PDCI : La Coordination des cadres demande le report de la Convention et la prise de décisions urgentes

Hier 9 avril, la Coordination des cadres (-Membres du bureau Politique -Anciens membres du gouvernement et d’institutions -Présidents et anciens Présidents de conseils régionaux -Députés et anciens députés -Sénateurs et anciens Sénateurs -Maires et anciens maires -Cadres de la société civile, et personnalités membres de la diaspora Ivoirienne) a produit une contribution intitulée : «Halte aux ambitions mortifères et à la déstabilisation : LE PDCI-RDA DOIT D’URGENCE ADOPTER UNE POSTURE D’ANTICIPATION STRATEGIQUE ET RENFORCER SA COHÉSION, DANS LA PERSPECTIVE DU SCRUTIN PRÉSIDENTIEL D’OCTOBRE 2025 ».
Dont acte !

Au PDCI-RDA, les cauris sont jetés! Depuis plusieurs mois, les premiers candidats déclarés à la présidence de la République, ont finalement entrepris de se conformer aux exigences prescrites en la matière par la loi fondamentale, les décrets et textes positifs, les statuts et règlements du parti, etc… Pour l’heure, ces personnalités sont les suivantes : Messieurs Jean-Louis BILLON et Tidjane THIAM. Au cours de la même période, l’occasion nous a été donnée de constater que le long chemin qui nous mènera peut-être à l’élection d’octobre 2025, sera aussi tumultueux que les eaux
du fleuve Bandama, durant la grande saison de pluies. A en juger par les actions judiciaires initiées ou consolidées à l’encontre du parti, de certains de ses membres, et même de son actuel Président, il semble aisé de subodorer que la guérilla judiciaire ne connaîtra point de terme à brève échéance. L’on peut même redouter qu’elle soit alimentée en sous-main par le pouvoir en place, et qu’elle constituera un élément central et incapacitant du calendrier politique du parti, si les décisions adéquates ne sont pas prises, de toute urgence. Pour s’en convaincre, il suffit d’analyser les déclarations successives des membres et dirigeants du gouvernement actuel, pour être averti de l’implacable dessein, adroitement construit.
La 1ère salve a été tirée le 10 décembre 2023 par monsieur Mamadou TOURE ,
porte-parole adjoint du gouvernement, qui a affirmé, avant même l’élection du
président Tidjane THIAM à la présidence du PDCI-RDA, que le régime actuel s’était déjà organisé pour le combattre personnellement, jusqu’à lui porter l’estocade ;
- le 15 mars 2025, monsieur Amadou COULIBALY, porte-parole du gouvernement, parlant
de l’article 48 du code ivoirien de la nationalité, a accusé le Président THIAM de salir la
mémoire du père de l’indépendance nationale, et confirmé que les dispositions précises
de ce texte, s’appliqueraient bien à lui.
- Enfin, le mercredi 19 mars 2025, monsieur Ibrahima Bacongo Cissé, secrétaire exécutif du parti présidentiel, a déclaré qu’il était exclu qu’un changement de règle intervienne avant la présidentielle d’octobre 2025.
Si la déclaration de décembre 2023, constituait la mélodie de la sonnette
d’alarme ; celles des 15 et 19 mars 2025, contiennent la promesse
assourdissante de « l’impeachment » ciblé et pré écrit.
Tous ces événements étaient prévisibles, et l’ont été. En effet, dès octobre 2023, la Coordination des cadres du PDCI-RDA, après avoir saisi la direction intérimaire du parti, rencontré les Vice-présidents, des membres du bureau politique et du comité des Sages, de très nombreux hauts cadres, les bases et la diaspora, a tenu une conférence de presse le 04 novembre 2023 au siège du parti à Cocody, afin de faire partager à l’ensemble des militants du PDCI-RDA et des ivoiriens, son analyse prospective sur les périls qui se dressaient sur le chemin du retour au pouvoir d’Etat de notre formation politique, et pour proposer des outils opérants pour l’action positive et la cohésion.
