CIV/Vie chère, JB Koffi et la COC-CI, inquiets, interpellent l’Etat, l’ANARE-CI, l’ARTCI: «Il est impossible de lutter contre la vie chère sans une métrologie active et efficace…»
La vie chère fait rage en Côte d’Ivoire. Mais les plus hautes autorités du pays disent que c’est une fonction mathématique polynomiale insolvable. Jean-Baptiste Koffi, président de la faitière COC-CI donne des piste de solution pour réduire la cherté de la vie en Côte d’Ivoire.
Le dernier discours du président de la République son excellence Alassane OUATTARA, devant le congrès continue de susciter des réactions. Nous vous partageons ici la réaction de la Confédération des Organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI). Cette réaction a été publiée par Jean Baptiste KOFFI président de cette faîtière, ce mardi 2 juillet 2024.
Pour lui, «les organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire se réjouissent de ce que le sentiment de la cherté de la vie soit partagé au plus haut sommet de l’exécutif. Et au moment où le premier ministre est en mission pour sortir des propositions concrètes contre la cherté de la vie, la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire tient à mettre sur la table de la réflexion le dossier de la métrologie. Pour la COC-CI, il est impossible de lutter contre la vie chère sans une métrologie active et efficace dans le commerce. Et la loi est très claire à ce sujet. Tous les instruments de mesure intervenants dans le commerce doivent faire l’objet de contrôle régulier par l’Etat.»
Le président de la COC-CI ajoutera que «chez nous, ce pan important des activités du ministère du commerce est au point mort depuis des années, livrant ainsi les consommateurs à toutes formes d’abus dans un contexte économique déjà difficile pour tous. Trop c’est trop. Il urge de mettre un terme à cette inertie. Il faut sortir notre métrologie de l’état où elle se trouve car les consommateurs en sont les premières victimes. Les preuves à ce sujet sont en surabondance.»
Aujourd’hui, poursuit JB Koffi, il n’est un secret pour personne que de plus en plus de voix de consommateurs s’élèvent pour contester le niveau élevé de leurs factures d’électricité, estimant leurs hausses largement au-dessus des augmentations officielles annoncées. Si le gouvernement a avancé la raison de la surcharge, c’est à dire la surconsommation due à la chaleur pour justifier cette situation, pour les organisations de consommateurs d’autres raisons et non des moindre pourraient également expliquer ces hausses et méritent d’être explorées avant d’être définitivement écartées. Il s’agit du dispositif de comptage de la compagnie ivoirienne d’électricité (CIE). En d’autres termes existe-t-il une organisation indépendante en charge du contrôle des compteurs de la CIE ? Ces compteurs sont-ils à l’abri de toute manipulation par des tiers ?
A quand remonte le dernier contrôle de ces compteurs ? Voilà autant de questions et biens d’autres pour lesquelles les organisations de consommateurs souhaitent bien avoir des réponses de la part de nos autorités.
A en croire le président JB Koffi, la réponse à toutes ces questions est déterminante pour les débats en cours sur le niveau élevé de nos factures d’électricité car il est scientifiquement admis que tout appareil a une durée de vie et forcément se détériore avec l’usure. Les compteurs de la CIE ne peuvent pas échapper à cette vérité scientifique. Nous en voulons pour preuve cette consommatrice qui vient de recevoir une facture de treize mille francs alors que la moyenne de ses factures CIE oscille entre cent trente milles et cent soixante milles. C’est la preuve évidente que le dispositif de comptage de la CIE n’est pas infaillible donc susceptible de dérèglement. Dans ce cas précis la CIE a vite fait de reconnaître que le compteur était défaillant et devrait être immédiatement remplacé. Nous sommes donc en droit de nous interroger sur le sort de ces usagers de la CIE dont les compteurs frappés par l’usure ou détraqués donneraient des niveaux de consommation déraisonné ? Ces usagers peuvent se compter par milliers pourquoi pas ?
En réponse à ses propres questions, il propose que « pour en avoir le cœur net, il est urgent de réactiver les contrôles métrologiques pour clarifier une bonne fois cette situation. Les dispositifs de comptage distant à surveiller de très près ne sont malheureusement pas l’apanage de la seule CIE. La CIE a rejoint en cela les compagnies de téléphonies qui sont les seuls maîtres de leurs instruments de mesure. L’Etat doit se donner les moyens de protéger les consommateurs en s’assurant que ces derniers reçoivent effectivement l’intégralité des biens et services payés. Tous les dispositifs de comptage à distance sur toute l’étendue du territoire national doivent être contrôlés dans le cadre d’une lutte efficace contre la vie chère. C’est aussi l’occasion d’interpeller les régulateurs que sont l’ANARE-CI et l’ARTCI sur leur mission de protection des consommateurs.»
En plus d’être une proie facile de la technologie de comptage à distance, poursuit le président de la COC-CI, les consommateurs subissent aussi à longueur de journée le dictat des opérateurs économiques travaillant avec des instruments de mesures défaillants, non approuvés ou encore mal calibrés. Ils sont partout ces dépouilleurs de consommateurs. Depuis les boutiques de quartiers jusqu’aux grandes surfaces en passant par les supérettes, les stations à essence etc.
Concluant son propos, Jean-Baptiste Koffi Kouadio, président de la faitière des consommateurs, a dit, s’adressant aux gouvernants : « Déjà que les consommateurs se plaignent de l’insuffisance de leurs ressources, qu’on ne leur vole pas non plus le peu auquel ils ont droit à l’occasion de leurs actes d’achats. C’est une attente forte du monde consumériste ivoirien. Vivement le retour de la métrologie dans le commerce en Côte d’Ivoire. Pensez-y Monsieur le Premier Ministre dans vos recherches de solutions contre la vie chère. C’est l’un des points majeurs sur lesquels vous jugeront les consommateurs.»
GRO avec Sercom COC-CI
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