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Relations internationales: « Les Etats-Unis préparent une 3ème Guerre mondiale », prévient un écrivain africain

LEmpire du brulot 1
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Publié ce mois d’avril 2024, dans un premier temps en version numérique aux éditions Sawa, au Mali, ce livre de 739 pages, est intitulé L’Empire du brûlot – Cette Amérique de la honte. Son auteur, l’écrivain ivoirien Sylvain Takoué, en exil à Bamako, n’y est pas allé de main morte. « Avant qu’il ne soit tard », comme il le dit, il a ouvertement – et vertement – dressé un courageux procès politique à l’encontre des Etats-Unis d’Amérique, clouant ainsi au pilori de l’Histoire cet « Empire du brûlot », dans l’énorme livre où les crimes politiques et génocidaires perpétrés par Washington à travers le monde sont passés au peigne fin. Et cela, au moment même où le gouvernement fédéral américain vient de faire voter, ce 20 avril 2024, par la chambre des représentants, l’aide financière militaire accordée à la fois à l’Ukraine, Israël et Taïwan.

LEmpire du brulot 1

En effet, les projets d’aide financière militaire et humanitaire des Etats-Unis, estimés à un coût de 95 milliards de dollars Us, ont finalement été approuvés au profit de l’Ukraine, d’Israël et de Taïwan, par le Congrès américain. Ce sont, en tout, 311 membres du Congrès, qui ont voté en faveur du projet de loi sur cette aide à soutenir la guerre en Ukraine et en Palestine, et à mettre de l’huile sur le feu à Taïwan, alors que 112 membres parlementaires ont voté contre cette loi. Spécifiquement, cette loi d’aide impulse un financement de plus de 60 milliards de dollars américains, en plus de 23,2 milliards de dollars destinés au surarmement de l’Ukraine. Le reste de la somme est prévu pour reconstituer les stocks d’armes américaines, à financer les opérations américaines dans la région et à répondre à d’autres besoins. La loi inclut la fourniture, à l’Ukraine, de missiles ATACMS, à longue portée.

L’auteur du livre est catégorique : « On voit bien là, que ce sont les Etats-Unis d’Amérique qui préparent une Troisième Guerre mondiale, et non la Russie que Washington accuse faussement de menace nucléaire, en cherchant à inverser les choses. L’Amérique fédérale se comporte comme un Etat voyou incontestable et imbattable, en s’illustrant à travers le monde comme un véritable pyromane qui attise tous ces brasiers et brûlots politiques et génocidaires, que l’on voit en Irak, en Iran, en Afghanistan, au Yémen, en Syrie, en Libye et en Afrique, en Ukraine, en Palestine… Et la liste est longue », charge l’écrivain Sylvain Takoué.

La preuve, son livre L’Empire du brûlot, est truffé de dénonciations du tableau de chasse noir des Etats-Unis sur l’échiquier mondial. Comme, par exemple, l’assassinat politique de Mouammar Kadhafi et le chaos apocalyptique créé en Lybie. En voici des extraits :

« À l’automne 1990, les Américains passent à l’action : la « Force Haftar » est déployée par la CIA de George Bush, afin de lancer une invasion de la Libye et, bien sûr, renverser Mouammar Kadhafi. (…) Lorsque les troupes américaines disposent de Saddam (Hussein), en seulement trois semaines, Kadhafi panique, et remue ciel et terre pour convaincre les Américains qu’il est de leur côté, face à l’islam radical. Il est persuadé, qu’exactement comme l’Irak, les Américains vont utiliser le prétexte des armes de destruction massive, pour envahir  la Libye. Donc, dans un véritable coup de théâtre, il fait un pari extrêmement audacieux, et accepte de démanteler l’entièreté de son programme nucléaire. (…) Pire encore pour les intérêts occidentaux, Kadhafi commence à se rapprocher de la Chine et de la Russie. Autant Beijing que Moscou se voient offrir un accès au pétrole libyen, ainsi que de nombreux contrats extrêmement lucratifs. (…) Fidèle à ses habitudes, Kadhafi dérange. (…) Dans un courriel de Hillary Clinton, ayant coulé sur Wikileaks, on apprend que, dès février 2011, les services de renseignements français sont entrés en contact avec les rebelles libyens, afin de leur remettre de l’argent ainsi que des directives, pour fonder un nouveau gouvernement appelé le « Conseil national de transition », ou « CNT ». (…) Toujours, grâce aux courriels d’Hillary Clinton, nous apprenons des éléments tout aussi controversés que fascinants, quant au calcul stratégique de la France vis-à-vis de la Libye : on apprend que, tout juste après le début du mouvement de manifestation, les services de renseignements français ont découvert l’existence d’une énorme réserve de 143 tonnes d’or, accumulées par Kadhafi, afin de créer une nouvelle monnaie pour le continent africain. (…) Avec tous ces intérêts fondamentaux en tête, Sarkozy consulte les Etats-Unis, le Royaume-Uni, et ensemble, ils conviennent que l’heure de Kadhafi est enfin arrivée. (…) Secrètement, le président Obama ordonne à la CIA d’infiltrer la Libye, afin de mener des opérations clandestines, en appui aux rebelles. (…) En quelques jours, des forces spéciales françaises, américaines et britanniques, arrivent par douzaines. (…) Le 17 mars (2011), citant les mensonges de la chaîne Al-Jazeera, et la responsabilité de protéger les civils, le conseil de sécurité de l’ONU autorise les avions de l’OTAN à instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, ou « No fly zone », pour clouer les avions libyens au sol. (…) Or, rapidement, il devient clair que les avions de l’OTAN font plus que patrouiller : ils bombardent. (…) Le 18 octobre 2011, Hillary Clinton fait un voyage surprise en Libye, afin d’y rencontrer les rebelles. Durant sa visite, un assaut majeur est lancé contre le quartier général de Kadhafi, dans sa ville natale. (…) Le 20 octobre, lorsqu’un avion de combat français et un drone américain aperçoivent un énorme convoi essayant de fuir l’assaut des rebelles, ils le bombardent : Kadhafi survit, sort du véhicule, et s’enfuit à pied, toujours traqué par les avions de l’OTAN. (…) Informés par les renseignements américains, les rebelles suivent les traces de son sang jusque dans un tuyau d’égout, et, bien sûr, les images filmées à cet instant, font partie de l’histoire : on y voit un Kadhafi ensanglanté, battu, terrifié, mais toujours vivant. (…) C’est la jubilation : on crie, on célèbre. (…) Littéralement au même moment, Hillary Clinton s’installe pour une entrevue. (…) En fait, c’est seulement, beaucoup plus tard, que l’on apprend la mort de Kadhafi ».

