Endettement et PPTE/Adama Coulibaly (MFB) catégorique: «La Côte d’Ivoire n’a pas un problème de dette»
Le ministre Adama Coulibaly était face aux Sénateurs ivoiriens pour présenter le projet de loi sur l’endettement devant la Caef du Sénat, mardi 14 mai 2024.
Après avoir fait valider le projet de loi par les Sénateurs, il s’est entretenu avec la presse présente. Il a saisi l’occasion pour se prononcer sur l’actualité qui traite le même sujet de la dette ivoirienne.
«Je voudrais commencer par dire que depuis un certain moment la Côte d’Ivoire s’est engagée dans la mise en place de dispositifs juridiques, institutionnels et opérationnels pour mieux encadrer la dette. Et donc le texte qui vient d’être adopté fait partie des réformes juridiques que nous avons engagées. J’ai noté qu’il y a plusieurs textes qui avaient été pris précédemment et donc il était important, compte de tenue de l’évolution de ce qui se passe à l’international en matière de mécanisme de financement, notamment les Eurobonds et les opportunités qui existent en matière de financement climatique et les financements avec label environnement, social et gouvernement, il était important d’avoir un texte unique, couvrant l’ensemble des aspects liés à la politique d’endettement, liés également à la stratégie de gestion de la dette, mais également tout ce qui concerne l’évaluation des politiques d’endettement. Ce texte a été pris dans ce cadre là pour mieux encadrer ce que nous sommes entrain de faire. Et vous devez savoir aussi que nous avons une situation d’endettement qui est bien gérée ! » A-t-il répondu à la question d’un journaliste.
La Côte d’Ivoire est-elle redevenue PPTE ?
Et de saisir l’occasion pour faire des précisions. «Je voudrais profiter de votre antenne pour répondre à une problématique qui est posée depuis quelques jours à savoir que la Côte d’Ivoire est un pays pauvre très endettée. Je voudrais dire très clairement qu’il y a eu une mauvaise interprétation du texte qui a été adopté par le Conseil des ministres, la semaine dernière (ndlr : le mercredi 8 mai 2024). A savoir la Facilité africaine de soutien juridique. Cette Facilité a été créée depuis bien longtemps, depuis 1998 et la Côte d’Ivoire avait déjà adhéré à cette facilité. Ce qui a été fait récemment, c’est la ratification de cela. Pourquoi nous avons ratifié ? Nous l’avons ratifié parce que comme je l’ai dit il y a beaucoup d’opportunités de financement qui existent aujourd’hui. Et la Côte d’Ivoire, comme vous le savez développe beaucoup de chantiers dans le secteur minier, dans le secteur pétrolier, les projets de partenariats publics-privés sont nombreux ; il y a également tout ce qu’il y a comme différends à régler au plan international », a fait savoir le ministre Adama Coulibaly.
Les raisons de l’adhésion à la Facilité africaine
Il ajoutera que «nous avons adhéré à cette Facilité pour deux raisons principales : la première c’est de pouvoir participer aux instances de gouvernance du Fonds de cette Facilité. Et deuxièment faire en sorte que nous puissions bénéficier plus facilement des services de cette Facilité en lien avec ce que je vous ai dit tout à l’heure à savoir les engagements que nous avons et les efforts que nous faisons pour développer de nouveaux secteurs qui sont les secteurs pour lesquels nous avons besoin d’avoir une expertise juridique très claire. Bien sûr nous en avons mais avec cette Facilité nous allons avoir besoin du concourt des experts mis à disposition par la Banque africaine de développement, exposée à ce genre de négociation à l’international, pour appuyer nos experts nationaux. Voilà ce que je voudrais dire, la Côte d’Ivoire n’est pas un pays pauvre très endettée. Nous ne sommes pas un pays pauvre parce que nous sommes un pays à revenu intermédiaire. Et cela vous pouvez le voir, vous pouvez le constater dans tous les Rapports qui existent. Nous ne sommes pas non plus un pays très endetté parce que nous avons un Risque d’endettement modéré. Et cela est visible dans tous les Rapports qui existent. La dernière mission du Fonds Monétaire International (FMI), assortie d’un communiqué a montré très clairement que notre Risque d’endettement est modéré. Donc tous ces débats qui ont lieu, à mon avis ne devraient pas avoir lieu. Je ne sais pas pourquoi il y a ces discussions mais en réalité la Côte d’Ivoire n’a pas un problème de dette. Je voulais le dire aussi très clairement !»
Pour l’envoyé du gouvernement au Sénat, «il y a certains qui notent un Rapport qui a été publié par la Banque Mondiale le 9 mai dernier. Il faut savoir que les Institutions internationales produisent des Rapports régulièrement, et font des mises à jour de ces Rapports. Ce qui s’est passé c’est que la Banque Mondiale a mis à jour son rapport sur les pays pauvres très endettés. Quand ils ont mis à jour le Rapport, ils ont ajouté le dernier pays qui a adhéré à l’initiative PPTE, c’est la Somalie. Et donc le Rapport a été révisé pour ajouter la Somalie. Et en même temps ils ont repris la liste des pays qui ont bénéficié de l’initiative PPTE. La Côte d’Ivoire, depuis 2012 n’est plus dans ces questions et donc on l’a mentionné simplement comme un pays ayant bénéficié de l’initiative PPTE. Ça ne veut pas dire que nous sommes aujourd’hui PPTE. Donc vraiment vous qui nous écoutez vous soyez très clair sur la question !»
Ange Nicaelle LYRANE
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