PDCI-RDA: Philippe-Arnaud N’Da (proche de Billon) crie sa déception et dévoile les raisons de son engagement politique

Philippe-Arnaud N’Da est militant du Pdci. Membre de la coordination en charge de la communication et de la francophonie du CESC du doyen des partis politiques, il est également président de la Jeunesse Jean-Louis Billon. Sans langue de bois, le militant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire se prononce sur l’actualité de son parti.

En tant que président de la jeunesse Jean-Louis Billon, comment vivez-vous les événements récents au PDCI, notamment l’affaire Billon ?

Je ressens deux sentiments distincts et importants:

Déception. De la déception face aux comportements de certains cadres du parti en qui j’avais foi. Le PDCI est bâti sur des valeurs fondamentales: le dialogue, la paix et l’union. Tout dirigeant digne de ce nom doit respecter ces principes. Ce tumulte autour de la candidature de Jean-Louis Billon est désolant. Depuis des années, tout le monde sait qu’il aspire à cette position, c’est un secret de Polichinelle. Pourquoi une telle agitation maintenant? On parle d’un prétendu manque de respect ou d’injures envers le président du parti. Mais où sont les preuves? Si elles n’existent pas, c’est alors une manœuvre pour l’empêcher d’être candidat, purement et simplement.

Détermination. Depuis mon engagement en politique, j’ai combattu l’injustice, le non-respect des libertés et l’absence d’État de droit. Je ne peux accepter ces pratiques dans ma propre famille politique, peu importe l’influence de certains. Jean-Louis Billon est injustement traité, et je suis déterminé à défendre la justice et la démocratie, à l’image de ce qu’il représente.

Votre mentor devait être entendu par le conseil de discipline le 15 janvier, mais l’audition a été reportée, officiellement pour prévenir des troubles causés par des individus se faisant passer pour des militants. Votre leader est-il visé ?

On dit souvent que « l’on ne peut empêcher quelqu’un de se faire peur lui-même ». Jean-Louis Billon n’a jamais appelé à des troubles, encore moins envoyé des badauds. Ce n’était pas une élection nationale avec des enjeux vitaux, mais une audition interne. Pourquoi aurait-il eu besoin d’utiliser de tels moyens ? Soyons sérieux !

Cependant, il est clair que ce sont des militants du PDCI, attachés à Jean-Louis Billon, qui ont décidé spontanément de l’accompagner en signe de solidarité. Cette mobilisation montre bien que JLB a un poids réel et un soutien populaire au sein du parti. Aucune preuve ne relie Jean-Louis Billon à une quelconque incitation à la violence, contrairement à ce que certains insinuent.

Nous avons, par ailleurs, des preuves photographiques des véritables instigateurs des tensions. Les loubards identifiés appartiennent à des factions hostiles à Jean-Louis Billon. Ces accusations ne sont qu’une tentative de ternir son image. Mais, comme le dit le proverbe : « La violence du vent n’enlève pas les taches du léopard. » Jean-Louis Billon reste un homme de valeur et d’élégance, malgré les calomnies.

Croyez-vous encore à une convention sincère pour désigner le candidat du PDCI ?

Je suis sceptique, mais pas sans espoir. Tout dépendra de l’attitude des dirigeants. Dans toute cour, il y a des colombes et des faucons. Le président Thiam doit écouter les colombes et revenir aux valeurs fondamentales du PDCI : dialogue, concertation et transparence.

Pour une convention sincère, il faut :

•Un Bureau Politique où les divergences peuvent s’exprimer.

•Une date collégialement fixée pour le congrès et la convention.

•Une organisation transparente, libre, sans heurt ni passion.

Tant que ces conditions ne sont pas réunies, mon doute persistera. Comme l’a dit Paul Valéry : « Un état bien dangereux : croire comprendre. » Je préfère rester pragmatique et observer l’évolution des choses.

Le PDCI risque-t-il l’implosion avec cette guerre interne ?

Le PDCI ne court pas à l’implosion s’il reste fidèle à ses valeurs démocratiques. La démocratie est un ciment de cohésion, basé sur le respect des textes, la liberté d’expression et d’opinion.

Ce sont les faucons, ceux qui refusent la démocratie et cherchent à imposer leurs vues par la force, qui mettent en péril l’unité du parti. Jean-Louis Billon, lui, incarne une colombe flamboyante, un pilier d’espoir et de cohésion au sein du PDCI et du pays.

Certains disent que Tidjane Thiam a gagné en influence car Jean-Louis Billon n’a pas su rassembler autour de lui. Que répondez-vous ?

Jean-Louis Billon a suivi les conseils avisés du président Bédié, son mentor politique. Ce dernier, conscient de ses ambitions légitimes, lui a recommandé de prendre son temps, d’observer, car « la politique rime avec trahison et ingratitude ».

Aujourd’hui, Jean-Louis Billon a eu raison de cette patience. Les masques sont tombés, et les véritables intentions de certains cadres sont dévoilées. Le temps est un autre nom de Dieu. Rien ne sert de courir; il faut aller à point.

L’objectif de Jean-Louis Billon n’est pas de se positionner en opposition systématique, mais de promouvoir le respect des textes et de la démocratie interne.

Certains adversaires avancent que Jean-Louis Billon est en relation avec Guillaume Soro et GPS. Qu’en pensez-vous ?

Jean-Louis Billon entretient des relations cordiales avec de nombreuses personnalités politiques, y compris Guillaume Soro. Le règlement du cas Soro est pour lui un engagement pour la réconciliation et la cohésion nationale.

Jean-Louis Billon a plusieurs fois plaidé pour le retour de Guillaume Soro dans son pays, son rétablissement dans ses droits civiques et politiques, afin qu’il contribue à la vie politique ivoirienne. Cette démarche est en phase avec ses valeurs de paix et de justice.

Comment voyez-vous l’opposition face au camp Ouattara en octobre 2025 ?

L’opposition doit tirer des leçons du passé, s’unir et harmoniser ses positions. Une stratégie concertée et inclusive, basée sur des valeurs fortes et une vision claire, sera essentielle pour représenter une alternative crédible en 2025. La diversité des forces de l’opposition, si bien canalisée, pourrait devenir sa principale richesse face au camp Ouattara.

Interview réalisée par Lamine Coulibaly

In Générations Nouvelles

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