Côte d’Ivoire-AES/Dr Jean-Baptiste Zongo recadre Tidjane Thiam: «Pas besoin de vos leçons populistes»
Ma réponse à Tidjane Thiam : Non, Monsieur Tidjane Thiam, la Côte d’Ivoire n’a aucun conflit avec les pays de l’AES. Pas besoin de vos leçons populistes.
En déclarant vouloir « réconcilier la Côte d’Ivoire avec les pays de l’AES », Tidjane Thiam démontre une méconnaissance profonde des réalités géopolitiques de la sous-région ou, pire, un opportunisme destiné à flatter des régimes autocratiques en quête de légitimité. Mais qu’on se le dise : la Côte d’Ivoire n’a aucun conflit à régler avec le Mali, le Burkina Faso ou le Niger. Ces pays, pris dans les méandres de leurs propres crises et qui, pour faire oublier l’échec de leur stratégie militaire n’ont d’autre choix que d’entretenir des antagonismes imaginaires.
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un havre de stabilité relative dans une région troublée. Preuve en est, elle accueille plus de 60 000 réfugiés maliens, burkinabés et nigériens sur son sol, au nord du pays. Ces populations, fuyant la violence et l’insécurité qui gangrènent leurs nations, ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Où est donc ce supposé « conflit » entre la Côte d’Ivoire et ces pays ? Monsieur Thiam ferait bien de poser la question aux réfugiés eux-mêmes.
Pendant que le Burkina Faso, sous le joug d’une junte militaire, promet monts et merveilles à son peuple sans en livrer les résultats, c’est la Côte d’Ivoire qui tend la main. N’oublions pas que c’est la Côte d’Ivoire seule pays africain qui, seule, a apporté une aide militaire au Burkina Faso. De quelle réconciliation parle donc Tidjane Thiam ?
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne souffrent pas d’un conflit avec la Côte d’Ivoire. Ils souffrent d’un divorce avec leurs propres peuples, à qui leurs dirigeants ont promis une sécurité et une prospérité qui ne viennent jamais. Ces régimes putschistes, bien loin de réconcilier leurs nations avec la paix et le développement, cultivent la peur et l’instabilité pour asseoir leur autorité.
Le rôle d’un démocrate, Monsieur Thiam, ne serait-il pas de rappeler ces pays à l’ordre ? D’appeler leurs dirigeants à restaurer les institutions démocratiques, à respecter les droits humains et à fournir des résultats concrets à leurs citoyens ? Plutôt que de surfer sur un populisme de bas étage, ne vaudrait-il pas mieux les inviter à se réconcilier avec les valeurs de liberté, de justice et de gouvernance ?
La Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’un redresseur de torts artificiel. Tidjane Thiam, auriez-vous oublié que la Côte d’Ivoire est un exemple de résilience dans une région tourmentée ? Ce pays a ses défis, certes, mais il les affronte avec une vision d’ouverture et de stabilité. Vous, qui avez laissé derrière vous une crise majeure au Crédit Suisse, êtes-vous réellement en position de donner des leçons ?
Ne tentez pas de diviser les Ivoiriens ou de ternir leur image de peuple hospitalier au profit d’intérêts personnels ou politiques. La Côte d’Ivoire n’a pas de comptes à régler avec ses voisins. Si des réconciliations doivent avoir lieu, qu’elles commencent là où elles sont réellement nécessaires : entre les dirigeants de l’AES et leurs peuples en quête d’espoir et de résultats.
Monsieur Thiam, la Côte d’Ivoire mérite mieux que vos slogans populistes. Elle mérite des leaders qui comprennent ses réalités et portent fièrement sa souveraineté. Soyons sérieux !
Dr Jean-Baptiste Zongo
Analyse politique Ivoiro-Burkinabè
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