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CIV/Paradoxe ivoirien ou mal gouvernance ? La face cachée de la dette et des investissements de prestige… (Par Sénateur JB PANY)

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« On se fait toujours des idées exagérées de ce qu’on ne connaît pas », dit une réflexion attribuée à #Albert_Camus.

Chaque citoyen devrait consulter librement les rapports annuels de la Cour des comptes relatifs à l’exécution des budgets de 2011 à 2023 et les budgets 2024 et 2025, accessibles également en ligne.

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Les documents sus évoqués indiquent effectivement que les ressources cumulées des différents budgets de 2011 à 2025 s’élèvent à environ 116 000 milliards de francs CFA (sous réserve des données 2024 encore à préciser et 2025 en cours d’exécution).

De l’analyse des rapports susmentionnés, il ressort qu’environ 25% SEULEMENT des 116 000 milliards de ressources accordées au Gouvernement, soit à peu près FCFA 29 000 milliards, auraient servi pour l’ensemble des investissements observés sur la période 2011-2025 et environ 75% (~FCFA 87 000 milliards) auraient servi pour les dépenses courantes (dont les salaires des fonctionnaires et agents de l’administration) et aussi pour payer le service de la dette. Certains la qualifient de «Digba dette», tant le flux que le stock de celle-ci sort des habitudes depuis les Pères fondateurs à ce jour.

Chaque citoyen devrait donc savoir cette information qui éclaire l’arbitrage des dépenses du Gouvernement, privilégiant le financement du train de vie de l’Etat et le surendettement (~75%), au détriment de l’investissement (moins de 25% des ressources collectées), dixit Cour des comptes.

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Cette connaissance permet de mieux célébrer ce qui a été fait ou d’opiner avec pertinence sur ce qui reste encore à faire.

En effet, ce n’est pas faux d’affirmer que le régime actuel, en quasiment 15 ans de gestion (trois mandats), a levé plus de ressources (ressources propres et ressources d’emprunts).

Par contre au sujet des arbitrages effectués et du niveau de la corruption officiellement estimé entre FCFA 1400 et 1500 milliards par an, chacun devrait faire une analyse à froid pour ne pas se laisser piéger par ses propres émotions, ou par l’air du temps, car nul n’est infaillible. Cette pensée vaut aussi pour le Gouvernement.

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Jean-Baptiste Pany, ex-Sénateur et banquier de profession

Il faut également écouter les préoccupations de certains compatriotes vis-à-vis du stock de la dette et de son usage. Car la dette d’aujourd’hui est nécessairement une ponction sur les revenus de demain. Celle de la Côte d’Ivoire, créant insuffisamment de richesses pour demain, celle-ci semble donc poser réellement problème. Le budget 2025 n’est pas rassurant sur ce dernier point d’autant plus que le service de la dette et les charges salariales incompressibles représentent 110% des recettes fiscales, poussant le Gouvernement dans une logique curieuse et irresponsable de cavalerie (creuser de nouveaux trous pour fermer les anciens trous).

C’était une contribution citoyenne visant à s’affranchir de certaines illusions. Comme le dit une pensée attribuée à #Denis_Diderot, l’on a naturellement tendance à « boire à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte, et l’on boit goutte à goutte une vérité qui nous est amère ».

Sénateur Jean-Baptiste PANY

(Législature 2018-2023)


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