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PDCI-RDA/D’Houphouët-Boigny à Bédié, puis Thiam: Guikahué fait le grand déballage

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Invité de l’émission Web-tv dénommée « Les grandes rencontres de Joël Ettien (JE) », Maurice Kakou Guikahué, professeur de cardiologie, député de Gagnoa Sous-préfecture, ex secrétaire exécutif du PDCI-RDA, s’est ouvert sur plusieurs sujets.

Ci-dessous des réponses aux questions de notre confrère.

Moi, Houphouët, Bédié, Guéi Robert

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 (…) Ma rencontre avec Houphouët a été consolidée et raffermie curieusement et paradoxalement par l’affaire du Guébié. En 1970, il y a eu une rébellion dans notre zone, nos parents ont été emprisonnés. Oui, beaucoup ont été tués et je me souviens qu’il y a eu un Congrès du PDCI en 1970. Et au cours du Congrès, toutes les régions avaient pris une résolution pour demander au président Houphouët-Boigny de sévir. Effectivement, il y a eu le jugement, ils ont été emprisonnés, mais, Houphouët les a graciés, alors que les uns et les autres demandaient la peine de mort. Ça m’a marqué. Parce qu’en 1970, on voyait ce qui se passait en Guinée avec Sékou Touré. Des gens avaient été emprisonnés, tués même. On se rappelle de Diallo Tély qui a été secrétaire général de l’OUA (Ndlr : Organisation de l’unité africaine) et pour des paysans en Côte d’Ivoire, Houphouët, au sommet de sa gloire, les a graciés et les a libérés. J’ai apprécié ce comportement. Et plus tard, il me disait qu’un chef doit être magnanime. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que quand on devient chef, qu’on a la force pour l’appliquer, on refuse de l’appliquer. C’est ça la grandeur d’un chef. Donc, c’est ce qui m’a marqué et je me suis engagé au Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (MEECI).

 Président du MEECI, vie estudiantine et professionnelle

Membre à l’université et puis président national pendant quatre ans du MEECI (…). Quand j’ai été élu président du MEECI, c’était monsieur Akoto Yao qui était ministre de l’Education nationale et après l’élection au lycée scientifique, j’avais atteint une autre dimension. Il y a un gyrophare qui est venu me chercher pour m’accompagner. Et puis, le chauffeur m’a parlé en Baoulé. Je lui ai répondu : je suis Kakou, mais, je ne suis pas Baoulé. On l’a dit à Akoto et il a dit, non, c’est un jeune Bété, il n’est pas Baoulé. Houphouët m’a accepté sans problème. Ensuite, on est restés ensemble, le président Houphouët et moi. Et puis, je venais d’arriver à l’agrégation. Je vais vous raconter une anecdote. Houphouët-Boigny ne m’a pas particulièrement adulé, parce que j’étais Guébié. Nous devions aller à l’agrégation de cardiologie. Nous étions deux candidats de haut niveau avec un poste. C’est-à-dire que la Côte d’Ivoire avait ouvert un poste de professeur et nous étions deux candidats mais de très haut niveau. Donc, il y avait problème. J’étais ancien président du MEECI, les gens me connaissaient et j’avais la chance de mon côté. Alassane Salif N’diaye était ministre de l’Enseignement supérieur. Donc, il approche le président Houphouët, il lui dit : on va à l’agrégation, il y a un seul poste pour deux candidats. Donc, moi, je suis venu vous voir pour présenter une communication en Conseil des ministres pour qu’on augmente le nombre de postes en cardiologie. Houphouët-Boigny a dit non ! Il a demandé c’est pour qui ? Salif N’diaye a répondu que c’est pour notre jeune frère du MEECI, président du MEECI qui travaille bien, qui est brillant, il faut qu’il soit agrégé. Houphouët-Boigny dit non, je n’ouvrirai pas de deuxième poste. Ils vont aller compétir sur ce poste. S’il n’est pas admis, dans deux ans, il reprend. Parce que si j’ouvre un autre poste, demain, c’est vous les politiciens qui allez dire que j’ai donné gratuitement l’agrégation à Guikahué. Donc, nous sommes allés à Madagascar pour compétir, on était deux sur le poste et j’ai été brillamment admis. Donc voilà Houphouët-Boigny. Il faisait confiance aux compétences. Après l’agrégation, j’ai fait un stage, il m’a envoyé aux Etats-Unis. J’ai fait l’hôpital des enfants malades de Boston. J’étais l’un des grands cadres pédiatres africains, il y avait un Ethiopien et moi. Donc, j’ai fait Boston et c’est plus tard quand il m’a appelé à son chevet, il a dit : tu comprends maintenant pourquoi tu es parti en France ? Je tenais à ce que tu ailles aux Etats-Unis. C’était pour que tu t’occupes de ton père que je suis. Je te reçois chez moi pas en tant que médecin, mais c’est mon fils qui vient s’occuper de son père. Donc voici mon histoire avec Houphouët-Boigny.

