CIV/Convention élective ou non: Le PDCI vers une crise interne ? Aubin Félix Amani dénonce Gnamien Yao et « une entorse de trop aux textes du parti »

Après avoir dénoncé «des appels à l’union de l’opposition aux défis de cohérence, de leadership et du respect de la parole », dans les colonnes de notre confrère « Dernière Heure Monde », il y a un peu plus de deux semaines, Aubin Félix AMANI, Citoyen Ivoirien et Militant du PDCI-RDA, revient à la charge par le même canal. Cette fois pour dénoncer des amalgames quant à l’organisation de la Convention dite d’investiture du candidat du PDCI-RDA pour la présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire, suite à la sortie de Gnamien Yao, Vice-président et Grand conférencier du PDCI-RDA, qui a estimé que le parti n’organiserait plus une convention élective, mais une investiture du président Tidjane Thiam comme candidat du PDCI-RDA à l’élection présidentielle de 2025. Le PDCI-RDA vers une autre crise interne ? Ci-dessous sa Contribution.

Depuis 2023, une nouvelle direction, un nouveau management et une nouvelle organisation ont vu jour au sein du parti doyen de Côte d’Ivoire dont la synergie donne du baume au cœur. L’objectif principal, de cette démarche, est la mise en branle du parti pour la reconquête du pouvoir d’Etat en 2025.

Les militants et sympathisants s’organisent chacun à son niveau, pour que cette « bataille » inéluctable soit en faveur du candidat du PDCI-RDA. Pour y arriver, les statuts et règlements du PDCI-RDA ont mis une procédure claire à suivre afin d’éviter tout abus ou déviation.

En clair, pour compétir à la magistrature suprême de Côte d’Ivoire au nom du PDCI RDA, il y a des conditions à remplir. Cette organisation interne solidifie et authentifie le candidat choisi par les membres statutaires lors d’une convention.

La convention est de fait, les élections primaires en interne pour que le militant le mieux placé selon un certain nombre de critères bien définis, soit celui qui porte haut les couleurs du parti aux élections présidentielles afin de ramener la victoire aux militants. De ce principe, tout militant du PDCI RDA a le droit de candidater à la candidature s’il respecte les conditions telles fixées par le parti dont les articles 93; 94 et 95 des statuts et 123 du règlement  intérieur du parti encadrent les choix, mais aussi et surtout si sa candidature est en conformité avec le code électoral et la constitution de notre pays.

En effet, l’article 93 des Statuts parle uniquement de la désignation du candidat du parti à l’élection présidentielle et stipule que: « La désignation DU CANDIDAT du Parti à l’élection PRESIDENTIELLE est faite au cours d’une CONVENTION dite Convention d’Investiture. » Point. Ni plus ni moins.

Quant aux articles 94 et 95 (la désignation DES candidats) parlent plutôt desautres élections d’Etat (députation, municipales, sénatoriales, régionales…)

Et l’article 123 du règlement intérieur insiste sur le choix du candidat au cours de la Convention, à son alinéa 2 qui reprend mot pour mot l’article 93 des Statuts.

Depuis un certain temps, des voix (toujours les mêmes) se lèvent pour faire une interprétation insidieuse autre que celle de l’esprit du parti, qui a toujours encouragé la compétition en interne selon les modes bien établis. Leur interprétation veut faire détourner les militants de l’objectif réel de la convention au sein du parti, voire empêcher sa tenue. Que cela soit clair pour tous : aucun article et aucun organe ne peut dirimer la convention au sein du PDCI RDA. Leur argumentation est un dosage savamment orchestré consciemment ou pas, entre le consensus (qui est un mode de choix), et les résolutions du congrès extraordinaire électif du président du PDCI RDA en décembre dernier.

Pour la fameuse résolution du congrès extraordinaire qu’on tente d’utiliser comme un alibi pour empêcher la convention, elle a été annoncée en dehors du seul ordre du jour du même congrès qui était l’élection du président du parti dont la première mission est de ramener la victoire des élections prochaines au parti.

Poser sa candidature comme unique par ce congrès avant même la tenue de la convention est une entorse de trop aux textes du parti. Quant au consensus, il ne saurait être la norme de la démocratie interne et encore moins le devoir de tout militant de l’accepter. C’est le vote démocratique et transparent qui tranche les candidats.

Le PDCI RDA est une famille qui a des règles et des principes qui fondent notre adhésion et notre vivre ensemble. Cette façon de faire risque de compromettre gravement la cohésion en interne et même de pousser certains à l’irréparable. Depuis des années, je continue de crier haut et fort que l’unité du PDCI n’est pas négociable et le seul moyen d’y arriver est le respect de nos textes. Ce serait regrettable qu’en 2024, des pratiques d’une autre époque mettent à mal l’union autour de notre patrimoine commun.

Depuis l’élection du président Tidjane Thiam, le 22 décembre 2023, il y a trop de bruits de couloir et les langues se délient. L’organisation chaotique du 8^e congrès extraordinaire qui a vu son élection à la tête du parti a laissé une tâche d’huile difficile à effacer qui a donné l’occasion à nos adversaires de nous tourner en dérision.

L’ancien ministre, Vice-président et Grand Conférencier du parti qui, par l’impertinence de son analyse, à travers la mixture d’arguments non fondés, veut pousser le président du parti à tenir des postures délicates, est connu des militants. Son parcours politique très « symptomatique » par ses prises de position lors de la crise politique de 2011 et du choix du candidat du PDCI en 2020 après son retour avec fracas au parti, permettent de voir la crédibilité douteuse de ses analyses sur ce coup.

Depuis le décès du président Bédié, profitant malencontreusement du devoir de réserve de sa fonction, il n’a cessé de poser des analyses peu convaincantes encore moins logiques quant à l’administration du PDCI-RDA, qui nous pèsent jusqu’aujourd’hui. Qu’il arrête de mettre le président et les militants du PDCI RDA dans ces situations embarrassantes.

M. Thiam, avec 96% de victoire lors du dernier congrès ne peut craindre aucun autre adversaire au sein du PDCI-RDA, même à la convention. Il faut laisser l’ordre normal des choses se faire et les militants s’exprimer pour le bien de tout le monde.

Les militants adhèrent librement au parti, c’est librement à eux de choisir leur président, c’est librement à eux de choisir leur candidat pour 2025. Plus jamais de « Mme Tchikaya » bis au parti d’Houphouët Boigny et de Konan Bédié.

Aubin Félix AMANI

Citoyen ivoirien

Militant du PDCI-RDA

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