Aujourd’hui, il nous a semblé nécessaire, de prendre de nouveau la parole, pour faire les observations ci-après, et contribuer ainsi à la construction des orientations que le PDCI-RDA devrait adopter :
La séquence politique que nous traversons en tant qu’organisation d’opposition, se trouve davantage complexifiée par la rupture que nous avons opérée depuis sept ans avec le parti politique et le régime qui gèrent actuellement notre pays, et dont les intentions contrariées, hostiles , voire funestes à notre égard, ne devraient jamais être perdues de vue. C’est surtout à cette dernière aune que l’expression des choix des suffragants à la prochaine convention devrait être évaluée, afin que la raison ciselante de l’analyse politique nuancée et robuste, l’emporte sur l’émotion motivée par des considérations que l’on peut appréhender comme éphémères ou dérisoires.
C’est dans ce contexte qu’a été convoquée, la 18e réunion du Bureau politique élargie aux membres du Comité des sages, qui devait se tenir le samedi 5 avril 2025, à la Fondation Félix HOUPHOUËT-BOIGNY pour la recherche de la paix à Yamoussoukro. Un événement s’est bien déroulé le samedi dernier au lieu prévu, mais, de mémoire de militant averti, aucune session du Bureau politique ne s’est jamais tenue dans une salle si clairsemée, devant un auditoire à l’évidence incrédule, et surtout….en l’absence de l’actuel Président du PDCI-RDA .Cette circonstance augure t-elle d’un mauvais présage? Est-ce la conséquence d’un mode de fonctionnement désormais inadapté, d’une démarche politique qui s’est heurtée au mur de la réalité des défis internes et externes à résoudre? Qu’est-ce qui explique ce qu’il faut bien qualifier à minima de douche froide? En réalité, l’acte manqué du 05 avril, donne un relief supplémentaire à notre démarche, et consolide notre invitation publique à l’action immédiate.
Que faut-il prendre en compte, afin d’éviter les sentiers de la perdition ?

En premier lieu, le pédigrée des candidats. Bien qu’ayant individuellement le droit d’ambitionner de diriger la république, il appert que certains d’entre-eux, se trouvassent dans des situations de fragilités diverses telles, qu’il est peu probable que leurs adversaires déclarés ou non, mais cependant bien connus et puissants, s’abstinssent d’ester directement en justice, ou par « proxy », dès la publication de la liste finale des candidats retenus. Le PDCI-RDA se trouverait ainsi, davantage préoccupé par un agenda politico-judiciaire incontrôlable, plutôt que par la mobilisation autour de son projet de société.
En effet, les anciennes discordes entre les candidats déterminés à en découdre et leurs partisans d’une part, et entre divers groupes d’influence au sein du parti d’autre part, ont atteint des niveaux si importants de cristallisation, qu’elles se sont désormais déportées sur la place publique. Par ailleurs, diverses décisions ou initiatives du conseil de discipline, résultent en réalité des mêmes rivalités. Il importait de les neutraliser, afin de ramener la sérénité au sein de nos structures.
Au total, que des militants de base, sans véritable formation politique, puissent méconnaître l’ensemble des réalités sur lesquelles nous portons éclairage est compréhensible ; mais comment analyser le fait que de si hautes personnalités politiques puissent faire preuve de tant d’égocentrisme, d’aveuglement dans leur quête vorace du pouvoir, sans privilégier un seul instant l’intérêt supérieur du grand PDCI-RDA, et du pays lui-même ? De plus, au regard de la polarité politique actuelle, certains militants sont-ils d’ailleurs lucides quant à leurs propres intérêts, lorsqu’ils mobilisent ouvertement l’arme du particularisme régional qui est une faute, et une infidélité à la promesse de concorde nationale brandie par nos ancêtres, fondateurs du syndicat agricole Africain, du rassemblement démocratique Africain, du parti démocratique de Côte-d’Ivoire, et de la nation ivoirienne ?
Peut-on bâtir sur le désordre et l’incohérence, mettant en péril notre vocation de parti de PAIX, de cohésion, et surtout de DIALOGUE ? Quel est le projet ? Avec de tels candidats, l’adversaire d’en face n’a pas besoin de grandes manœuvres ; il est servi par une élite faillie mais orgueilleuse, qui n’est plus capable de penser, malgré ses bruyantes prétentions, ni l’instant, ni le monde, ni l’avenir, parce que devenue obsolète sur le plan de ses logiques et de ses référentiels. Elle s’est mise en trahison de l’intérêt public, et est par conséquence nocive pour le parti et le peuple. Au fond, elle refuse de se remettre en cause, parce que résolument engagée au service de sa propre engeance.
