préoccupation, moi je suis venue, je suis à Abidjan pour faire le deuil mon fils, je n’ai pas pu prendre part aux audiences précédentes. C’est un sentiment mitigé qui m’anime.»
Elle poursuit pour dire : «Je n’ai pas la même approche que son père qui croyait qu’il fallait ce procès. Mais si cela peut permettre que cette pratique médicale puisse se faire dans les normes, ce serait quelque chose de gagner. J’ai un sentiment mitigé… Je ne crois pas en la justice humaine. Je pense que notre fils a besoin de paix là où il est », a expliqué la mère du défunt entourée des autres frères et la grande famille.
Les faits antérieurs
Le jeune Franco-ivoirien Dylan Cédric AUZILLEAU a été reçu en consultation au Centre Médical Chardy, Abidjan-Plateau avenue Chardy, le 20 septembre 2022 par le Docteur (généraliste) Hussein CHALHOUB. Il le recommande pour une biopsie de son foie qui sera réalisée, le 17 octobre 2022 à la Polyclinique GMP par Docteur (radiologue) Christian DELMOTTE, Radiologue. Le lendemain de l’opération, comme l’indique le Rapport de l’Autopsie médico-légale, il est retrouvé sans vie dans son lit.
Requis en date du 19 octobre 2022 par la Direction de la Police Criminelle, au fin de déterminer les causes de la mort de Dylan Cédric AUZILLEAU ainsi que les circonstances de sa mort et dresser un rapport d’ensemble détaillé des opérations et conclusions, les Professeurs titulaires de Médecine Légiste et Réparation Juridique du Dommage Corporel, UFR Sciences Médicale d’Abidjan, Université Félix Houphouët-Boigny, Hélène YAPO ETTE et BOTTI Koffi, concluent que : «L’autopsie médico-légal a permis de retenir comme cause de la mort, une spoliation sanguine due à un hémorragie intra-abdominale (hémopéritoine) de grande abondance, environ 2 litres, provoquée par une perforation de l’aorte abdominale consécutive à un ponction biopsie hépatique transpariétale…».

Les professeurs, pour mettre à l’aise toutes les parties, sont droits à la barre et soutiennent dans le rapport aux mains du juge président que : «Requis en date du 19 octobre 2022 par la Direction de la Police Criminelle, au fin de déterminer les causes de la mort Dylan Cédric AUZILLEAU ainsi que les circonstances de sa mort, dresser un rapport d’ensemble détaillé des opérations et conclusions. Certifions avoir personnellement accompli la mission ainsi confiée en honneur et conscience, le 2 Novembre 2022 à l’Institut de Médecine Légale en présence des représentants de la Direction de la Police Criminelle, du représentant de la Police Technique et Scientifique, du représentant de la famille du défunt, des représentants du Docteur Christian DELMOTTE de la Polyclinique Groupe Médical Plateau ; des représentants du Centre Médical Chardy…». Voilà le président en sait davantage sur l’environnement de l’autopsie !
Malheureusement, le tribunal a jugé ces faits et autres déclarations insuffisantes et que les faits d’homicide involontaire contre les deux médecins, CHALHOUB et DELMOTTE ne sont pas établis. Ils sont non coupables. Ils sont libres. Le père Auzilleau annonce faire appel de la décision du tribunal, dès lundi 24 juillet prochain. Et il semble avoir raison d’aller plus loin pour avoir le cœur net sur le décès suspect de son fils.
De la responsabilité du médecin qui a pratiqué la biosie
En effet, certaines maladies chroniques du foie liées à la consommation d’alcool, aux hépatites virales, au diabète, à certaines maladies biliaires, peuvent entraîner une fibrose hépatique. Le médecin n’est pas épathologue, donc il fait appel aux services du docteur DELMOTTE de la clinique GMA pour une biopsie qui exige tout un protocole : trois (3) heures avant l’opération, le patient doit être préparé, puis après l’opération le patient est gardée au minimum 6 heures en salle de surveillance voir 24 heures.
Ce jour-là, le 17 octobre 2023, le patient Dylan AUZILLEAU est convoqué à 11H 45 minutes au cabinet pour la biopsie écoguidée. Une action recommandant au moins deux praticiens. Le jeune Dylan ressortira-t-il comme il venu pour la biopsie qui aura duré quelques 3 minutes, selon le médecin DELMOTTE à la barre ?

La mère se présente un peu plus tard au docteur pour récupérer le résultat de la biopsie. «Ils ne sont pas encore disponibles», lui lance le docteur Chaloub. « Ils se sont tellement bien passés que mon fils est décédé consécutivement à la biopsie que vous avez faite » lui rétorque la mère. Le soir du décès de son fils, le père AUZILLEAU dépose une plainte à la police criminelle. Une enquête policière est déclenchée. Chaque partie faits sa déposition auprès des enquêteurs.
Au tribunal, le rapport des enquêtes révèle que le médecin ayant pratiqué la biopsie soutient : « C’est le patient, une fois la biopsie effectuée a immédiatement demandé à rentrer à son domicile, quittant immédiatement la clinique ». Mais que dit le protocole en la matière pour cette opération de foie ? Les enquêteurs de la police n’ont pu tenir sur leurs chaises face à une telle surprise médicale ! Comment ne pas savoir le risque énorme que court un patient en ne se mettant pas sous surveillance, qui est de la responsabilité du praticien ?
L’enquête de la police classe le dossier comme «homicide». Le dossier est alors transféré au Procureur de la République d’alors, Christophe Richard Adou. A la lecture du procès-verbal de la Police Criminelle, il déclenche la procédure immédiate d’une autopsie. Le père qui entend savoir la raison exacte du décès de son fils entre les mains de médecins d’expérience selon leur longue carrière engage le procès.
Le juge a-t-il tenu compte des conclusions de l’autopsie et des procédures médicales avant de décider? On attend le verdict de la Cour d’Appel.
GRO
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