 Avant le décès d’Houphouët-Boigny

Ah oui, c’étaient de très bons moments. Mais malheureusement, comme c’est un homme, il est parti et le président Bédié est arrivée. J’ai été témoin, parce qu’on était à l’Hôtel de Masseran. Là où habite le président Houphouët à Paris. J’étais dans son intimité. Il y avait Ouégnin et moi.  J’étais le médecin. Je vous raconte une anecdote. Un jour à 3h du matin, on m’appelle et puis, on me dit le président Houphouët veut te voir. Tu es médecin, tu es paniqué. Je m’en vais le voir. Il est réveillé. Il me dit : je voulais discuter. De 3 h du matin à 7 h, il m’a parlé du PDCI, il m’a fait un enseignement du PDCI et c’était souvent comme ça. Parce que chez le président Houphouët, dès qu’il se réveille, tout le monde doit être réveillé. Il va vous appeler. J’étais avec lui, parce que j’étais son médecin. J’ai passé de très bons moments, il m’a vraiment encadré comme un père et il m’a parlé du PDCI-RDA et du président Bédié. Et je le répète, il a dit : je vous laisse le PDCI et Bédié.

Bédié le testament d’Houphouët

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En 93 avant de mourir, il m’a dit : je vous laisse le PDCI et Bédié. Les temps seront durs mais, il faut tenir. Il a parlé au président Bédié aussi et je l’ai dit dans mon témoignage lors des obsèques du président à Daoukro. Houphouët-Boigny a fait les choses dans les règles de l’art. Il a transmis le PDCI. Je n’ai pas dit le pouvoir de la République, mais, il a transmis le PDCI au président Henri Konan Bédié. C’était le dimanche 3 octobre  1993. Bédié était le président de l’Assemblée nationale, il était le dauphin constitutionnel.  Et pendant sa maladie, le 3 octobre, il a convoqué le président Bédié. Ils sont restés ensemble, le dimanche 3 octobre 1993 de 9 h à 16 h sans que personne n’assiste à la réunion, sans même avoir accès à sa chambre de 9h à 16h.  Et le président Bédié est sorti, il nous a salués et il est parti. Donc, ça c’était à mon sens, le moment de la transmission du pouvoir parce que quelques mois plus tard, en décembre, le président va décéder. Donc, Bédié était un testament pour moi. Bédié était un testament que Houphouët-Boigny m’a légué. Donc, j’ai gardé la fidélité. J’ai été ministre, je suis parti du Gouvernement, mais je suis resté avec Bédié.

Les histoires de détournements…

Non, ça ne me suit pas parce que je n’ai rien fait. Non, il y a eu un non-lieu. Ce sont les hommes politiques. Quand les gens veulent critiquer, ils en parlent, mais, il y a eu un non-lieu. C’était un montage.