Le livre de Sylvain Takoué évoque aussi des dénonciations du journaliste-écrivain belge, Michel Collon, à propos des « 5 grands principes de la propagande de guerre » :« Sur la question des armes chimiques, c’est évidemment intolérable. Je voudrais juste poser la question à ceux qui connaissent bien les Etats-Unis : Quel est le pays, dans l’Histoire, qui ait le plus utilisé les armes chimiques, biologiques, bactériologiques, sinon les Etats-Unis, avec 250 kilos d’armes chimiques balancés sur le Vietnam, et maintenant encore des bébés qui y naissent comme des monstres. Et cela, dans toute série d’autres pays. Et si Obama trouve que les armes chimiques sont intolérables, il ne doit pas aller très loin pour punir les coupables. (…) Et toute l’histoire de  la Syrie, depuis qu’elle a résisté à Israël, a été le travail des Etats-Unis et d’Israël, pour affaiblir et briser la Syrie. (…) Le quatrième grand principe de la propagande de guerre, c’est qu’il faut toujours se présenter comme défendant les victimes. On fait toujours des guerres soi-disant humanitaires. Mais là, la mèche a été vendue (hier ou avant-hier) par Bernard Kouchner, qui est un pro-interventionniste, et qui a dit devant une Télé française : « Bien sûr que le but, c’est de renverser Bachar el-Assad, mais il faut un habillage diplomatique ». Cela veut dire qu’on n’est pas là, pour défendre les Syriens, parce qu’en réalité, c’est une guerre qui a été provoquée par les Etats-Unis et leurs alliés, dès le départ. Comme Roland Dumas l’a dit, on n’est pas là, pour  protéger les victimes ni pour les empêcher. Au contraire, on veut qu’il y en ait plus, pour avoir un prétexte d’intervenir. (…) J’insiste sur ces cinq principes de la propagande de guerre, parce que l’année prochaine, vous risquez peut-être de m’inviter sur l’Iran, ou sur  l’Algérie, ou sur le Venezuela, ou le Congo, ou l’Erythrée ou le Zimbabwe, et ce sera chaque fois la même comédie avec les mêmes arguments. Il n’y a pas de guerre vraiment humanitaire, il y a toujours des intérêts pour l’argent et pour les matières premières. Et il est temps quand même qu’on se dise : « Si on veut une humanité solidaire et mettre fin aux guerres, il faut voir qui provoque ces guerres ».

Par ailleurs, le livre de Sylvain Takoué révèle une réaction du dirigeant chinois Xi Jinping, à l’encontre des Etats-Unis : « Ceci est un message au président Biden, ainsi qu’aux Etats-Unis. La mer de Chine nous appartient. Cela fait plusieurs années que vous passez dans nos eaux, comme si elles vous appartenaient. Nous ne tolérerons plus vos passages sans demande d’autorisation. Vous nous provoquez sans cesse. Je vous avertis : ne vous étonnez pas si nos militaires ciblent un de vos bateaux, car vous êtes dans nos territoires, et nous sommes dans nos droits. Votre domination unipolaire appartient au passé. Les puissances sont désormais équilibrées dans un monde multipolaire. La force n’est plus la solution. Il est essentiel que les Etats-Unis acceptent cette réalité et s’engagent dans des relations internationales basées sur le respect mutuel et la coopération. Les guerres basées sur la victoire d’un seul pays ne sont plus d’actualité, avec la bombe atomique dont disposent plusieurs pays. La première place appartiendra au pays qui aura l’économie la plus avancée ».

C’est dans ce contexte que l’on apprend aussi que le Pentagone négocie actuellement auprès du gouvernement de Côte d’Ivoire l’installation d’une base militaire opérationnelle avancée américaine. Cela, après que le Niger ait exigé, obtenu et fait acter le départ d’une base militaire américaine à Niamey, estimant que celle-ci était désormais illégale. La future nouvelle base militaire américaine en Côte d’Ivoire serait prévue pour abriter des soldats mais aussi des équipements de pointe, tels que les drones, et pourrait être implantée non loin des aéroports internationaux de la Côte d’Ivoire.

On le voit, c’est un livre, somme toutes, incisif et explosif quant au vrai visage des Etats-Unis d’Amérique, qu’il fait découvrir au grand public, dans un contexte où le monde frôle le grand danger d’une Troisième guerre mondiale, dont il accuse l’Amérique.

Herman Tchion


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