Exclusif/Crise dans le royaume Baoulé: Un collectif des anciens hausse le ton, interroge, met en garde et propose

L’imbroglio est total depuis la disparition, en 2004, du 12è roi des Baoulé, Nanan Kouakou Anougblé III. Une grave crise oppose deux clans rivaux: celui de Mo N’ga Tanou Monique, la soeur du roi défunt, et celui de Kassi Anvo, le propre fils de Tanou Monique. Infanticide contre matricide royal dans la guerre du trône ? On y voit désormais des mains occultes qui manoeuvrent pour une forfaiture. LÉGITIMITÉ CONTRE LÉGALITÉ ? Le royaume baoulé traverse des trous d’air, paralysé par une sévère crise de succession, après les décès de Mo N’ga Tanou Monique.

C’est dans ce contexte plein de suspens qu’un collectif des anciens amené par Pr COWPPLI-BONY K. Philippe, Professeur titulaire de médecine à la retraite, hausse dans le communiqué ci-dessous, le ton, interroge, met en garde et propose. Lisons ensemble !

Depuis quelques temps, le siège du Royaume Baoulé installé à SAKASSOU est agité par des mains occultes, mues par des intérêts nébuleux, mettant à mal la gouvernance du Royaume BAOULE.

Comme on le sait, des discussions ont été engagées et sont actuellement encours, au niveau tant des familles concernées que des autorités coutumières locales, afin de ramener l’harmonie et la concorde.

C’est dans ce contexte qu’il nous revient, de plusieurs sources, que des initiativesseraient engagées, pour installer par la force un « roi », avec l’appui d’un dispositif policier visible dans la cité royale de SAKASSOU.

Ces informations inquiétantes appellent les observations et interrogations suivantes :

                1º- Le Roi des BAOULE qui règne depuis SAKASSOU est choisi et installé depuis des siècles en respectant rigoureusement les us et coutumes ainsi que les principes et rites pertinents, bien connus dudit Peuple ;

                2º-La gouvernance traditionnelle que l’on tente d’installer par la force, au mépris des principes indiqués plus haut, peut-elle être légitime et emporter l’adhésion du Peuple BAOULE dans son ensemble ?

                3º- Pourquoi, alors même qu’un processus de règlement pacifique des contradictions au sein des familles régnantes concernées est en cours, veut-on tordre le cou à la tradition et faire injure au Peuple BAOULE, par l’installation d’une gouvernance « royale » au forceps et donc fortement contestable ?

                Au regard de tout ce qui est relevé plus haut,

Nous, MEMBRES DU COLLEGE DES ANCIENS DE LA COMMUNAUTE BAOULE :

        Engageons la responsabilité pleine et entière devant le peuple et devant l’histoire des auteurs et coauteurs de ces manœuvres porteuses de division, de troubles et voies de fait potentiels.

                Rappelons que, le processus de choix du Chef Suprême dans le Royaume BAOULE est une question éminemment traditionnelle qui exclut toute immixtion de nature martiale et policière.

                Déconseillons, en conséquence, la forfaiture en préparation.

                Prenons à témoin l’opinion nationale et internationale quant aux conséquences à redouter et aux risques encourus au niveau, notamment, de la cohésion et de la paix sociales.

                Exhortons, enfin, toutes les parties concernées à privilégier la voie du dialogue pour préserver la paix et l’union au sein de la communauté BAOULE.

                        Fait à Abidjan, le 14 juin 2024

POUR LE COLLEGE DES ANCIENS DE LACOMMUNAUTE BAOULE

                Pr COWPPLI-BONY K. Philippe

                Professeur titulaire de médecine à la retraite

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