Bédié et moi, nous nous connaissions déjà. Le président avait fait les choses sans que je ne voie. D’abord, en 1981, j’avais la « Journée de l’étudiant » et le gala de la fête des étudiants à organiser. Le président Houphouët devait venir et il s’est fait représenter par le président Bédié. Et puis, en 91, le président Houphouët m’a demandé de mettre sur pied, la JPDCI. Parce que, pour la petite histoire, le MEECI a été dissous en octobre 1990 sous la pression des caciques et de certains barons du PDCI qui trouvaient que le MEECI n’était pas utile. Donc, le MEECI a été dissous.

La naissance de la JPDCI

La nature a horreur du vide, dès que le MEECI a été dissous, la FESCI est née. Et la FESCI a commencé à créer des problèmes parce qu’il n’y avait plus de syndicat de PDCI fort sur le terrain. Et c’est comme ça que le président Houphouët va me faire appel en 1991, par l’intermédiaire de Laurent Dona-Fologo pour me demander de remettre en place une organisation de jeunesse. Donc, je suis le président du Congrès constitutif de la JPDCI actuelle qui existe. On a fait son organisation avec des amis. Il y avait Kouacou Gnrangbé, Georges Armand Ouégnin. Il était avec moi, les Amadou Soumahoro. Nous avons mis en place la JPDCI. C’était déjà le multipartisme en 1990. Nous étions tellement idéalistes qu’on n’a pas mis de barre. On n’a pas dit les deux premiers font le deuxième tour. On a dit tous ceux qui ont plus de 5% vont au deuxième tour, parce que nous, on a pensé qu’il n’y aurait pas beaucoup de personnes. Il y avait 18 candidats et puis, il y a 8 qui ont eu 5%. Ils vont au deuxième tour, on est piégés. C’était à Yamoussoukro. Je vais voir le président chez lui à la maison. Je lui dis : monsieur le président, on est dans le pétrin, il y a 8 candidats au deuxième tour. Il me dit : va régler ça avec le président Bédié. Et le président Bédié, président de l’Assemblée nationale était aussi chez lui, à Yamoussoukro. Donc, je suis allé le voir. Quand j’ai fait l’exposé, il a dit : laisse-les partir parce que si tu veux négocier, chacun va te dire combien il a mis dans la campagne. Et comme tu n’étais pas témoin pour savoir la réalité, ils vont te donner des chiffres. Qui va payer tout ça ? Va leur dire qu’ils partent aux élections. Je retourne au Congrès, je réunis tout mon bureau et on rencontre tous les candidats. Et puis on dit : deuxième tour, 8 candidats en lice. Il y a un qui prend la parole, il dit ; préalable. Il dit : on demande une pause pour une concertation des 8 candidats. Puis, ils se sont concertés et ils ont partagé les postes. Et il y a un qui dit : toi tu vas être élu président, moi, je serai vice-président chargé de la Vie scolaire, l’autre a dit je suis vice-président du monde ouvrier. Et puis, il y a quatre qui se sont dégagés et c’est comme ça qu’à leur retour, ils ont présenté Koné Mahamadou, le premier président de la JPDCI comme leur candidat unique.

Actuellement, il est conseillé à la Primature. Il a été directeur de cabinet du ministère de la Jeunesse sous Bédié avant le coup d’Etat. Donc, c’est comme ça que Koné Mahamadou est élu, premier président de la JPDCI. C’est là que ç’a commencé. Et en 1993, deux ans plus tard, on s’est retrouvés quand le président Houphouët est décédé. Le président Bédié m’a coopté pour être ministre. Je suis parti, il y a eu le coup d’Etat. Les gens en parlent.

Le coup d’Etat et mon appel à suivre Guéi

Le président Houphouët en a déjoué beaucoup. Non, Dieu ne nous a pas punis, Dieu n’est pas comme tout le monde. C’est un fait qui est arrivé. C’était peut-être aussi important pour la trajectoire de la Côte d’Ivoire parce que c’est ce qu’on vit aujourd’hui. Vous avez parlé de Guéi. Les gens en parlent souvent. Je vais expliquer un peu. Vous me donnez l’occasion d’expliquer mon idée.

