Opération «tiroirs vides» du MCLU: Bruno Koné avoue avoir des difficultés pour «la mise à disposition d’infrastructures de base au profit des populations»

Koné Nabagné Bruno, ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme (MCLU), était à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, ce jeudi 14 octobre 2021, pour le lancement de la caravane dénommée Opération « tiroirs vides ».

Ladite caravane qui va parcourir outre Yamoussoukro, les régions de Korhogo, Abengourou, Daloa et San Pedro, a pour objectif premier de rapprocher davantage le ministère des populations, aux fins de délivrer les actes disponibles, informer et sensibiliser les populations sur les réformes de l’ACD, du permis de construire et de contrat de bail sécurisé à usage habitation.

Ce cadre de dialogue directe et renforcé, entre les services décentralisés du ministère, a été l’occasion pour le premier responsable du MCLU de toucher du doigt certaines questions importantes.

Ainsi, sur l’intérêt pour les propriétaires d’avoir ce sésame précieux, il a indiqué : « Il est donc important que chacun comprenne l’intérêt de l’Acd, l’intérêt du titre de propriété. Qui va bien au-delà de l’intérêt personnel ; on peut avoir à sécuriser l’endroit où on vit… »

Se penchant sur les anomalies constatées dans les régions en matière de lotissement, Bruno Koné de relever quelques insuffisances : « Nous avons noté également des morcellements illicites des réserves dans les localités visitées. Ce qui rend difficile la mise à disposition d’infrastructures de base au profit des populations. Souvent les parcelles réservées à une école sont morcelées et vendues ; les parcelles réservées à un centre de santé, à un commerce, à un marché etc. sont morcelées et revendues. Nous avons également noté l’anarchie dans la construction due à la faiblesse du contrôle au niveau local, ce qui engendre un désordre urbain manifeste, à la prolifération des quartiers précaires et puis des fois des catastrophes avec les effondrements de constructions avec des dégâts matériels, des pertes en vies humaines. »

Poursuivant ses explications sur les réformes amorcées par son département, il a décrié le non respect des règles de construction. Ce qui a conduit à la démolition de 39 constructions en 2020 à Abidjan. «L’objectif c’est d’arriver à zéro démolition ce qui est tout à fait possible en respectant les règles de construction, en sollicitant l’appui technique d’un architecte pour les constructions en milieu urbain, c’est une obligation ; et en recourant à un bureau de contrôle ou à un ingénieur conseil pour toute construction au-delà de R+2. Si nous le faisons nous serons à zéro démolition mais nous serons à zéro effondrement », a-t-il affirmé.

Pour ce qui concerne le gap à combler au niveau des logements, le ministre Nabagné Koné a appelé les entrepreneurs ivoiriens et l’ensemble des populations à s’y intéresser. « Aujourd’hui le déficit en matière de logement, c’est 500 000 unités. Quand on le dit de cette façon, c’est important, ça peut vouloir dire que nous n’en faisons pas assez mais ça montre également le potentiel du marché du bâtiment et de la construction, ce n’est pas pour rien on dit partout que quand le bâtiment va tout va», a-t-il fait savoir.

Et d’aller plus loin pour dire : «500 000 unités de construction, nous avons essayé de faire le calcul avec 150 000 puisque cela est le projet présidentiel de logements sociaux ; rien qu’avec ça nous sommes à plus de 2000 milliards de FCFA d’impact économique et nous sommes à plus de 700 000 emplois crées sur la durée de réalisation de ces 150 000 logements ; imaginez donc 500 000 logements. Et nous sommes dans une démographie qui continue de croitre donc cela veut dire qu’en permanence il y a aura des besoins de construction qu’il faut combler. En le disant ainsi c’est un appel que nous lançons à nos entrepreneurs, que nous lançons à tout le monde pour dire y a du travail…»

Gilles Richard OMAEL avec LP

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