Le bon sens voudrait que les décisions qui motivent la convocation d’un Bureau politique, d’une convention, d’un congrès, ou celles qui en sortent, soient davantage d’ordre politique et programmatiques, que juridiques. Or, la perte de sens et de boussole au PDCI-RDA, constituerait un échec des sages, des référents, et des hauts responsables du parti, si ceux-ci ne parviennent pas à lire et à contenir les germes de la dislocation qui sont à l’œuvre, à travers les clans qui s’apprêtent à livrer une funeste bataille, et l’adversaire qui sera servi par la discorde et des procédés iniques.
Quelle doit être la boussole de ceux qui sont en responsabilité ?
Ils doivent s’arrimer à la vérité des textes, à leur philosophie, afin d’éviter des procès ravageurs. Ils doivent faire de la politique, et prendre des décisions politiques, avec pour obsession, le souci de la préservation et de la sauvegarde du PDCI-RDA, par le dialogue, dans l’unité.

Il est aujourd’hui plus que nécessaire, de convoquer les fondamentaux du génie politique du RDA, en réinvestissant le champ de la politique de combat, visionnaire et proactive, au service du plus grand nombre et de nos objectifs sacrés.
Comment pourrait agir l’actuelle direction du PDCI-RDA ?
Tout d’abord, clarifier notre objectif, en nous posant cette question essentielle :
Qu’est-ce qui est le plus important pour le parti et pour le pays ; l’identité de notre champion, ou la victoire du PDCI-RDA à la prochaine élection présidentielle?
Un exemple récent et inédit lors d’une campagne présidentielle dans notre sous-région devrait nous inspirer ; ce, d’autant que, contrairement aux tonitruantes affirmations, notre vieux parti n’a jamais autant titubé vers la catastrophe, dans un tel état d’hébétude, d’inquiétude et de confusion.
Dans la dynamique pour l’atteinte de notre objectif, notre prescription est simple :
Au vu des développements politiques qui vont se produire dans les semaines à venir, convoquer le 19ème Bureau politique, et permettre, à l’inverse du 18 ème du genre, l’ouverture d’un débat lucide, courageux et totalement inclusif, qui aboutirait à la mise en place d’un groupe de réflexion stratégique et de propositions, dont l’une des missions serait de concevoir la feuille de route qui mènerait à :
- La nomination d’un large Présidium intérimaire , représentatif de toutes nos régions
politiques et de la diaspora ivoirienne, dont la légitimité et l’impartialité tiendraient au
fait qu’aucun de ses membres ne serait candidat à la prochaine élection présidentielle,
mais dont l’engagement au service du parti et de notre patrie serait entier, compte tenu de
la périlleuse situation actuelle
- La réorganisation subséquente du secrétariat exécutif du parti, en faisant appel à des ressources humaines particulières et renouvelées, qui prépareront la restructuration du
parti, la convention chargée de désigner le futur candidat du PDCI-RDA à la prochaine
élection présidentielle, ainsi que plus tard, le 13 ème congrès ordinaire ; le candidat
désigné s’appuierait ainsi sur un parti redynamisé, solide et conquérant. C’est le prix de la stabilité au sein de notre organisation, et de la paix.
En ce 09 avril 2025, date du 79ème anniversaire de la création du parti, la Coordination
des cadres du PDCI-RDA , s’inscrivant dans l’esprit canal historique, déclare se tenir prête
à aller partout ou cela sera nécessaire, afin de rencontrer tous ceux qui ont le parti en
partage, pour rechercher et obtenir l’apaisement et la concorde au service de tous, dans l’intérêt supérieur de la patrie.
Pour la coordination des Cadres du PDCI-RDA,
CLAUDE INNOCENT EMOLO
Président de la coordination
Membre du bureau politique
Ancien député
Ancien Coordonateur du
Grand Conseil du PDCI-RDA
DRVITRICE YEKPE
Docteur en sciences politiques
Ancien élève de l’E.N.A (France)
Diplômé de l’institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (France)
Membre du Centre d’Etude et de Prospective Stratégique (CEPS, France)
Rapporteur du Programme de recherche multidisciplinaire « L’avenir général de l’Afrique, la pensée stratégique et la IVème révolution industrielle », du Centre International Joseph KI-ZERBO pour l’Afrique et sa Diaspora
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de africanewsquick.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK
Subscribe to get the latest posts sent to your email.