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Guéi Robert était ancien chef d’Etat-major du président Houphouët. Sa femme, Mme Rose Doudou Guéi était présidente du comité PDCI à Adjamé. Guéi était donc un militant du PDCI, mais étant dans l’armée, il avait le droit de réserve. Et le président Bédié est venu et il l’a nommé ministre. Il était le ministre de la Jeunesse et des sports. Donc à un moment donné, des doyens de l’Ouest comme les Gui Dibo, sont venus vers nous pour nous dire que le président Guéi nous sollicite. Il veut être candidat pour le PDCI. Le PDCI avait choisi Bombet. Jusque-là, il n’y avait pas de problème. Et quand le Conseil constitutionnel, avec son président Tia Koné, a rendu son verdict, tous les candidats du PDCI-RDA ont été éliminés. Entre-temps, de façon stratégique, la candidature du président Bédié avait été déposée. Même si Bombet avait été choisi, cette candidature avait été déposée de façon stratégique. Tout le monde avait été éliminé, il restait Djibo Nicolas, il restait Wodié, il restait Guéi et il restait Gbagbo. Moi, je suis un idéologue. Bon, j’ai mûri, aujourd’hui je vais vers un homme d’Etat. J’ai été ministre, mais à l’époque, j’étais un idéologue. Et j’ai pris la parole à une réunion le 12 octobre 2000. On était à la Maison du PDCI, dans la grande cour. Les gens étaient là. J’ai pris la parole après plusieurs personnes et j’ai dit : nous sommes dans les difficultés. Quelle est la consigne ? Le secrétaire général du PDCI dit qu’il ne donne pas de consigne. Alors, est-ce qu’on fait un boycott actif ou on fait un boycott passif ? Il n’y a pas de consigne. S’il n’y a pas de consigne, ça veut dire qu’on a un danger, il n’y a pas de ligne directrice du parti. Moi, j’ai pris donc la parole et j’ai fait un raisonnement. J’ai dit que les candidats que nous avons et je répète ce que j’ai dit le 12 octobre. Ça m’a valu ce que ça vaut, mais après certains sont venus me dire que j’avais eu raison. J’ai dit : Nicolas Dioulo, personne ne le connaît. Mel Théodore, il était notre secrétaire général chargé des Finances au Secrétariat. On fait le coup d’Etat, il va de l’autre côté et il devient le candidat. On ne peut pas le voter. J’arrive sur Wodié. Il est du PIT, pour le moment il ne nous arrive pas à la cheville, si on lui donne le pouvoir, dans 5 ans, il va nous arriver à l’épaule, on va avoir des difficultés. Maintenant Gbagbo, j’ai dit mais il est le grand danger, parce qu’il a un parti politique structuré. S’il devient président, il va faire développer le FPI et pour que le PDCI revienne au pouvoir, ça va être difficile. Dans ma vision, mais la seule personnalité qu’on peut soutenir, c’est Guéi. Ça fait mal, parce qu’on dit que c’est quelqu’un qui a fait un coup d’Etat. Quelqu’un qui a tué ton père ne peut épouser ta maman. Il y avait toutes sortes de formules avancées par le doyen Jean Konan Banny. L’atmosphère était difficile, je l’ai dit publiquement. J’ai dit ça fait mal, mais la seule personne qui nous reste, que nous pouvons soutenir, pour revenir vite au pouvoir, il s’appelle Guéi Robert. Tout le monde a commencé à dire : Hôô ! Hôô! Guéi, il est qui ? J’ai dit qu’à Gagnoa, moi je suis un poteau électrique PDCI planté qui ne peut même pas bouger. Je suis PDCI d’abord, mais je suis en train de raisonner en tant que politique, en tant qu’intellectuel. Guéi était déjà choisi par Tia Koné. C’est après ça qu’on a fait la réunion. Et j’ai pris le risque. Parce que ça aurait pu me valoir des choses. Je leur ai dit vous savez qui est Guéi ? « Guéi est un nénuphar ». Il flotte sur l’eau, il n’a pas de racine. Donc s’il devient président, le Premier ministre sera PDCI, le président de l’Assemblée nationale, PDCI. Je n’ai pas ajouté ça, mais c’était dans ma pensée. S’il est président, tous les postes seront pris par le PDCI. 5 ans plus tard, le PDCI reprend le pouvoir. Et puis Bédié peut revenir pour être encore président.  Et j’ai été voué aux gémonies et c’est derrière ça qu’on court jusqu’à présent. Donc, de temps en temps, il y a des personnes à un haut niveau qui m’avaient condamné, qui me donnent raison. Il y a même 5 personnalités du PDCI de de haut rang qui sont venues me voir, pour présenter des excuses. Ils reconnaissent que j’avais eu une vision, que j’avais eu raison. Que le PDCI aurait pu constituer un gouvernement à l’extérieur pour faire pression. Qu’on était restés à Abidjan pour faire la théorie. Moi, je leur ai dit que je n’étais pas arrivé jusque-là, mais voici le fond de ma pensée. Les gens en parlent, mais j’assume. C’est une vision que j’ai eue mais j’assume. Je n’ai pas dit ça derrière la porte, j‘ai dit ça publiquement, donc ce n’est pas à nier.

Les conventions du PDCI sous le président Henri Konan Bédié

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 (…)  En  2010,  le  président Bédié devrait être candidat. Charles Konan Banny s’est aussi présenté. Les gens ont voulu qu’il se retire. Mais le président a demandé à ce que nous allions à la convention avec tous les candidats. Nous avons fait un travail de fond pour que Banny se retire. Et il est rentré dans les rangs. C’est pourquoi en 2015, quand le président Bédié a fait l’Appel de Daoukro pour que le PDCI continue avec le président Alassane Ouattara, Charles Konan Banny a dit qu’il n’était pas d’accord  parce qu’on lui avait dit de se retirer en 2010 pour être candidat en 2015.  En 2020, le président Bédié était notre candidat et KKB s’est présenté comme candidat. On a  accepté sa candidature, mais il ne remplissait pas les conditions. Le PDCI,  on peut lui reprocher tout, mais c’est le parti qui respecte les textes. Il y avait des critères dont l’un était l’appartenance à une délégation quand on est militant du PDCI. KKB, à un moment donné, s’est mis en congé du parti. Il était député de Port-Bouët. Mais à notre grande surprise il est venu avec une carte de militant de Bocanda où il n’est pas connu là-bas au PDCI au lieu de Port-Bouët où il est militant. C’est ce qui l’a éliminé (…).

Plusieurs  candidats à la convention, une tradition au PDCI-RDA

Il faut savoir qu’à la convention, le président Tidjane aura des candidats en face de lui. Comme ce fut le cas du président Henri Konan Bédié lors des différentes conventions. Ce qui voudrait dire que la tradition au PDCI-RDA, c’est qu’à la convention, il y a toujours plusieurs candidats. Je veux  également embrayer sur une autre idée. Au congrès, on a confié au président TidjaneThiam de tout faire pour que le PDCI revienne au pouvoir en 2025. Ce sont les résolutions du Congrès. En 2013, au 12ème  Congrès, nous avons fait une résolution pour demander au président Bédié de nous ramener au pouvoir. C’est-à-dire soit par lui-même soit qu’il trouve un candidat qui peut le faire. En 2015, le président Bédié fait l’Appel de Daoukro et il choisit le président Ouattara comme candidat. Le président Ouattara n’était pas un militant actif du PDCI. Cela nous a valu d’aller en un congrès extraordinaire en février de 2015 pour changer cette résolution pour dire que toute personne choisie par la convention peut être candidate du PDCI. C’est ainsi que nous avons fait une convention au stade Houphouët-Boigny où il y avait les présidents Bédié, Ouattara; Mabri…. A cette occasion, chaque parti est venu donner son soutien au président Alassane Ouattara. La Convention du PDCI a fait une résolution pour dire qu’elle donnait mandat au président Ouattara pour être le candidat à la présidentielle de 2015. Même si le Congrès a demandé au président TidjaneThiam de nous ramener au pouvoir, on passera obligatoirement par la case Convention.

Le président Tidjane Thiam, candidat naturel du PDCI

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C’est normal qu’il soit candidat  à la convention. Il a dit qu’il voulait être président du PDCI pour mieux préparer sa candidature à la présidentielle de 2025. Et il n’est écrit nulle part que quand on est président du parti, on ne peut pas être candidat à la Convention.  Il est actuellement le président du parti et il gère le parti. Et avant d’aller à la Convention, on va faire le bilan du parti. La politique est mouvante. Actuellement TidjaneThiam est notre président. Et comme je dis toujours et je ne peux pas me dédire aujourd’hui, parce que je ne suis pas  un militant qui dit les choses selon la situation. Je suis constant et j’ai toujours dit que le président du parti, selon nos textes actuels, est le  candidat naturel du PDCI-RDA à la présidentielle. Donc le candidat naturel du PDCI-RDA, c’est TidjaneThiam. Mais il faut qu’on sache que ce candidat naturel peut avoir en face de  lui d’autres candidats à la convention. Si le président du parti est qualifié de candidat naturel, c’est qu’il y a des candidats qui ne sont pas naturels qui existent. C’est ce que je veux que les gens aient à l’esprit dans la marche que nous allons faire jusqu’à la Convention.

Les rapports avec le RHDP aujourd’hui

Le RHDP sait que je suis PDCI-RDA. Je dis que je suis un meuble du PDCI. Et c’est mieux pour le RHDP que je reste au PDCI, parce que si je vais au RHDP, je vais apporter quoi ? A ma personne rien. Je suis militant du PDCI-RDA et en politique, il n’y a pas de retraite. Je suis un des  barons du PDCI à Gagnoa.

Le foncier rural

Je suis député et je me consacre à travailler sur le dossier du foncier rural. En tant que politique et connaissant le terrain, si ce dossier n’est pas réglé dans les dix prochaines années, ça sera une bombe. Le Gouvernement a bien fait de prendre une loi et des décrets qui donnent  la possibilité de reconnaître les droits coutumiers. Ceux qui sont sur des terroirs  peuvent avoir leur certificat de délimitation pour que ça leur appartienne  et ensuite on rentre dans les  familles  pour avoir les certificats fonciers. Mais d’abord, il faut faire la délimitation du terroir villageois. Et c’est ce dossier que je suis en train de piloter au niveau de ma circonscription électorale  et ensuite je vais l’étendre sur le département de Gagnoa et sur toute la région

La présidentielle de 2025

Le débat doit être intellectuel comme souvent ça se passe à l’Assemblée nationale. Mais nous sommes surpris que certains intellectuels, des universitaires, des ingénieurs des ponts et chaussées, ont des propos orduriers quand on critique la gestion du pouvoir. Que ceux qui sont au pouvoir nous donnent des réponses adéquates quand on les critique au lieu d’injurier. 2025 dépend du niveau de dialogue et de la réconciliation des Ivoiriens qui ne sont  pas au point. Le président de la République doit continuer à dialoguer pour casser les résistances. Quand tu entres en politique et que tu veux faire la politique, il faut avoir en tête l’alternance démocratique. Nous devons aller à des élections pacifiques, inclusives et honnêtes. Je souhaite que les élections soient démocratiques et non violentes. Le PDCI a un programme. Si le PDCI gagne les élections, les autres doivent le féliciter. Si le PDCI-RDA a géré le pouvoir et a quitté ce pouvoir, je ne sais pas qui va gérer le pouvoir et ne va pas partir. Aujourd’hui, les politiques doivent mettre à l’esprit que l’alternance politique est la meilleure santé de la démocratie.

Retranscrits par DIARRASSOUBA SORY et JEROME N’DRI

In Le Nouveau Réveil / Mardi 23 Juillet 2024 – N°6658


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